Galthié : "A la merci de prédateurs"

Par Rugbyrama
  • fabien galthié montpellier 2010-2011
    fabien galthié montpellier 2010-2011
Publié le Mis à jour
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Alors que Montpellier a réalisé une excellente première partie de saison, son entraîneur Fabien Galthié semble inquiet pour l’équilibre du groupe, dont certains joueurs seraient perturbés par les sollicitations d’autres clubs. Avant la réception de Biarritz ce mercredi (18h45), il n’est pas serein.

Comment appréhendez-vous cette deuxième partie de saison ?

Fabien GALTHIE : Pour nous, c’est une nouvelle compétition qui commence. La première partie est évidemment très positive, au-delà des espérances de tout le monde. Mais depuis la coupure de novembre, pour être honnête, je sens moins bien les choses. Pour plein de raisons… Je ne sens pas le même engagement qu’en début de saison. Est-ce le fait d’avoir atteint ce niveau qui donne moins de motivation ou d’appétit ? Après, il y a les problèmes d’effectif. Nagusa (retenu aux Fidji en raison "d'un souci administratif", NDLR) n’est toujours pas rentré. Doumayrou et De Marco sont toujours blessés. Et puis il y a des bruits qui courent concernant des joueurs qui sont très sollicités.

Comme Julien Tomas, sollicité par Toulon ?

F.G. : Je ne sais pas. Le club veut tout faire pour garder ses joueurs mais on ne peut pas s’aligner sur les surenchères de certains. Nous sommes perturbés par ces propositions et même si l’on ne peut pas empêcher qu’elles troublent l’équilibre du groupe, j’aimerais qu’on mette ça de côté pendant les quatre prochains mois. Ce qui me gêne, c’est que j’ai le sentiment que Montpellier est plus mis en danger par ce qui se passe en coulisses que sur le terrain. De nombreux clubs ne nous ont pas mis en danger sur le rugby. Si je prends l’exemple de celui qui sollicite nos joueurs, ce n’est pas sur la stratégie défensive ou offensive qu’il nous a mis en danger, c’est plutôt dans les propositions qui peuvent perturber l’état d’esprit des joueurs. C’est dommage.

Ce sont donc des problèmes extra-sportifs ?

F.G. : Oui, c’est extra-sportif mais cela rejaillit de suite sur la force du groupe. Cette force dont nous avons besoin.

Comment pouvez-vous influer sur ce plan ?

F.G. : Moi, je peux juste donner ma force de conviction sur le jeu. Mais on est à la merci de prédateurs et l’équation est la suivante : on va voir si on est assez forts pour résister à ces prédateurs. Sur le terrain, on a répondu. Contre ces formations qui avec seulement deux joueurs représentent la masse salariale de notre équipe, on est plus forts sportivement. Maintenant, ils peuvent nous déstabiliser autrement.

Vous sentez votre équipe particulièrement exposée ?

F.G. : Je crois qu’à cause de notre début de saison, nous sommes l’équipe qui connaît le plus de turbulences actuellement. Comme elle n’est pas habituée à la stabilité, ça bouge dans tous les sens. Ce n’est pas un hasard si ce club jouait le maintien depuis des années, jouait sa survie jusqu’à deux journées de la fin. Aujourd’hui, Montpellier est deuxième et forcément, le fait d’être dans la lumière rejaillit sur les joueurs. Et le club n’était peut-être pas prêt. Sportivement, le problème est réglé. Et là, nous sommes confrontés à d’autres problèmes.

Quelle est la marge de progression de votre équipe ?

F.G. : Je le disais en début de saison, ce groupe, s’il travaille ensemble durant trois ans, s’il est bien renforcé et si le club arrive à le stabiliser, a de la qualité. On peut en tirer une belle équipe. Mais aujourd’hui, le bateau tangue.

Quel est l’objectif de la deuxième partie de saison ?

F.G. : Quand tu es second, que tu t’es déjà déplacé plus de fois que tu as reçu et qu’il te reste donc davantage de matchs à disputer à domicile, avec des déplacements plus à notre portée… Normalement, on devrait être encore plus forts mais il existe des paramètres externes qui vont nous perturber.

La réception de Biarritz ce mercredi représente-t-elle un danger ?

F.G. : Bien sûr. Comme Perpignan dans dix jours. Tant qu’on restera fragile, on sera en danger tous les week-ends. Dans notre équipe, il a eu de nombreuses révélations et satisfactions cette année mais je le répète, elle est toujours très fragile. Depuis le début de saison, on me parle de tournant. Moi, je pense qu’il y a des tournants à chaque match.

Que regard portez-vous sur Biarritz ?

F.G. : Ils sont quatrièmes, à trois points derrière nous. Ils sont qualifiés en Coupe d’Europe. Ils possèdent une équipe avec des grandes individualités partout, avec un banc épais. C’est une grande formation qui semble assez sereine.

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