Le tour du Midi Olympique

Par Rugbyrama
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Après chaque journée du Top 14, les envoyés spéciaux du Midi Olympique livrent leurs impressions sur tous les matchs en mettant en exergue un fait marquant, un joueur, une anecdote avec pour cette 9e journée l'éclosion de Gasnier, l'entame de Toulouse, ou le repositionnement de Brusque à l'aile.

Clermont - Bayonne : 38-13 - Jérôme Fredon

Le retour avorté de Benoît Baby. Nous attendions son retour avec impatience tant le trois-quart polyvalent est un joueur talentueux, extrêmement précieux dans le jeu de Clermont. Malheureusement, notre plaisir aura été de courte durée. Pour sa première sortie officielle en championnat cette saison, l'international tricolore a rechuté. Sur un dégagement apparemment anodin, Baby a ressenti une forte douleur dans la cuisse, celle-la même qui la tenait éloigné des terrains depuis le mois d'août. La mort dans l'âme, Baby a dû abandonner ses partenaires au bout de seulement 17 minutes. Un vrai chat noir !

Castres - Toulon : 21-19 - Emmanuel Massicard

Comment ne pas souligner la performance des Castrais, dauphins du leader clermontois au terme d'un marathon de six journées et de 24 jours. L'affaire est d'autant plus remarquable que les coéquipiers de Romain Teulet ont enchaîné, à quatre jours d'intervalle, une victoire dans le derby (à Albi 25-21) et un ultime succès face à l'ambitieux Toulon (21-19). Même si l'issue est embellie par l'échec de Wilkinson lors de sa dernière pénalité, le bon parcours des Castrais ne doit rien au hasard. En gérant parfaitement les hommes, en déjouant les stratégies adverses -notamment en touche, le duo Travers/Labit a permis au CO de s'installer aux sommets. Largement mérité.

Stade français - Brive : 44-16 - Arnaud Beurdeley

Vendredi soir, le Stade Jean-Bouin a été le théâtre d'un retour en grande pompe. Celui de Mark Gasnier. L'ancien treiziste, débarqué un an plus tôt dans la capitale, a réalisé un match de très haut niveau. Peut-être sa meilleure performance depuis qu'il porte les couleurs parisiennes. Trimballé durant sa première saison entre le poste d'ailier et celui de trois-quarts centre, il n'avait pas su trouver ses repères. Lui qu'on annonçait comme la nouvelle star du Top 14 avait, pour ainsi dire, fortement déçu. En début d'année, l'ancien entraîneur stadiste Ewen McKenzie l'avait définitivement placé au centre de l'attaque. Pour un résultat encore mitigé. Et puis McKenzie s'en est allé. Gasnier s'est blessé. Le doute l'a envahi. Un retour en Australie lui a même effleuré l'esprit. Mais après sa performance (deux essais, une passe décisive pour Messina) de vendredi, on voit mal comment le duo-Delmas-Faugeron ne pourrait pas lui accorder encore plus de confiance jusqu'à la fin de la saison... où il sera en fin de contrat...

Montpellier - Toulouse : 12-30 - Pierre-Laurent Gou

C'est l'histoire d'un réveil. A Toulouse, le staff n'aime jamais utiliser le mot crise, même quand le club effectue son plus mauvais départ depuis l'instauration de la poule unique. Seulement, à l'abri des micros et des journalistes, la remise en cause a été réelle. Résultat : du gaz, un rythme effréné durant 20 minutes et les retours en forme d'un Jauzion, d'un Clerc, auteurs d'un début de saison mi-figue, mi-raisin. Les satisfactions ne manquaient pas du côté toulousain, avec un Jean-Baptiste Elissalde au sommet de son art et un Louis Picamoles qui s'est rappelé aux yeux de tous, comme un futur très grand numéro huit. Pour son retour à la maison, il a livré sa meilleure prestation de la saison. Attention, le Stade toulousain est sur la voie de la rédemption.

Racing-Metro - Montauban : 17-12 - Leo Huisman

L'homme de l'ombre. Puisque ce Racing Metro 92-MTG XV n'a pas été un sommet d'envolées et de courses folles, on peut s'intéresser sur cette rencontre à la prestation des hommes de l'ombre, qui font, en Top 14, la force du club francilien. Tous leurs adversaires sont unanimes : le Racing possède une deuxième ligne, Nallet-Raiwalui, de très haut niveau et de très grande densité physique. Après la rencontre samedi, les Montalbanais l'avouaient sans peine : "le Racing est très fort dans le combat au sol" déclarait, par exemple, leur capitaine Matthew Clarkin. Effectivement, la victoire des Ciel et Blanc tient beaucoup au nombre de ballons grattés et récupérés au sol. Un joueur est spécialiste de cette tâche : le flanker néo-zélandais, Johnny Léo'o. Moins brillant que Rémy Vaquin, moins chevelu que Sébastien Chabal, le remplaçant de Richie McCaw aux Crusaders (de 2002 à 2007), n'en est pas moins précieux dans la troisième ligne francilienne. Indispensable l'année passée lorsque le club évoluait en Pro D2, Johnny, comme son équipe, a mis un peu de temps à se faire aux exigences du Top 14, mais il est en train de monter en puissance comme en atteste sa performance samedi face aux Montalbanais.

Biarritz - Perpignan : 27-12 - Pierre Mailharin

Décisif sur le premier essai de Biarritz, Nicolas Brusque a sobrement commenté, après-match, la teneur de son intervention : "Il y a un beau décalage. Mais je ne me leurre pas : je le prends davantage sur l'anticipation que sur la vitesse pure". Humble et lucide, l"arrière rouge et blanc, replacé à l'aile depuis deux matchs en raison d'une hécatombe de blessés, sait bien qu'il n'a plus ses jambes de vingt ans. Mais il les compense par une science du rugby peu commune. Qui lui a donc permis de se retrouver au bon endroit, au bon moment, pour amener du tranchant à la ligne basque. Puis de servir superbement Marcelo Bosch, après une première feinte de remise intérieure. Si la jeunesse dorée du BOPB frappe désormais au portillon, les "anciens", à l'image de l'ex-international français aux 27 sélections, ont encore leur mot à dire…

Bourgoin - Albi : 26-16 - Francis Larribe

En-avant ou pas en-avant sur l'essai du Berjallien Rudi Coetzee à la dixième minute du match ? Pour Romain Poite, l'arbitre de champ et son juge de touche, il n'y a pas l'ombre d'un doute. L'essai est valable, le premier l'accorde sans hésitation et le second bien placé n'est pas intervenu pour signaler une quelconque faute. Pourtant depuis la tribune de presse -l'action s'est passée à une trentaine de mètres de nous- nous avons bien cru voir un en-avant de David Janin sautant au ballon sur la chandelle de Boyet. Après la rencontre, le centre du CSBJ nous déclara devant témoin qu'il n'avait pas touché le ballon. Et donc qu'il n'avait pu commettre d'en-avant. Evidemment ce n'était pas l'avis des Albigeois !

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