Chabal: la polémique enfle

Par Rugbyrama
  • sébastien chabal racing 2011
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En critiquant ouvertement le corps arbitral français et en suspectant des largesses en faveur de Castres et Biarritz, Sébastien Chabal a déclenché une vive polémique et la colère de plusieurs acteurs du rugby français dont Serge Blanco, l'ancien président de la LNR aujourd'hui à la tête du BOPB.

"Les arbitres du Top 14 sont nuls. Ils me rendent fous." Les propos de Sébastien Chabal sont durs. A l'occasion de la sortie de son autobiographie, Ma petite étoile, mercredi 27 avril, le troisième ligne international du Racing-Metro a fait une sortie fracassante dans les colonnes du Journal du dimanche. Affirmant que seuls "deux ou trois sont pros", avant d'ajouter qu'il aimerait "savoir ce qu'ils font vraiment." Les arbitres de touche en prennent pour leur grade. "Ils ont un boulot la semaine, et ils sont tout content d’être là le week-end. Ils n’aident pas l’arbitre central et quand ils interviennent, c’est catastrophique."

Chabal s'en est aussi pris à Castres, le club du président de la Ligue, Pierre-Yves Revol, en disant que le CO est avantagé par l'arbitrage. Il s'est expliqué : "Je cite un match de la saison dernière où tout le monde l’a vu. Les gonzes, ils ne se cachent même pas. C’est dommage pour notre sport." Le rugbyman français le plus médiatique a ensuite comparé la situation de Revol à celle de Serge Blanco, président du Biarritz Olympique et ancien président de la Ligue. "Avant, c’était pareil avec Biarritz... et c’est toujours un peu le cas." Il va même plus loin : "Il suffit de regarder les tirages au sort des poules de Coupe d’Europe : Biarritz n’a jamais des groupes très relevés. Ils ont de la chance, tant mieux pour eux."

Blanco souhaite une sanction

Les réactions n'ont pas tardé. Blanco a répondu sur les ondes de RMC ce lundi 25 avril. "Si c’est pour lancer son bouquin, je crois qu’il est tombé bien bas", a commenté l'ancien président de la LNR, conscient que Sébastien Chabal n'est jamais avare de coups médiatiques afin de créer un "buzz". Sur les poules de coupe d'Europe, il s'est défendu en expliquant que leur composition est réalisée par un calcul sur les derniers résultats du club. Conseillant à Sébastien Chabal de "se consacrer à sa vie rugbystiquequi ces derniers temps n’a pas été d’un grand niveau", l'ancien international français s'est dit favorable à une sanction disciplinaire. Et d'ajouter : "M. Chabal représente le XV de France, même s’il le représente mal puisqu’on perd le tournoi des 6 Nations et on prend quelques roustes. Une carrière ne peut pas se faire à travers de la publicité. Aujourd’hui Monsieur Chabal n’a pas écrit une seule ligne du rugby français."

Pour dégonfler la polémique, Sébastien Chabal a publié lundi soir sur son site internet les passages de son autobiographie à ce sujet. Pour autant, les critiques sont toujours présentes. Il clame : "Il faut bien reconnaître que la faiblesse de l’arbitrage en France est une réalité incontestable." Et d'ajouter : "Les arbitres sont aussi trop dépendants de la Ligue nationale de rugby. Et comme les responsables de la Ligue sont issus de clubs, le risque de pressions et de favoritisme est important." Les noms de Blanco et Revol sont toujours présents. Mais cette fois, le Racingman nuance : "Je ne mets pas en cause l’intégrité du président de la Ligue ni celle des arbitres, mais il est vrai que l’on peut parfois nourrir quelques doutes." Rappelons toutefois que les arbitres ne dépendent pas de la Ligue nationale de rugby mais bien de la Fédération française.

Mené en appelle à Camou

Didier Mené, le directeur technique national de l'arbitrage, a lui aussi répondu, sur les ondes de RMC: "Mes arbitres sont au-dessus de ça et heureusement, ils ont belle hauteur de vue. Ils sont blindés, y compris face à ce genre de déclarations. Ce n'est pas ça qui va les déstabiliser. Ce qui me gêne le plus, c'est la portée symbolique. Quand un international français se permet de faire ces déclarations, je me dis que pour l'ensemble du rugby, c'est plus problématique. La portée de ces propos est inquiétante pour le rugby dans son ensemble. J'en parlerai mardi (aujourd'hui, NDLR) au président de la Fédération, Pierre Camou". Cette polémique, qui intervient deux semaines avant l'annonce du groupe des trente joueurs retenus pour la Coupe du monde, devrait encore rebondir dans les prochains jours.

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