Parra malgré lui

Par Rugbyrama
  • Morgan PARRA - Clermont Auvergne-Metro Racing 92 - Barrages - Top 14
    Morgan PARRA - Clermont Auvergne-Metro Racing 92 - Barrages - Top 14
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Sous le feu des projecteurs depuis sa dernière demi-heure décisive face au Racing-Metro, le demi de mêlée international de l’ASMCA Morgan Parra cherche à se protéger. Et semble même gêné de la pluie d’éloges qui s’abat sur lui. Sauf que tout Clermont est conscient que désormais, c’est lui le boss…

Jeune, culotté, talentueux, un brin provocateur, voire un peu caractériel… On pourrait égrainer de nombreux adjectifs pour qualifier Morgan Parra mais actuellement, il en est un qui lui va certainement mieux que les autres : indispensable. Sans aucun doute, en quelques mois, l’ancien demi de mêlée de Bourgoin a su se rendre indispensable à Clermont. Un leader, un véritable "match winner". Une gueule d’enfant comme couverture d’un tempérament de tueur. Son plus beau fait d’armes : sa dernière demi-heure contre le Racing-Metro la semaine dernière. Indéniablement. Depuis, les louanges s’abattent sur l’international. Les techniciens, les observateurs, la presse… Tout le monde est unanime : Il a battu le club francilien presque à lui seul. "Attention, je n’ai pas joué tout seul quand même, rétorque l’intéressé. Ce n’était pas du "un contre quinze" mais bien du "quinze contre quinze"; Il ne faut pas oublier tout le travail de mes partenaires."

A seulement 21 ans, Morgan Parra doit gérer le fait que tous les projecteurs soient braqués sur lui. Au centre des regards et des convoitises. Surtout depuis qu’il est officiellement devenu le buteur numéro un de l’ASMCA. Une nouvelle rendue publique par l’encadrement auvergnat au lendemain du succès en barrage. Comment pouvait-il en être autrement ? Parra tourne actuellement à 100% de réussite. Et sur l’ensemble de la saison, en prenant en compte ses coups de pied avec les Bleus durant le Tournoi des 6 Nations, il tutoie même les 90%. Pendant ce temps, Brock James va de frustration en frustration, d’échec en échec. Alors Parra va encore prendre ses responsabilités. Mais il veut essayer de se protéger : "J'assume. Mais je ne suis pas à l'abri de vivre une période comme celle que traverse Brock. Et lui assume complètement. Quand tout le monde vous fait des éloges, comme c'est le cas pour moi en ce moment, on est content. Mais il faut relativiser. Je sais que je peux aussi connaître une défaillance et alors, moi aussi à ce moment-là, j'assumerai."

"J’entends les compliments mais ça m’embête un peu"

Il est un peu comme ça aussi Morgan Parra. Pas le genre à faire dans l’autosatisfaction mais plutôt à ménager son partenaire en difficulté et à culpabiliser quand tous les compliments et autres flatteries ne le prennent pour unique cible. "J’entends, je vois tout ça mais ça m’embête un peu. Je tente de filtrer", indique le demi de mêlée. Seul bémol… Ce sont désormais ses coéquipiers et son staff qui lui réclament de devenir le chef. Le vrai boss. "Morgan… Il a pris une grosse dimension en club, explique Julien Pierre, qui l’avait également côtoyé au CSBJ. Et aussi en équipe de France. C’est devenu un véritable leader sur le terrain, capable de mener les siens vers le succès. Mais c’est le rôle d’un demi de mêlée. Il aime prendre ses responsabilités et surtout, il le fait très bien." Alors pourquoi s’en priver… Aujourd’hui, on lui a donné les clés dans la cité auvergnate. Il a donc pris le volant. A lui de garder le cap ! "Il n’est pas le demi de mêlée titulaire de l’équipe de France à seulement 21 ans pour rien," dit de lui Julien Bonnaire.

S’il est considéré comme un cadre clermontois, c’est aussi pour sa haine de la défaite. "Je n’aime pas perdre, je déteste ça, reconnaît Parra. A ce moment de la compétition, je n’accepte plus le "à peu près"." Et il ajoute : "Enfin, je crois que personne n’aime perdre." Certes, mais lui encore moins que les autres. Son entraîneur Vern Cotter s’en réjouit et surtout met ce trait de sa personnalité à contribution : "C’est un meneur d’hommes, un mental de fer. Il respire la gagne et la transmet aux autres". La victoire. Cette semaine, Morgan Parra n’a que ce mot à la bouche. Car il le répète sans arrêt : une demi-finale, c’est bien, mais lui ne s’en contentera pas. Il a signé à Clermont pour réaliser son rêve : décrocher le Bouclier de Brennus. C’est ce qui l’a poussé à sonner la révolte contre le Racing. "Mais si nous sommes éliminés contre Toulon, cela n’aura servi à rien." Si ce n’est à soigner son image. Mais lui s’en fout. Ce qu’il veut, ce sont des titres…

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