Le tour de Midi Olympique

Par Rugbyrama
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Les envoyés spéciaux du Midi Olympique reviennent sur la 8e journée du Top 14 marquée par la première victoire d'Albi ou le carton de Perpignan contre Clermont. Ils livrent leurs impressions sur tous les matchs en mettant en exergue un fait marquant, un joueur, une anecdote.

Toulouse-Stade français : 9-9 - Arnaud BEURDELEY

On aurait pu vous parler ici de la faillite au pied de Frédéric Michalak, du Stade français qui retrouve des couleurs, des valeurs et une organisation défensive. On aurait aimé aussi pouvoir vous faire rêver, vous dire combien ce "clasico" nous avait emballé, vous dire combien ces deux grandes équipes avaient réussi à faire de ce sommet un grand match de rugby. Mais, nous ne le ferons pas. Logique. Ce match entre les deux plus beaux palmarès du rugby français des quinze dernières années s'est révélé à la hauteur d'une rencontre entre deux équipes de cadets Teulières. Excepté l'engagement physique, impossible de trouver une raison de s'enflammer. Alors, forcément, aujourd'hui, on pense aux 32176 spectateurs qui se sont offert un billet pour ce match. Certains se sont peut-être privés d'un bon restaurant ou d'un week-end dans les Pyrénées. D'autres ont peut-être raté l'anniversaire de mémé Nicole. On imagine donc aisément leur déception, leur frustration. Et on compatit.

Perpignan-Clermont : 19-3 - Charles GAUDIN

J'aime plus que tout la furia catalane. En douze minutes, samedi après-midi, l'Usap a ramené Clermont à ses devoirs. Douze minutes de feu. Deux essais somptueux. Des attitudes de guerriers, des aptitudes de grands compositeurs. J'en discutais l'autre soir avec Marc Duzan. Lui qui a bourlingué en Afrique du Sud, en Argentine et en Australie n'avait jamais eu autant de frissons. Les 12 000 fanas d'Aimé-Giral se souviendront probablement longtemps de ce remake de la finale 2009.

Biarritz-Toulon : 23-9 - Pierre-Laurent GOU

Force est de constater que les internationaux biarrots sont sur le chemin de la forme internationale. Il y avait bien longtemps que l"on n'avait pas vu autant d"envie et d"enthousiasme chez les Traille, Thion, Yachvili et consorts. Certes depuis des mois Harinordoquy et Barcella multiplient les prestations de tout premier ordre, mais samedi face à Toulon, il y avait sur le terrain 15 Imanol Harinordoquy. Sourire aux lèvres, et l"envie de bien faire évidente, les Biarrots ont assuré le spectacle pour le plus grand bonheur des 10 600 spectateurs d"Aguilera. Le sélectionneur Marc Lièvremont qui vit à Biarritz, n"a pas beaucoup de chemin à faire pour faire ses emplettes, le contingent biarrot chez les Bleus devrait très prochainement être de nouveau bien rempli.

Racing-Montpellier : 18-14 - Léo HUISMAN

Trinh-Duc tranchant. Entré à la 50ème minute à la place de Federico Todeschini, hors du coup samedi, l"ouvreur international a indéniablement apporté "un supplément d"âme et de coeur" dixit Julien Tomas, à son équipe, le MHR. François Trinh-Duc a emmené dans son sillon tous ses partenaires qui se sont mis au diapason de leur demi d"ouverture. Auteur d"un essai sur une interception opportune, de plusieurs courses tranchantes transperçant la défense francilienne, Trinh-Duc a rappelé, une nouvelle fois, qu"il faudrait compter avec lui pour les tests de novembre du XV de France. Tout juste pourra-t-on regretter cette passe mal ajustée de la 65ème minute qui amena l"essai assassin de Chavancy en contre. Pour expliquer sa prestation, Trinh-Duc a rappelé que le statut de remplaçant lui avait été d"une aide précieuse : "Sur le banc, j"ai eu le temps d"étudier la défense du Racing et j"ai vu où trouvé les solutions. " Un parfait impact player en somme. De quoi donner des idées à Marc Lièvremont ?

Montauban-Bourgoin : 14-18 - Jérôme FREDON

A mourir d'ennui ! Le match entre Montauban et Bourgoin a atteint des sommets de médiocrité et de non-jeu rarement vus à ce niveau. Montalbanais comme Berjalliens ont rivalisé de maladresses, d'indiscipline et d'actes manqués. Au terme d'un match sans saveur, les Berjalliens réalistes ont finalement eu raison de la domination stérile montalbanaise. En tout et pour tout, les partenaires de Matthew Clarkin auront abandonné une quinzaine de points au pied. L'embellie des Sapiacains est belle et bien terminée. Les joueurs du duo Raynaud/Calvet vont devoir rapidement renfiler le bleu de chauffe sous peine autrement d'aller vers de très grandes désillusions.

Brive-Castres : 11-9 - Nicolas ZANARDI

Ô"Palisse", que tu te fais rare ! Comme des joueurs de ton acabit sont singuliers dans un championnat professionnel ! Au vrai, je me demandais en fin de partie lequel de toi ou de ton alter ego Waqaseduadua était le plus Fidjien des deux. Je revois encore ton sourire, ton inconséquence, lorsque ton entraîneur Christophe Laussucq te reprocha ta touche rapidement jouée de toute fin de match, qui offrit à Castres une ultime chance de remporter ce match. Je t'entends encore lui répondre : "c'est pour vérifier que tu n'es pas cardiaque". Celle-là, je crois que même un insouciant cadet n'aurait pas osé la faire... Et pour autant, j'ai la faiblesse de penser que cette insouciance fait ta force. Que c'est elle qui te permet de tenter, et parfois réussir, les coups les plus insensés. C'est bien simple : lorsque toi et Waqaseduadua touchez de concert le ballon, le danger pour l'adversaire s'avère immédiat. Et le spectacle, instantanément, se trouve au rendez-vous. Alors, même si ta folie implique du déchet, nous t'en conjurons : ne change pas ! Mais alors surtout, surtout pas...

Albi-Bayonne : 19-14 - Emmanuel MASSICARD

Avec dix espoirs et un effectif décimé, le SCA a enfin ouvert son compteur de victoire ; sa course au maintien n'est pas terminée. Une vraie performance au regard des qualités, notamment offensives, démontrées par l'Aviron bayonnais. Avec un peu plus de réussite et de lucidité, les Basques pouvaient décrocher dans le Tarn leur premier succès à l'extérieur. Malheureusement, la pression a fait perdre la raison à certains protagonistes. Ce n'est pas un cas isolé. Ce week-end encore, le sportif est trop souvent passé au second plan. Après les sifflets et insultes à l'encontre de Bastareaud ou Michalak, les attaques et menaces réservées aux arbitres sur de nombreux terrains, le rugby pro emprunte aujourd'hui des chemins glissants.

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