Le double défi du CSBJ

Amateurs de casse-tête, la situation actuelle du CSBJ propose une équation sacrément complexe. A vos méninges ! Depuis deux mois, les hommes de terrain réclament un projet concret pour avancer, l'esprit serein, dans leur opération maintien ; mais dans le même temps, la direction estime ne pas pouvoir proposer de plan définitif... faute de certitudes quant au futur sportif de l'équipe. Compliqué, vous dites ?

Cette semaine, les duettistes Catinot et Péméja ont donc demandé à leurs dirigeants, Gaston Maulin en tête, de rassurer les Ciel et Grenat avant leur rencontre de tous les dangers face à Bayonne, ce samedi. Le président, le président-délégué Maître Gilles Dumont-Latour et son conseiller Etienne Lescureux ont donc rejoint, mercredi soir, les joueurs en stage à Nantua (Ain).

Supporters berjalliens, ne rêvez pas : Gaston Maulin n'a pas annoncé, en exclusivité régionale, avoir déniché "une baguette magique" pour résoudre les problèmes financiers du CSBJ. Pas de grand blabla ni de promesses en veux tu en voila. Le courageux président isérois a, avant tout, renvoyé le ballon de la responsabilité à ses protégés. A vous de jouer, Messieurs : "Nous leur avons rappelé que les problèmes financiers sont notre affaire. A eux de s'occuper du sportif dans un premier temps. S'ils parviennent à décrocher le maintien sur le terrain, nous nous débrouillerons de notre côté pour trouver l'argent qui manque", nous a expliqué Gaston au téléfon.

Deux millions à trouver... en cas de maintien

Le problème mathématique paraît enfantin sur le papier : "Le budget du club, sans gros partenaire, est de huit millions. Ce serait largement suffisant pour du Pro D2. Mais si nous voulons postuler en Top 14, il nous faut dix millions. Nous devons donc trouver deux millions d'apports extérieurs." Le compte semble bon... Mais dans les actes, parvenir à augmenter son budget de 25 % en ces temps de morosité paraît compliqué. A papy vaillant, rien d'impossible rétorque le septuagénaire. "Je suis conscient que c'est un grand défi, mais je suis un homme de défis. Nous avançons dans nos démarches et avons de sérieux contacts. J'ai envie de sauver ce club et puis de me retirer car je suis trop vieux pour présider un club de Top 14." Au final, statu quo ou presque... Wait and prie !

Pour espérer voir évoluer favorablement la situation du CSBJ cette semaine, direction le terrain et la terrible confrontation entre Bourgoin, treizième avec 32 points, et Bayonne, douzième avec 33 points, ce samedi. Entre le douloureux souvenir de la victoire parisienne 22-16 à Rajon samedi dernier, l'imminence d'un rendez-vous capital et l'incertitude ambiante autour de l'avenir, on imagine aisément les marques de la terreur sur les visages isérois. Alors, la frousse, Eric Catinot ? "Inutile de nous prendre le chou et de nous mettre sur les épaules une pression qui pourrait être néfaste", dédramatise, au contraire, l'entraîneur des lignes arrière du CSBJ dans Midi Olympique, ce vendredi. Les difficultés lui ont, au moins, appris à relativiser : "Nous devrions être morts depuis le 29 août 2009. Le vrai miracle, c'est qu'à sept journées de la fin du championnat, nous sommes toujours en vie." Et avec encore leur destin en mains : en cas de victoire contre Bayonne en prime time samedi, le CSBJ se retrouverait en posture favorable avant d'accueillir le douzième, Montauban (37 points), et de se rendre sur la pelouse de la lanterne rouge, Albi. Le miracle n'est peut-être pas fini...