Présentation: Perpignan

. USA PERPIGNAN ROUSSILLON

Fondé en 1902
Stade: Aimé-Giral
Président: Paul Goze
Entraîneur: Jacques Brunel
Classement 2009: 1er (Champion)
Titres: 7

TOUR D'HORIZON

2009 restera comme l'année de l'Usap. Sacré champion de France pour la première fois depuis 54 ans, le club catalan a écrit une des plus belles pages de son histoire. Le sacre de Perpignan marque également une césure dans l'ère moderne, puisque, depuis 1993, trois clubs seulement (Stade toulousain, Stade français et Biarritz Olympique) s'étaient partagé les 15 derniers Boucliers de Brennus. L'Usap a donc mis fin à cette hégémonie du trio majeur du championnat de France. Il y a un an, il n'était pas absurde de miser quelques jetons sur Perpignan. En s'offrant les services de Dan Carter, ni plus ni moins que le meilleur joueur du monde, Paul Goze avait permis à son équipe de changer de calibre. Carter devait être le monsieur plus décisif au moment des phases finales. On connait la suite. Carter s'est rompu le tendon d'Achille un après-midi de janvier au Stade de France et on ne l'a jamais revu. Pourtant, sans lui, l'Usap est allée au bout de l'aventure. Comme quoi, Carter n'était pas indispensable à ce groupe, qui a trouvé le moyen de terminer la phase finale sans véritable ouvreur, avant de dominer le Stade français en demi-finale et Clermont en finale. Chasseurs en quête de gloire, les Catalans vont maintenant se transformer en gibier, celui que chacun veut épingler. Un nouveau statut qu'il faudra gérer. Les matches de préparation, chaotiques (défaites face aux Brumbies et le Racing), ont révélé un certain retard à l'allumage.

L'OBJECTIF

Que peut-on demander à un club au sommet, si ce n'est de s'y maintenir? Le champion a joué la stabilité. Un minimum d'arrivées et à peu près autant de départs. Inutile de roder le collectif en début de saison ! Perpignan retrouvera donc toutes ses forces vives, de Jérôme Porical à Nicolas Mas, de David Marty à Nicolas Durand, de Maxime Mermoz à Damien Chouly. Toutes les pièces du puzzle sont déjà en place. Mais c'est son image dans le regard des autres que joue l'Usap. Elle s'est imposée comme la meilleure équipe de la saison écoulée et son titre est légitime. Il lui reste maintenant à s'imposer comme la référence sur la durée, ce qu'elle n'est pas encore. C'est peut-être injuste, mais pour beaucoup, le club catalan, malgré son statut de tenant du titre, ne fait pas office de favori à l'aube de cette nouvelle campagne.

Un peu à l'image de Bordeaux en football, Perpignan n'a pas fait de bruit sur le marché des transferts et les observateurs lui "préfèrent" encore Toulouse, Clermont, voire Paris. De quoi faire bouillir les chauds catalans? Pas le moins du monde. L'Usap sait ce qu'elle vaut et où elle va. C'est sa force. Mais un deuxième titre consécutif prouverait à tout le monde que la troupe de Jacques Brunel n'était pas l'équipe d'une saison, mais bien le nouvel épicentre du rugby français. Il faudra à l'entraineur catalan convaincre son groupe que ce Brennus n'était pas un aboutissement et le bout du chemin, mais bien le début d'une histoire.

LA STAR: Maxime Mermoz

Parfois, abondance de biens nuit. Gravement. Fort d'une paire de centres haut de gamme avec Yannick Jauzion et Florian Fritz, le Stade toulousain n'a jamais donné sa chance à Maxime Mermoz. Après avoir compris qu'il n'avait pas la cote auprès de Guy Novès, ce dernier a tenté à 21 ans un immense pari en se remettant en causse à perpignan. L'Usap ne doit pas regretter d'avoir fait confiance à ce jeune trois-quarts centre au talent évident. Mermoz a explosé au plus haut niveau la saison dernière en contribuant très largement à la quête du Bouclier de Brennus. A la fois vif et puissant, Mermoz possède en plus cette intelligence toulousaine qui donne une dimension supplémentaire à ses aptitudes physiques. Capable de perforer ou de contourner, il est un vrai poison pour els défenses. Un véritable playmaker, un de ces joueurs capables de faire basculer un match d'un geste, d'une action. Bref, une perle rare.

LE JOUEUR A SUIVRE: David Mélé

Les déboires de l'Usap au poste de demi d'ouverture la saison dernière ont mis en pleine lumière David Mélé. Demi de... mêlée, ça ne s'invente pas, il a effectué une pige de plusieurs mois à l'ouverture, rendant de fiers services au club catalan lors Dan Carter, Nicolas Laharrague et Steve Meyer étaient sur le flanc. Avec quelques grands moments, comme ce drop de la victoire à la dernière minute lors d'un déplacement chaud bouillant à Toulon. Sa polyvalence 9-10 fait de lui une option très intéressante sur la longueur d'une saison pour Jacques Brunel. Comme l'an dernier, il devrait débuter cette saison en retrait des titulaires. Mais il ne faudra s'étonner de le voir resurgir à un moment ou un autre.

LE DEPART QUI FAIT MAL: Daniel Carter

Bien sûr, Perpignan est devenu champion de France sans lui. Mais le départ d'une pointure comme Daniel Carter fait forcément mal. Pas tant pour ce qu'il a apporté que ce pour qu'il n'a pas eu le temps de donner, précisément. Il restera toujours le regret de voir cet immense joueur retourner au pays sans avoir donné au Top 14 en général, et à l'Usap en particulier, ce qu'il avait à offrir. A moins qu'il ne s'agisse que d'un simple au revoir, et non d'un adieu, puisque Paul Goze a confié avoir discuté avec l'intéressé d'un possible retour à Aimé-Giral après la Coupe du monde 2011.

MOUVEMENTS

Arrivées: Bourrust (Biarritz) - Depagne (Aix) - Tchale-Watchou (Paris)

Départs: Carter (Crusaders) - Cusiter (Glasgow) - Bozzi (arrêt) - Hines (Leinster) - Miérès (retour prêt Paris)