Les Ténors sans voix 

Par Rugbyrama
  • Kelleher Stade toulousain Top 14
    Kelleher Stade toulousain Top 14
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Statistique aussi rare qu’étonnante : sur les équipes qui occupaient les cinq premières places du championnat avant la 13e journée, une seule a engrangé un succès. Il s’agit de Castres, assurément le grand bénéficiaire du week-end dernier. Les quatre autres poids lourds se sont inclinés.

Ces quatre-là ne sont autres que les quatre derniers demi-finalistes du championnat, et principaux prétendants au Bouclier de Brennus en fin de parcours : Perpignan, Toulouse, Clermont et le Stade français. Quelles sont les raisons de cette faillite des ténors ? Elles sont certainement multiples. La première est l’homogénéité du Top 14 cette saison. Cela faisait bien longtemps qu’il n’avait pas été aussi propice aux surprises. Ce week-end en est l’exemple parfait.

L’absence des internationaux…

La deuxième raison est peut-être la particularité de cette journée qui, comme la prochaine, est disputée lors d’un week-end de doublon. De quoi niveler les valeurs dans un championnat déjà serré. Les Toulousains et leurs onze internationaux absents, dépassés sur le terrain de Castres (30-10), sont bien sûr concernés.  "Cela peut s’expliquer par l’absence de complémentarité de nos joueurs. Ce sont tous des joueurs de très bon niveau. Mais il en faut pour passer le ballon, d’autres pour franchir. Ceux-là, jouaient les tests internationaux", lance Guy Novès dans Midi Olympique. Même si l’entraîneur des avants Yannick Bru ne se cachait pas derrière cette excuse : "Je suis déçu, car, même s'il nous manquait des garçons de talent, nous avons trop subi. Nous repartons d'ici avec une bonne dose d'humilité." Frédéric Michalak confirme : "C'est une bonne leçon." Et Clément Poitrenaud de conclure : "Toulouse passe pour une petite équipe. Sauf que presque tous les joueurs alignés postulent à l’équipe de France". Si les Haut-Garonnais étaient diminués, au regard de leur composition dans le Tarn, ils avaient ainsi les moyens de rivaliser. Cela faisait même plus de trois ans qu'ils n’avaient pas perdu de doublon.

Et si l’absence des internationaux peut en partie servir de caution à la contre-performance toulousaine, ce n’est pas vraiment le cas pour Clermont, défait à domicile par Biarritz (16-13). Certes, les Auvergnats étaient aussi privés de onze joueurs partis évoluer sous le maillot de leur pays. Mais leur adversaire basque était également amputé de nombreux éléments majeurs. Presque autant au total.  "Avec tous les absents lundi, nous étions à peine 15 à l'entraînement. Ce match était donc loin d'être évident", confirmait le manager Laurent Rodriguez. Et les Clermontois, qui ont mené tout le match, ne peuvent s’en prendre qu’à eux. "Aujourd'hui, nous n'avons tout simplement pas été au niveau", assénait ainsi Anthony Floch. L’arrière ajoute dans Midi Olympique : "Les joueurs alignés face au BO étaient aussi bons, voire meilleurs que ceux qui n’étaient pas là".

… Pas la seule excuse 

Le constat pour l’Usap est encore plus sévère. Les Catalans, même sans Mermoz, Marty, Mas, Guirado, Tuilagi ou Perez, devaient s’imposer à Albi, la lanterne rouge qui affichait une seule victoire au compteur en douze matchs avant la rencontre. Une obligation pour un leader et champion de France en titre…Mais ils se sont inclinés (24-23). "On n'a pas fait une bonne première mi-temps, il n'y avait pas de continuité dans nos actions. Malgré tout, on pèse bien sur la conquête, notamment en mêlée, on a réussi à contrer leurs mauls […] Nous commettons trop de fautes stupides qui offrent des points à l’adversaire", expliquait l’entraîneur Jacques Brunel. Et si les Perpignanais conservent la première place au classement, ils se sont offert une bonne semaine de doutes. Et de remise en question.

 Enfin, le Stade français avait l’occasion de profiter des faux pas des autres ténors pour recoller enfin à la tête du championnat. Mais entre la montée en puissance du Racing ces dernières semaines et l’hécatombe dans les rangs parisiens (une dizaine d’absences) qui a obligé les entraîneurs de la capitale à aligner par exemple Bastareaud en huit, l’équation était trop compliquée. "On était handicapé par les absences mais on a essayé de trouver des solutions, note Didier Faugeron. Chacun a joué avec ses forces et l'on n'a pas été ridicule. On a limité au maximum le nombre de points encaissés". Son équipe en a en fait encaissé vingt et s’est inclinée de deux points (20-18). Abandonnant sa cinquième place à Toulon, l’autre bénéficiaire de la journée dans le haut du tableau. Le malheur des uns fait toujours le bonheur des autres…

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