Le tour du Midi Olympique

Par Rugbyrama
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Les envoyés spéciaux du Midi Olympique reviennent sur la 7e journée du Top 14 marquée par la victoire de Toulon sur Toulouse au stade Vélodrome mais aussi celle de Biarritz à Brive. Ils livrent leurs impressions sur tous les matchs en mettant en exergue un fait marquant, un joueur, une anecdote.

Toulon-Toulouse : 18-13 - Grégory Letort

"C'est sans doute ce que l'on appelle l'ironie du sport. Invaincu après quatre journées de Top 14, Toulon était tombé à Sapiac contre Montauban pour la 5e journée du Top 14 (21-18) par la faute d'un essai contestable accordé à Delasau. Mourad Boudjellal, président du RCT avait eu le sentiment de s'être fait voler. Et il l'a clamé haut et fort. Et puis, en suivant, Toulon a plié contre Montpellier (21-20 ; 6e journée). Une deuxième défaite et une deuxième polémique pour un en-avant présumé de Benjamin Thiery... Le RCT là aussi s'est ému. Dimanche dans les couloirs du Vélodrome, à l'issue de la victoire contre Toulouse, personne dans le camp du RCT n'est venu reconnaitre l'erreur d'arbitrage de Jérome Garces (comité du Bearn) qui a sifflé un en-avant inexistant de Yann David alors qu'Elissalde était sur la voie royale pour l'essai. Au jeu des suppositions, Toulouse aurait pu virer en tête à la mi-temps et jouer ensuite avec une sérénité toute autre... Toulon pouvait souffler. La légende veut que les fautes d'arbitrage s'équilibrent sur une saison. Ce n'est pas loin d'être une vérité. Il faut juste s'en souvenir."

Perpignan - Montauban : 28-9 - Jérôme Fredon

"Tout sauf un hasard. Le pilier Nicolas Mas effectuait ce week-end son grand retour à la compétition face à Montauban après avoir subi une opération de l'appendicite au mois d'août. Comme par magie, la mêlée de l'Usap chahutée, ballotée, secouée depuis le début de saison a retrouvé toute son assise. Fini l'image du pack patraque ne comptant aucun pilier droit de formation ces dernières semaines! Par sa présence physique et son expérience, Nicolas Mas a rassuré tous ses partenaires. C'est toute l'équipe de l'Usap qui a remis la marche en avant. Une bonne nouvelle à quelques jours du remake de la finale du championnat face à Clermont à Aimé-Giral."

Stade français - Bourgoin : 20-6 - Léo Huisman

"La confirmation du regain de forme du Stade français, celle du talent individuel du troisième ligne parisien, Juan Manuel Leguizamon, l'occasion en or gâchée par Bourgoin de prendre au moins à Jean-Bouin un point de bonus défensif. Vous avez tous vu cela samedi. Ce qui vous a peut-être échappé, c'est la place sans cesse grandissante que prend un homme dans le pack parisien. Cet homme, c'est Tom Palmer, deuxième ligne, international anglais, venu des Wasps à l'intersaison. Recruté pour régler les problèmes récurrents de l'alignement parisien en touche, il a apporté avec lui un système, simpliste selon Marc Raynaud, mais qui n'en reste pas moins efficace. Paris a retrouvé sa touche. Mais l'apport de Palmer dans le jeu est lui aussi impressionnant. Il l'a encore prouvé sur l'essai de Bastareaud samedi dernier. S'il manque de repères avec ses nouveaux coéquipiers, quelques mois de réglages vont lui permettre de faire avancer son équipe, ce qu'il fait déjà, tout en permettant la continuité du jeu, ce qui lui manque encore parfois. Seul bémol, la langue. Pour le moment, Pierre Rabadan est son relai, pour combien de temps encore ? Mais Palmer a tout pour devenir un des cadors de ce Top 14 2009-2010."

Brive - Biarritz : 12-15 - Charles Gaudin

"J'aime "Taku". Takudzwa Ngwenya. Son jeu si coruscant. Ses jambes de feu. Oui j'aime ce petit ailier américain. L'autre jour, quelqu'un me soufflait que le Biarritz olympique ne mesurait pas son bonheur de le compter dans ses rangs. Les supporters basques, eux, le mesurent. Samedi après-midi à Brive, il est le seul, côté biarrot, à avoir instillé du piquant dans son jeu. Le BO a gagné, certes, mais avec la bonne vieille recette si efficace – et barbante ! – qu'en fin de saison dernière : conquête, défense et occupation au pied, les buteurs assurant le bouquet final. "Taku", lui, est donc bien le seul à avoir défié la défense briviste, le seul, peut-être, à y apercevoir quelque intervalle. Merci, "Taku", de penser un peu spectacle."

Bayonne - Montpellier : 26-3 - Pierre Mailharin

"Jean Dauger, 67e minute. Malgré une domination quasi sans partage, l'Aviron bayonnais n'est toujours pas à l'abri d'un hypothétique retour montpelliérain. En raison de multiples occasions gâchées, il ne mène que 13 à 3. S'offre alors au club basque une pénalité dans les cordes de Beñat Arrayet. Avec l'enthousiasme qui le caractérise, le public ciel et blanc réclame la quête du bonus offensif. Mais Rémy Martin, le capitaine bayonnais, tranche en faveur des trois points. La situation se répète à la 72e. Même décision : cette fois, c'est Cédric Garcia qui concrétise. A 19-3, le club basque est définitivement assuré du succès. Ce sera donc sans prime à l'attaque, en dépit d'un deuxième essai inscrit par Ace Tiatia juste avant la sirène. Fallait-il viser les cinq points, au risque, certes minime, de n'en prendre qu'un ? Ou assurer la victoire, quitte à laisser filer ce bonus, qui semblait pourtant à portée ? L'avenir le dira. En attendant, staff et joueurs bayonnais, solidaires de leur capitaine, ont pris leurs responsabilités."

Albi - Clermont : 8-40 - Emmanuel Massicard

"J'aime à penser que le destin n'est jamais écrit. Celui des Albigeois semble aujourd'hui se dessiner vers la ProD2. Celui des Clermontois pourrait encore se terminer en finale...par une énième défaite. Si la confrontation de samedi fut révélatrice de l'écart existant entre les deux formations, elle n'est pas forcément le reflet de la réalité. Certes l'ASMCA a fait très forte impression, dans sa maîtrise individuelle et collective, sa rigueur et son abnégation. Rien ne dit aujourd'hui que cette équipe-là n'a pas retenu les leçons du passé, qu'elle a franchi le dernier pallier, le plus haut niveau. Il faudra attendre des oppositions plus serrées pour en juger. Côté tarnais, l'humiliation vécue face à Clermont ne pourra être sans lendemain. Et sans réaction".

Castres - Racing : 9-6 - Nicolas Augot

"Pluie abondante, pelouse détrempée et ballon glissant. Ce n'était pas vraiment les conditions idéales pour les voltigeurs. Pourtant, il faut mettre en lumière le travail effectué par Marc Andreu face au Racing-Metro. L'ailier de poche de Castres s'est illustré par un travail défensif de tous les instants : montées rapides, plaquages tonitruants sur son adversaire direct, couvertures parfaites en troisième rideau. On connaissait le travail de l'ombre effectué par les avants, Marc Andreu a aussi démontré que les ailiers n'étaient pas seulement des finisseurs habitués des actions spectaculaires qui passent en boucle sur les écrans de télévision. L'ancien Toulonnais a été à l'image d'une ligne d'attaque castraise, louée pour ses qualités offensives depuis le début de la saison, qui s'est montrée exemplaire et solidaire en défense ce dimanche pour venir à bout du Racing-Metro."

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