Montauban dans le rouge

Le spectacle n'était pas au rendez-vous à Pierre Rajon. L'adage selon lequel "l'enjeu tue le jeu" s'est bien vérifié en Isère. Et comme si la pression du classement n'était pas assez pesante, la neige s'etait invitée pour annihiler toute envie de jouer. Tout comme contre le Stade français lors de la dernière journée de Top 14, Bourgoin s'appuyait sur ses avants. Une pénalité de chaque côté dans les cinq premières minutes mettait les équipes à égalité (3-3, 5e). Dès la première incursion dans les 22 mètres adverses, Bourgoin sortait proprement le ballon de la mêlée, Benjamin Boyet en véritable chef d'orchestre montrait tout son talent en libérant un espace dans lequel Jooste s'incrustait pour aplatir en terre promise (10-3, 14e). Deux minutes plus tard, Karim Ghezal, le deuxième ligne de Montauban, marchait sur la jambe d'un joueur berjallien. M.Gauzere l'envoyait se reposer dix minutes.

Les Ciel et Grenat ne profitaient pas de leur supériorité numérique et continuaient de proposer un jeu minimaliste. Néanmoins, Benjamin Boyet ne se privait pas d'alourdir le score (13-3, 28e). Mais le buteur sud-africain de Montauban, Len Olivier, réduisait le score grâce à deux pénalités avant la fin de la première mi-temps.(13-9, 40e). En deuxième mi-temps, les Berjalliens bénéficiaient de l'appui du vent mais semblaient totalement apathiques devant les Montalbanais. Connie Basson, le deuxième ligne de Bourgoin, commettait une idiotie sans nom à la 41e minute, faisant un croc en jambe à Julien Audy qui allait jouer une pénalité rapidement. Les Isérois payaient tout de suite leur infériorité numérique en encaissant un essai sur maul pénétrant conclu par Arganèse (13-14, 42e). Pour la première fois du match, Montauban menait au score.

Bourgoin se donne un peu d'air

Le match était à sens unique avec Montauban qui tentait beaucoup de choses mais des maladresses entachaient la plupart de leurs initiatives. Un faux rythme et de nombreux coups de pied improductifs rythmaient cette rencontre peu passionnante. Alors que les Berjalliens paraissaient à la peine avec la sortie prématurée de Benjamin Boyet (54e), Alberto Di Bernardo prenait le relais avec brio. L'Italo-argentin libérait son équipe grâce à deux pénalités à dix minutes d'intervalle (19-14, 62e). Montauban balbutiait son rugby et Di Bernardo scellait le score grâce à un magnifique drop de 40m (22-14, 70e). Cédric Rosalen, peu convaincant depuis son entrée manquait même la pénalité du bonus défensif qui heurtait le poteau à la 78e minute. La petite échauffourée entre avants à la 74e minute, laissait entrevoir une certaine amertume du côté montalbanais.

Bourgoin est sorti du terrain et a regagné les vestiaires sans exprimer une grande joie. Le sentiment qui dominait en Isère était le soulagement car les Ciel et Grenat ont frisé la correctionnelle devant une équipe montalbanaise qui n'a pas osé pratiquer un rugby complet comme elle a pu le démontrer dans le passé. Montauban a fait la très mauvaise opération de la journée en chutant de deux places au classement, atterrisant ainsi dans la zone de relégation. La réception du Racing et le déplacement à Albi seront primordiaux pour la mission sauvetage lancée par les Tarn-et-Garonnais.