Le tour du Midi Olympique

Par Rugbyrama
  • Montpellier Mirande Top 14
    Montpellier Mirande Top 14
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L'empoignade entre Brive et Bayonne, le match nul entre Castres et Clermont, les envoyés spéciaux du Midi Olympique décryptent pour vous les moments forts de la 12e journée du Top 14, retirant chacun un joueur, un instant clé, ou une image de chaque rencontre. Tour d'horizon.

Brive - Bayonne : 19-14 - Léo Huisman

Dans ce match de la peur, l’un, Brive rigole aujourd’hui, l’autre Bayonne, pleure, mais peut avoir des raisons de croire en de jours meilleurs. D’abord parce que le championnat est encore long. Rappelons tout de même que les matchs aller ne sont pas encore tous disputés et que si L’Aviron est reléguable aujourd’hui, il est très peu probable qu’il ne le soit encore au soir de la fin des matchs retour. Ce groupe a trop de talent et de caractère pour qu’il en soit autrement. En pleine crise, on parle de réunion entre dirigeants et entraineurs ces jours-ci, Bayonne en a montré des bribes hier à Brive. Du caractère ? Celui de Rémy Martin, l’un des frondeurs à l’origine de la mise en retrait du manager Richard Dourthe. A la mi-temps, le capitaine basque a vertement tancé ces joueurs les pressant de réagir en deuxième période. Il ne fut pas le seul. Plus étonnant, le pilier italien Salvatore Perugini est lui aussi monté au créneau. Du talent ? Celui de Craig Gower, qui joue comme il le sent et doit donc avoir un sacré flair. Celui encore de Benjamin Fall, sur la réserve jeudi soir en Corrèze mais dont on espère qu’il rejaillira vendredi prochain contre les Boks.

Montpellier - Montauban : 19-0 - Francis Larribe

Et de trois. Il y a longtemps que les Montpelliérains du capitaine Fulgence Ouedraogo n'avaient réussi une série de trois victoires d'affilée en Top 14. Après les succès sur Clermont-Auvergne, sur Albi, les Héraultais ont battu hier soir Montauban sur le score de 19 à 0. La victoire s'est vite dessinée. Au bout d'un quart d'heure le MHR menait 13-0, deux pénalités et une transformation de Todeschini (qui passait ainsi la barre des mille points) plus un essai de Trinh Duc. En deuxième mi-temps deux autres pénalités de Todeschini donnèrent au score sa forme définitive. Montauban malgré ses efforts ne parvenant pas à franchir la ligne d'essai du MHR. Pour la troisième fois consécutive également Montpellier n'encaissait pas d'essai. Une bonne soirée pour Ouedraogo et les siens. Moins bonne pour Sébastien Petit victime d'une fracture de l'avant- bras et pour Grant Resse souffrant d'une épaule.

Stade français - Albi : 23-18 - Arnaud Beurdeley

Avant même le coup d’envoi, le décor de la rencontre entre le Stade français et Albi, le décor était planté. Jeudi soir, aux alentours de 18h30, une pluie fine et continue tombe sur la capitale depuis le début de l’après-midi, le froid a envahi les rues de Paris, la porte de saint-Cloud est saturée par les embouteillages. Dans la voiture, on souffle. On tente tout de même de positiver. On se dit qu’on a la chance de faire un beau métier. Que le rugby, même l’hiver, peut offrir un joli spectacle. Et puis, en moins de dix minutes, notre infime enthousiasme est retombé. Et pour cause. Trois drops tenté par les Albigeois de plus de cinquante mètres, dont l’un franchit péniblement la ligne des 22 mètres adverses…On a d’abord pensé que la soirée allait être longue. Ensuite, on s’est dit que le Stade français allait faire fi du manque d’ambition albigeois et passer la vitesse supérieure. Raté. Paris n’a jamais trouvé le bon rythme, la bonne intensité. Et on s’est ennuyé ferme. Tout comme les quelques milliers de courageux qui avait bravé le froid pour garnir les travées de Jean-Bouin. "On s’est fait chier" a même déclaré, à l’issue de la rencontre, Didier Faugeron, un entraîneur plein de bon sens. Et nous, le bon sens, on aime ça…

Perpignan - Toulon : 25-9 - Pierre-Laurent Gou

A chaud, Aubin Hueber le reconnaissait quelque peu émerveillé : "A l’Usap Maxime Mermoz change tout. C’est le genre de joueur qui te fait gagner les rencontres. C’est un pur diamant". Il faut dire que le public d’Aimé Giral a été gâté par les fulgurances du trois-quarts sur tous les bons coups catalans. Du coup à l’Usap depuis un an, les ailiers marquent. Farid Sid et Christophe Manas retrouvent une seconde jeunesse et s’éclatent. Mermoz a en tout cas fait passer le message aux sélectionneurs. Il est en forme internationale.

Toulouse - Bourgoin : 41-3 - Grégory Letort

En quête de revanche et de victoire avant les tests internationaux, le Stade toulousain n'a pas déçu au stade Ernest-Wallon, dynamitant une sombre équipe de Bourgoin (41-3). Un match à sens unique. L'analyse ? Elle réside dans la force des leaders du Stade toulousain. Ces internationaux qui avaient justement été remis en question par Guy Novès à l'issue de la défaite contre le Racing-Metro. La révolte était attendue, elle a été concrète. C'est une évidence, les cadors ont été à la hauteur de leur statut de Cédric Heymans – magnifique d'altruisme, présent sur tous les soutiens, décisif, précis – à Thierry Dusautoir – défenseur génial. De Servat, à Elissalde en passant par Picamoles et Fritz. Mais il est un joueur à mettre en exergue : Byron Kelleher en dessous de son talent depuis le 3 avril 2009 et un succès à Brive (42-10) jour de son retour de blessure. Une phrase signée Xavier Péméja, entraîneur du CSBJ. "Ce soir nous avons pris des essais trop facilement même si Kelleher et Picamoles étaient vraiment trop forts." A Ernest-Wallon, c'était Kelleher ressuscité. "Byron est comme les autres, il est tributaire du sérieux de l'équipe. Contre Bourgoin, tous les joueurs ont joué un niveau au-dessus. Byron a été dans cette lignée", désamorce Novès. A la vérité, le demi de mêlée a été impérial tout simplement : placement parfait, justesse technique, puissance, grinta. Un monstre. Un match à la hauteur des attentes. Quand on dit ça, on a presque tout dit. Sauf qu'avec toujours Elissalde à l'ouverture, la charnière est à nouveau de classe mondiale.C'est là le véritable enseignement de cette victoire contre Bourgoin. Parce que cette charnière ne va pas s'en aller durant les tests internationaux.

Castres - Clermont : 9-9 - Nicolas Zanardi

Je n'aime pas me plaindre. Mais force est de constater que l'exercice de journaliste sportif implique parfois des difficultés inattendues. Comme ce jeudi soir, à Castres, lorsque vint l'instant de distribuer les étoiles récompensant les meilleurs joueurs de ce CO-ASM. Mon cas de conscience ? Il concernait un joueur, un seul, l'ailier droit castrais Yohan Audrin. Parce que, au vu de l'inefficacité de l'attaque tarnaise depuis quatre journées (essai inscrit à Albi par ce même Audrin, d'ailleurs), il semble difficile, dans l'absolu, "d'étoiler" les ailiers castrais, censés terminer les actions...
Et pourtant, la perf' réalisée par le feu-follet tarnais m'a laissé admiratif. En défense d'abord, où ce dernier musela Nalaga et se livra corps et âme sur le moindre ballon, comme celui sur lequel il se jeta en toute fin de match. Mais surtout en attaque, où il fit tourner la star fidjienne en bourrique sur le moindre de ces appuis. L'avouerai-je ? J'aime beaucoup ce joueur, pour sa singularité. Pour son profil indéfinissable de centre-ailier. Pour son parcours atypique également, qui le vit perdre, il y a déjà 10 ans, la finale de championnat de France junior Phliponeau avec Pézenas face à Vic-Bigorre. Pour la fraîcheur qu'il insuffle à chacune de ses actions, qui vous feraient rendre un neuf partout presque supportable... Bilan ? A mon grand regret, je ne lui ai attribué qu'une étoile, m'inclinant sous l'autel -peut-être idiot- du rendement collectif. Quand on vous dit que c'est dur, ce métier...

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