Tingaud : "Pas condamnés à mourir"

Par Rugbyrama
  • Alain TINGAUD - 05.09.2009 - Agen
    Alain TINGAUD - 05.09.2009 - Agen
Publié le Mis à jour
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Le calendrier 2010-2011 est tombé. La tradition qui veut que le promu affronte le champion lors de la 1ere journée n'a pas été respectée cette fois. Du coup, Agen s'offrira d'entrée un derby à Toulouse. Et cela ne gêne pas le moins du monde Alain Tingaud, président du club champion de Pro D2.

Agen se déplacera quatre fois lors des six premières journées du Top 14, avec notamment un match à Toulouse en ouverture du championnat. Que cela vous inspire-t-il ?

Alain TINGAUD : Je trouve tout cela très bien. Cela nous permettra de nous situer au terme de ces six journées. Il faut affronter tout le monde de toute façon... Nous avions demandé à jouer à l'extérieur lors de la première journée alors je suis satisfait. A Toulouse, ce sera parfait. Nous pourrons tester notre préparation physique face à l'un des plus grands et nous replonger d'entrée dans ce qui se fait de mieux en Top 14. Pour cela, il vaut mieux être à l'extérieur que sous pression à Armandie.

Ne craignez-vous pas que ce calendrier compliqué lors des premières journées vous fasse prendre un retard rédhibitoire au classement ?

A.T. : Pensez-vous vraiment qu'il existe des petits et des grands dans ce Top 14 ? L'an dernier, ce championnat a déjà surpris beaucoup de monde et je crois que ce sera encore le cas cette saison. Certains clubs ont plus de moyens que d'autres mais le rugby professionnel français est en pleine restructuration et il y a une redistribution des cartes. Sincèrement, je ne suis pas sûr qu'aller à Bourgoin soit plus compliqué qu'aller à Bayonne, Perpignan ou au Stade français. C'est pour ça que le premier match à Toulouse ne me pose pas de problème. Je suis content même, puisque nous souhaitions jouer le match retour au Stade Chaban-Delmas.

Justement, le SUALG jouera deux matchs à Bordeaux la saison prochaine (contre Toulouse lors de la 14e journée, et Clermont lors de la 22e journée). C'est la première fois qu'un promu délocalise. Qu'est-ce qui a motivé cette décision ?

A.T. : Qui ne tente rien n'a rien, paraît-il. Et la chance sourit aux audacieux aussi... Je ne crois pas que cela change grand chose pour Toulouse de venir jouer à Armandie ou à Chaban-Delmas. Les Toulousains sont habitués à ce type de stades. Par contre, jouer dans un grand stade, devant un grand public, à l'occasion d'un grand événement permettra à notre équipe de se transcender. Et puis, il s'agit aussi de montrer que nous ne revenons pas dans ce Top 14 comme un taureau sûr d'être condamné et de mourir à la fin de la corrida. Nous l'abordons avec beaucoup d'humilité mais nous avons des ambitions.

L'aspect financier a également dû compter...

A.T. : Il me semble que 12 des 14 clubs voulaient délocaliser cette saison. Bien sûr, il s'agit, financièrement, d'une manne importante. Chaban-Delmas a une capacité de 35 000 places, ce n'est pas le Stade de France ou le Stade Vélodrome, mais cela restera tout de même très intéressant. En comptant les délocalisations, notre budget arrive à 10,5 millions, contre 9,8 millions sans. Et c'est le budget sans qui a été validé par la DNACG.

Vous avez déjà joué à Chaban-Delmas la saison dernière, lors d'un match organisé par l'Union Bordeaux-Bègles. Qu'en retenez-vous ?

A.T. : J'en retiens qu'un match de Pro D2 peut attirer 22 500 personnes et que cela nous avait réussi puisque nous y avions gagné (29-15, NDLR).

Le groupe agenais a repris l'entraînement le 21 juin. Avez-vous déjà fixé des objectifs aux joueurs ?

A.T. : Pas encore non. La reprise, pour l'instant, a été seulement technique et sportive. Tous les joueurs ne sont pas là d'ailleurs puisqu'il manque les internationaux des Moins de 20 ans, ainsi que Caucaunibuca, Avramovic, Vaka ou Ahotaeiloa. La véritable rentrée aura lieu le 23 juillet. Les joueurs, les entraîneurs et les dirigeants seront réunis pour une petite soirée où nous pourrons parler de nos objectifs.

On peut penser qu'il s'agira avant tout du maintien...

A.T. : Bien sûr, ne pas le jouer serait catastrophique ! Disons que nous viserons au moins le maintien. Mais faire d'Armandie une terre inviolable serait un bel objectif aussi. Nous avions un projet sur trois ans pour faire revenir le SUALG en Top 14. Maintenant que nous y sommes revenus, nous devons réapprendre très vite le haut-niveau pour nous faire respecter. Nous n'avons pas tout oublié mais ce championnat a évolué en notre absence.

Le SUALG aura-t-il aussi des objectifs en Challenge européen ?

A.T. : C'est une compétition qu'il faudra jouer, comme toutes les autres. Nous affronterons Gloucester, Rovigo et La Rochelle alors le niveau sera assez équilibré en ce qui concerne notre poule. Je n'ai pas annoncé d'objectifs à Christian Lanta, c'est lui qui en décidera avec les joueurs. Mais ils seront sûrement de faire tourner l'effectif, d'essayer des combinaisons. Il serait prétentieux et ridicule d'annoncer des objectifs autres que techniques ou qualitatifs.

Midi Olympique a révélé lundi qu'Agen était en contacts avancés avec le numéro 8 international gallois Andy Powell. Qu'en est-il ?

A.T. : Andy est intéressé par le projet d'Agen même s'il est encore sous contrat avec Cardiff. C'est à lui maintenant de faire avancer son dossier s'il le désire. Toutes les cartes sont entre ses mains désormais. L'affaire devrait en tout cas être réglée d'ici lundi prochain.

Le départ de Rupeni Caucaunibuca en Australie (aux Rebels, à la Western Force ou aux Brumbies) était également pressenti. Sera-t-il encore agenais la saison prochaine ?

A.T. : Je lui ai demandé de revenir avec une condition physique à 110 kg pour qu'il puisse, peut-être, redevenir le meilleur marqueur du Top 14 (sourire).

Donc il sera agenais ?

A.T. : Où voulez-vous qu'il aille ? Dans la presse, il y a tous les ans un feuilleton Caucaunibuca. C'est comme à la télé, il y a tous les étés un feuilleton de l'été sur TF1. Une année, Caucaunibuca reste aux Fidji, l'autre, il part en Australie... Il sera bien sûr agenais l'an prochain. Il doit rentrer en France le 8 juillet aux côtés de Saimoni Vaka.

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