Le tour de Midi Olympique

Toulouse/Racing-Metro (28-23) - Emmanuel MASSICARD

Toulouse/Racing : deux histoires, deux mondes, deux cultures. Opposés. Si l'on schématise c'est inspiration contre rigueur. Vendredi soir, au stade Ernest-Wallon, le rendez-vous a confirmé la tendance. Quitte à tomber dans la caricature. Il a suffit de simples fulgurances pour que la rencontre tienne ses promesses. Plus exactement deux entames de mi-temps rythmées, engagées, avec les Toulousains pétillants, pour que l'on se lève de notre siège. Kelleher, Poitrenaud, Picamoles et Jauzion déboulèrent dans l'axe. Grandioses avec à la conclusion les deux essais signés Poitrenaud et Maestri (même si l'essai de ce dernier n'était pas valable). Coups d'éclats isolés : le reste de la partie, ce sont les visiteurs du Racing-Metro qui brillèrent par leur efficacité en conquête et leur pragmatisme. Mais, vendredi soir, il leur manqua une dose de réussite pour que la rencontre ne bascule finalement en leur faveur. Comme un symbole, c'est même le prodige François Steyn qui offrit, d'un ultime en-avant, l'essai de la victoire à Bouilhou et ses partenaires.

Biarritz/Montauban (42-23) - Jérôme FREDON

Rien ne leur aura été épargné. Ni l'annonce jeudi matin par la DNACG de leur rétrogradation en Pro D2. Ni les foudres du trio arbitral opérant samedi à Biarritz. Les Montalbanais ont décidément vécu une véritable semaine en enfer. Débarqués en côte basque la tête à l'envers, les joueurs de Marc Raynaud n'auront même pas pu totalement défendre leurs chances face aux Biarrots. La faute à une décision arbitrale contestable d'expulser à la 35ème minute Romain Sazy suite à une bagarre générale. Etranger à l'origine de cette échauffourée, le deuxième-ligne Vert et Noir est pourtant le seul joueur à avoir été condamné à la peine maximale. Les images montrent néanmoins qu'il n' avait pas commis d'acte méritant le carton rouge direct. Dans cette affaire, il n'a fait que défendre un coéquipier en difficulté. Sans toutefois franchir la ligne jaune. Certes, à quinze contre quinze, les Montalbanais n'auraient sûrement pas remonté leur handicap alors de dix-huit points. Mais cela aurait eu au moins le mérite d'éviter aux 11 000 spectateurs d'Aguilera une deuxième mi-temps sans grand intérêt.

Toulon/Bayonne (31-13) - Guillaume VERDIER

La victoire face à Bayonne était synonyme du dernier match de Tana Umaga à Mayol. Curieusement, elle était aussi synonyme de renouveau pour Toulon. L’équipe a retrouvé de la sérénité. Avec le retour en forme de Felipe Contepomi et l’incroyable retour au plus haut niveau d’Umaga, l’équipe n’a plus peur de personne et paraît armée pour faire tomber n’importe qui. Le choc des extrêmes n’a pas été longtemps indécis. Bayonne n’a pas fait le poids durant ce match, opposant une résistance très faible en première période, avant de se reprendre en vain lors du deuxième acte. Plus la saison avance et plus les individualités qui composent l’équipe apprennent à jouer ensemble et plus l’équipe paraît sûre de son fait. Quatre essais à un, la victoire bonifiée apporte un peu plus de confiance à l’équipe en vue de son quart de finale de Challenge Européen et de la réception de Perpignan au Vélodrome samedi prochain.

Brive/Bourgoin (25-15) - Jérôme PREVOT

Bourgoin a perdu sans même marquer le point de bonus. Mais on peut affirmer qu'il le méritait. Le CSBJ écrasé par les problèmes en tous genres a fait honneur à son histoire. Combien de clubs jouant à l'extérieur victimes de deux cartons jaunes dans les vingt premières minutes pourraient ainsi rester dans le match jusqu'au bout ? Après tout, Brive ne menait que 18-15 à l'heure de jeu et M.Gauzins n'eut pas le cran de mettre au moins un carton de plus aux Brivistes en deuxième mi-temps (Flutey ou Mela l'auraient mérité). Quand on sait que Bourgoin avait perdu son talonneur Rémi Vigneaux à l'échauffement, que son centre David Janin a dû quitter le terrain à la 35eme sur blessure aux côtes et que cinq joueurs de l'effectif ont déjà fini leur saison on se dit que contrairement aux apparences, ce 15-25 ressemblait à un petit exploit.

Montpellier/Albi (62-17) - Pierre-Laurent GOU

"La balle à l’aile, la vie est belle", avait coutume d’affirmer l’ex-commentateur de France TV, Pierre Salviac aujourd’hui reconverti serial blogueur. Et bien ce samedi à Montpellier, les trois-quarts héraultais se sont rappelés ce slogan. Il faut dire qu’ils avaient quelque peu oublié, au moins dans les statistiques, que si le rugby commence devant, ce sont en général les trois-quarts qui concluent les actions. Et bien pas au MHR. Les 14 derniers essais avaient été marqués par les gros. Face à Albi, et son opération portes ouvertes en défense, les trois-quarts s’en sont donnés à cœur joie. Sur les neufs réalisations, six ont été inscrits par les gazelles ponctués par le premier bonus offensif montpelliérain de la saison.

Paris/Clermont (19-10) - Arnaud BEURDELEY

A son meilleur niveau, Dimitri Szarzewski figure parmi les tous meilleurs talonneurs du monde. Seulement voilà, depuis plusieurs semaines, il était un peu à l'image de son club. Performant, mais trop. Toujours présent, jamais décisif. Il a d'ailleurs passé le Tournoi des 6 Nations dans l'ombre du Toulousain William Servat. Une situation qu'il n'accepte pas. "Je veux prouver au sélectionneur que je suis mieux qu'un remplaçant", nous a-il confié à l'issue du Grand Chelem. C'est sans doute, au fond de lui, ce qui l'a en partie motivé samedi au Stade de France face à Clermont. Car, si Marc Lièvremont a vu la performance de Dimitri Szarzewski, il a, à coup sûr, pu constater que le Biterrois d'origine avait retrouvé son punch et son dynamisme. Evidemment, il a d'abord inscrit deux essais décisifs. Mais pas seulement. "Szarz"a aussi avalé les kilomètres, asséné des plaquages cinglants, gratté des ballons. Un match de niveau international. De bon augure avant ses retrouvailles dimanche avec Servat pour le quart de finale de Coupe d'Europe. Un duel qui sent la poudre. Parce que si Servat est à son meilleur niveau depuis quelques temps déjà, on a comme l'impression que Dimitri Szarzewski a lui aussi retrouvé la pleine possession de ses moyens. Et forcément, ça risque de faire des étincelles.

Castres/Perpignan (11-17) - Philippe KALLENBRUNN

Des six premières équipes au classement, Perpignan est la seule dont la charnière ne comporte pas, à l’heure actuelle, un ouvreur de métier. Pourtant, samedi soir à Castres, Gavin Hume, 30 ans, premier centre de formation, a encore réussi un match d’une rare propreté. Flanqué du numéro dix, depuis la blessure de Nicolas Laharrague, le Sud-africain est en train de refaire le coup de la fin de saison dernière, lorsqu’il fut appelé à devenir le remplaçant de Dan Carter. Doté de moyens physiques au-dessus de la moyenne (1,87 m, 104 kg), l’ancien joueur des Stormers, arrivé en Roussillon en 2004, a accompli de tels progrès au poste qu’il peut désormais être considéré comme un vrai polyvalent. Ses premières apparitions régulières à l’ouverture avec l’Usap remontent à 2007-2008. Depuis, en 49 titularisations en Top 14 et en H Cup, il a évolué 24 fois à la charnière. A Pierre-Antoine, Hume s’est encore appliqué à faire jouer ses coéquipiers autour de lui, alternant au pied avec beaucoup de lucidité lorsqu’il le fallait. En défense, il fut aussi encore une sorte de quatrième troisième ligne, grand plaqueur et dur sur l’homme. Et il eut le mérite de passer un drop décisif, à la 58e minute. A l’image de Perpignan qui a dominé Castres, Hume a donc remporté son duel face au Néo-Zélandais Cameron Mc Intyre, lui vrai spécialiste du poste, et ancien remplaçant de Dan Carter aux Crusaders. Belle perf !