Le tour de Midi Olympique

Par Rugbyrama
  • Frederic MICHALAK Stade toulousain clermont Top 14
    Frederic MICHALAK Stade toulousain clermont Top 14
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Comme après chaque journée de championnat, les envoyés spéciaux du Midi Olympique décryptent pour vous les moments forts de la 18e journée du Top 14, retirant chacun un joueur, un instant clé, ou une image de chaque rencontre. Tour d'horizon.

Perpignan/Racing-Metro : 31-12- Philippe KALLENBRUNN

Non, le champion en titre n'a rien perdu de sa superbe ! Après quatre défaites de rang, l'Usap s'est réveillée en infligeant au Racing-Metro sa plus lourde défaite de la saison en championnat. Et les Catalans y ont mis la manière en marquant cinq essais. On disait cette formation francilienne redoutable par son pack. Mais, hormis en mêlée fermée, secteur dans lequel elle domina globalement la première ligne de Perpignan privée de Mas, ses avants n'ont pas soutenu la comparaison face aux gros de l'Usap. Symbole de ce duel, la rencontre Tuilagi-Chabal, qui a nettement tourné à l'avantage du numéro huit samoan. Quant à Tchale Watchou, le deuxième ligne camerounais des Sang et Or, il est sans doute la meilleure recrue de tous les clubs du Top 14 cette saison. Impressionnant !

Montpellier/Castres : 15-0 - Pierre-Laurent GOU

Le leader est tombé à Montpellier. Avec la manière en plus. Si Ouedraogo, Trinh-Duc et consorts n’ont pas marqué d’essai, ils y ont mis la manière dans les intentions. Les Montpelliérains ont livré l’une des meilleures prestations de l’année à domicile. Ils ont maîtrisé la rencontre durant 80 minutes. Et c’est une grande première. Plus besoin d’avoir dix ou quatorze points de retard comme face à Toulon, Bourgoin ou le Stade français, pour se mettre à jouer. Non, cette fois-ci, ils n’ont pas eu une réaction d’orgueil, mais ils se sont comporté en champion. Ils avaient envie de gagner la rencontre, de dominer leur adversaire. Un état esprit de "match-winner" que l’on ne connaissait pas à cette jeune classe. A-t-elle gagné en maturité ? Le déplacement à Toulon puis la réception de Bayonne devront confirmer ce succès prometteur.

Toulon/Montauban : 18-7 - Olivier BOUISSON

Qui peut le plus, peut le moins. Cet adage, le Rugby Club Toulonnais l’a fait sien en ce début d’année civile poussif. Face à Montauban, comme face à Albi dix jours plus tôt, les Toulonnais se sont contentés d’une victoire, faute de mieux. Insuffisance du jeu au pied, touche défaillante, manque de puissance… Tout n’est pas rose dans la maison Rouge et Noir, mais ça gagne quand même. Ce n’est peut-être pas un signe fort, mais en tout cas la preuve que cette équipe en devenir à un avenir. La très bonne réaction de la mêlée toulonnaise, une semaine après la correction infligée par les avants clermontois, est un autre signe positif. Il en faudra rapidement d’autres pour aller cueillir au printemps les lauriers d’une qualification en phase finale. Mais la promesse de l’arrivée prochaine du printemps, justement, n’est-ce pas la meilleure alliée des hommes qui portent à leur boutonnière, un brin de muguet ?

Albi/Brive : 15-17 - Emmanuel MASSICARD

J'étais sur la route samedi midi, entre Toulouse et Albi, seul, au milieu de paysages enneigés. Je me demandais comment était-il possible de jouer au rugby dans de telles conditions ? Comment justifier le maintien d'une rencontre par moins cinq degrés, sous l'averse de neige ? Je craignais surtout d'assister à une bouillie de rugby tellement les conditions étaient indécentes. Comment se passer un ballon, comment lui donner vie et vitesse ? En arrivant dans la préfecture tarnaise, sous l'arche du Stadium, mes craintes s'envolaient en partie. Le café offert par Robert, les sourires des bénévoles et autres employés municipaux qui avaient participé au déneigement du site ouvraient comme un coin de ciel bleu dans la grisaille. Une heure plus tard, sur le terrain, alors que la neige redoublait, Albigeois et Brivistes offrirent aux courageux un match qui n'avait rien d'un brouillon. Avec Charles Gaudin, nous nous félicitions même d'assister à une débauche de mouvement, d'enthousiasme. Avec du rythme et de l'engagement. Dans ce match pour la survie, les coéquipiers de Vincent Clément ont tout donné. Tout et encore davantage. Ils ont osé, tenté. Admirables. En face, les Brivistes en quête d'Europe ont fait preuve d'une belle détermination pour relever le défi du combat et s'y imposer. Ils peuvent savourer ce succès qui tendait les bras aux Jaune et Noir... Hélas, rien ne semble leur sourire. Dans les vestiaires du SCA, pendant une heure, les yeux étaient chargés de larmes, les gorges nouées. Les belles envolées de l'après-midi étaient oubliées. Pourtant tous étaient d'une dignité incroyable.   

Stade français/Biarritz : 25-15 - Arnaud BEURDELEY

La logique aurait été de vous parler de la performance du jeune Benjamin Tardy, âgé de seulement 21 ans, projeté sur le devant de la scène au Stade de France. Une première titularisation en Top 14 qui s'est révélée positive pour le jeune demi de mêlée. Mais on préfère aujourd'hui évoquer ici le troisième ligne Pierre Rabadan. Face à Biarritz, le flancker parisien a rendu une copie quasi-parfaite. A l'exception de cette dernière passe (79e minute) – "une véritable brique" a commenté un de ses partenaires totalement hilare – l'ancien capitaine stadiste a, comme d'habitude, œuvré en sous-main. En toute discrétion. Mais sa présence et son travail de l'ombre ont été capital. Jamais étincelant, toujours efficace. C'est ça, Pierre Rabadan. Un véritable soldat au sens noble du terme. En 10 ans de présence au Stade français, sa ligne de conduite n'a pas varié d'un iota. Pourtant, à chaque intersaison, Max Guazzini recrute un nouveau troisième. International de surcroit. Mais au final, Pierre Rabadan est toujours là. Samedi, Biarritz l'a appris à ses dépends.

Toulouse/Clermont : 15-16 - Pierre-Laurent GOU

Frédéric Michalak a raté une balle de match. Une balle de match qui aurait donné la victoire à Toulouse et privé Clermont de la première place. Jusque-là rien de très grave. Mais cette balle de match aurait pu signer le grand retour médiatique de l’ex-meilleur buteur de la Coupe du monde 2003. Une pénalité comme un symbole alors que son nom revient en ce moment sur le devant de la scène pour un retour chez les Bleus. Sauf que la balle est passée à côté. N’est pas un "match winner" qui veut. Dommage car sur ce qu’il avait montré sur le terrain avant cela, il mérite toute la considération des sélectionneurs.

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