"Retrouver la rage bayonnaise"

Par Rugbyrama
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L’Aviron Bayonnais se trouve dans une situation sportive pour le moins préoccupante. Alors que les joueurs ont repris le chemin de l’entraînement vendredi, le coach des avants Thierry Mentières, promu entraîneur principal après l’éviction de Richard Dourthe, nous dévoile son plan de sauvetage.

Quel a été votre premier message aux joueurs ?

Thierry Mentières : Je leur ai dit qu’une nouvelle saison commençait. Que ce soit au niveau des joueurs, des entraîneurs, ou des formes d’entraînement, nous sommes sur l’idée d’une rupture. En ce début de championnat, nous avons oublié d’être Bayonnais. Nous devons retrouver cette force, ce cœur qui a toujours caractérisé le club.

Concrètement, comment cette rupture va-t-elle se matérialiser ?

T.M. : Nous avons annoncé des remises en cause individuelles. Cela se fera peut-être par l’arrivée de nouveaux joueurs. Ou par la confiance accordée à d’autres, tel le petit Pierre Bernard, à l’ouverture. En première ligne, mais aussi en troisième ligne, il y aura davantage de concurrence. Au-delà de l’aspect technique, c’est en fonction de la rage qu’ils mettront sur le terrain, que les joueurs seront retenus. A l’image d’un Jean-Jo Marmouyet à Brive. On peut donc s’attendre à du changement. Désormais, la star, ce sera l’équipe et non une somme d’individualités.

Quid du capitanat ?

T.M. : Rémy Martin reste notre capitaine. Mais il a besoin de retravailler physiquement et de retrouver de la confiance. D’autres joueurs peuvent tenir ce rôle. Nous avons envie de dispatcher le capitanat sur trois ou quatre éléments. Cela permettrait que ce ne soit pas toujours un seul individu qui supporte cette grosse pression.

Quel discours avez-vous tenu envers vos buteurs, actuellement en manque de réussite ?

T.M. : Que ce soit pour Pierre Bernard, Beñat Arrayet ou Titi Garcia, je leur ai dit que sur cette première pénalité, il fallait qu’ils arrêtent de se mettre une pression énorme en imaginant la louper. Qu’au contraire, il devaient penser au jackpot qu’ils "gagneraient" en la réussissant.

L’opération maintien passera-t-elle par la mise en place d’un jeu plus restrictif ?

T.M. : Plus restrictif, non. Seulement, au lieu d’avoir beaucoup de points moyens, nous allons désormais développer trois ou quatre secteurs très forts, que l’équipe possède déjà – si l’on regarde les statistiques, nous ne sommes pas si mal en conquête - , mais sur lesquels elle doit être plus précise. Il est hors de question de dire que nous allons arrêter de jouer.

Hormis la conquête, quels seront ces domaines clés, sur lesquels vous comptez accentuer vos efforts ?

T.M. : Sans parler de système ni de tactique, nous avons par exemple besoin de retrouver cette puissance, devant comme derrière, qui nous permettait l’an passé de casser les lignes. Il ne s’agit donc pas de revenir aux fondamentaux, mais de nous retrouver sur la rage, la férocité, le combat, l’engagement. Autant de valeurs qui nous font actuellement défaut.

Comment expliquer la perte progressive de ces dernières ?

T.M. : Quand on commence à trouver une forme d’aisance, en l’occurrence dans le jeu, on a tendance à les oublier un peu. Or, ce sont elles qui fixent la passion de notre sport. Désormais, nous sommes dans la position d’un boxeur, qui était un peu trop à l’aise, et qui a pris un KO…

…mais qui doit se relever au plus vite. A titre personnel, après avoir contribué à la remontée du club en 2004, vous avez été confronté à ce type de situation l’année suivante. Est-ce un avantage ?

T.M. : C’est sûr que c’est une situation que je connais plus qu’un titre de champion de France (rires). Dans ses moments-là, l’esprit de corps, de sacrifice même, est extrêmement important. Sur le terrain, mais aussi en dehors. Nous allons devoir davantage communier avec notre public.

Où en est la recherche de joueurs supplémentaires ?

T.M. : Idéalement, nous cherchons un deuxième ligne, de façon à relancer la concurrence sur l’axe droit, où Mike Tewhata a beaucoup joué du fait des blessures de Nicolas Lafitte. Cela permettrait à Ross Filippo de glisser en troisième ligne et d’amener là-aussi un peu plus de concurrence. Nous pistons également un joueur de derrière, un buteur, qui amène une vrai dimension à cette équipe.

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