Van Niekerk, l'indispensable

Par Rugbyrama
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On le savait déjà, mais il l'a encore confirmé samedi: Toulon ne peut vraiment pas se passer de Joe Van Niekerk. Le retour du capitaine varois, absent la semaine précédente contre le Stade français, a fait un bien fou au RCT. JVN a encore été décisif contre le Racing.

A Toulon, beaucoup de choses ont changé cet été. Un nouveau manager, Philippe Saint-André, des stars, comme Jonny Wilkinson, qui en chassent d'autres, comme Jerry Collins. Mais du côté de Mayol, certaines données sont immuables. Immuables, car indispensables. Joe Van Niekerk est de cette trempe. Il aura fallu moins d'une année sur la Rade pour que le Sud-Africain devienne le leader, le capitaine, l'âme, et le symbole du RCT. Au point de créer une dépendance. Sans lui, Toulon n'est plus tout à fait Toulon. Il suffit de comparer les prestations des Rouge et Noir contre les deux clubs parisiens, à une semaine d'intervalle, pour s'en convaincre.

Van Niekerk n'était pas de la grand messe inaugurale face au Stade français, la semaine dernière. Toujours gêné par une blessure au cou contractée pendant la préparation, le troisième ligne avait ruminé son impatience depuis les tribunes. Sur le pré, il avait manqué. Enormément. Et le RCT, mi-figue, mi-raisin, avait concédé le nul en fin de match. "J'ai senti l'équipe paniquée, avait alors confié le capitaine. A 22-19, il aurait fallu être plus tranquilles, plus concentrés, en ayant comme seul objectif de gagner le match." Même si dans un sport collectif, et en rugby plus que dans tout autre, un joueur ne fait évidemment pas tout, le retour de Van Niekerk a métamorphosé son équipe contre le Racing samedi.

Saint-André: "Il montre la voie"

Il y a d'abord le joueur, dont la palette et le compromis puissance-technique est incomparable. Il donne une autre dimension au jeu du XV varois en général, et à son pack en particulier. Numéro 8 ou numéro 6 (celui qu'il portait sur son maillot face au promu parisien), peu importe, son rendement est impressionnant. C'est lui qui a fait basculer le match en marquant cet essai si déterminant juste avant la pause. C'est déjà lui qui avait sonné la charge en tout début de rencontre, initiant le premier essai, signé Jamie Robinson. Mais on ne saurait résumer son impact sur les débats à ces deux seules phases de jeu. Comme d'habitude, Van Niekerk a été omniprésent. Parfois, on ne croit voir que lui tant il se démultiplie.

Mais par-delà le joueur, colossal, Van Niekerk, c'est avant tout un homme, susceptible de changer l'esprit d'Un groupe. C'est en ce sens que Toulon a le plus besoin de lui. "Ce que je peux amener à l'équipe, confiait-il dans Midi Olympique vendredi, c'est l'amour de ce maillot. Nous avons de bons entraineurs, de grands joueurs et l'intelligence pour faire un beau parcours. Avec des gars comme Fernandez Lobbe, le capitaine de l'Argentine, Jonny Wilkinson qui est tout simplement incroyable ou Sébastien Bruno, je n'ai pas grand chose à faire. Juste à les motiver pour qu'ils se défoncent pour ce maillot." Visiblement, le message est passé à la perfection. Il insuffle une volonté de prendre l'initiative, d'aller de l'avant. "La rentrée de Joe a fait un bien énorme à l'équipe, constate Philippe Saint-André. Il montre la voie, et les autres suivent."

Rien n'a donc vraiment changé à Toulon. Amenez qui vous voulez, même la plus grande star du rugby de la décennie en la personne de Jonny Wilkinson (par ailleurs excellent lui aussi contre le Racing), le RCT est plus que jamais l'équipe de Joe Van Niekerk. Il brûlait de retrouver ce maillot, ce stade, ce public, trois mois après la séparation, toute provisoire. Pour reprendre cette histoire d'amour là où il l'avait laissée. "Ces dix mois passés en France ont été parmi les plus importants de ma vie, rappelle-t-il. Je vis quelque chose de très fort ici." Il donne tout et Mayol le lui rend au centuple. Dans son sillage, rien ne semble vraiment impossible. Dans la vie, à l'heure d'affronter les pires difficultés, il y a ceux qui se demandent " pourquoi?". Puis il y a ceux qui clament "pourquoi pas?" Van Niekerk est de ceux-là.

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