Broncan : "Il fallait être un peu fou"

Par Rugbyrama
  • Henry Broncan Agen 2009
    Henry Broncan Agen 2009
Publié le
Partager :

Evoquée depuis quinze jours, la nouvelle a été officialisée ce lundi : Henry Broncan sera le manager d'Albi la saison prochaine. Responsable de la formation à Agen, l'ancien entraîneur d'Auch, impatient de retrouver le terrain, se lance un ultime défi pour reconstruire le club relégué en Pro D2.

Pourquoi avoir décidé de rejoindre le SCA ?

Henry BRONCAN : Parce qu'il y a une demande de sa part, tout simplement. On est venu me demander si j'étais intéressé par le projet que le président, les dirigeants et Daniel Blach essaient de mettre en place.

Dans quel état d'esprit arrivez-vous dans le Tarn ?

H.B. : Je sais que ce sera très difficile. Succéder à Eric Béchu, notamment, ne sera pas simple. C'est un grand personnage du rugby français, qui a fait un travail énorme à Albi. Déjà, il a réussi à remplir le Stadium. J'ai eu souvent l'occasion d'assister à des matchs du SCA il y a des dizaines d'années et je peux vous dire qu'on ne se battait pas dans les tribunes à ce moment-là... Mais Béchu a aussi créé un esprit de résistance, celui d'une citadelle albigeoise avec ce pack d'avants extrêmement solide. Lui succéder sera une très lourde tâche.

Quel sera votre rôle exactement ?

H.B. : Je serai manager général du sportif. Je travaillerai avec Daniel Blach, que j'apprécie beaucoup.

Concrètement, serez-vous sur le terrain ?

H.B. : Autant que possible. J'aurai un entraîneur des avants, un entraîneur des arrières, un préparateur physique... Il me revient d'essayer de mettre en place ce staff le plus rapidement possible. Pour l'heure, nous avons reçu de nombreuses propositions de gens qui veulent travailler avec moi. J'en suis très flatté. A moi de faire les bons choix avec l'aide de Bernard Archilla, les membres du comité directeur et Daniel Blach.

Vous étiez responsable de la formation à Agen. Aurez-vous un rôle auprès des jeunes du SCA ?

H.B. : Je ne sais pas vraiment. Mais même si je ne l'ai pas, je le prendrai !. La formation me passionnera toujours. Je veux vraiment me tourner vers les jeunes et aider ceux qui s'occupent de la formation pour passer à la vitesse supérieure.

Avez-vous déjà rencontré avec les joueurs ?

H.B. : Vendredi, j'ai eu l'occasion de les rencontrer et de leur dire quelques mots.

Vous aviez également repris Agen après sa descente en Pro D2. Comment gérer une telle situation ?

H.B. : Une descente, c'est un traumatisme. Le dernier pour les Albigeois était animé d'un gros esprit de revanche parce que le club avait été touché par une injustice. Il avait été relégué pour des raisons financières et non pas pour des raisons sportives. Cette fois, c'est sportif et ce sera encore plus dur. Il est très difficile de se rétablir et de retrouver une âme de vainqueur quand on a subi beaucoup de défaites. J'espère qu'on me laissera au moins deux ans, ce qui n'a pas été fait à Agen puisqu'au bout d'un an, on m'a demandé de me contenter de la formation. Ce n'est pas me contenter que de me donner cette mission uniquement mais je pense l'avoir très bien accomplie. Mon bilan plaide pour moi. Et quand je vois les performances de certains jeunes joueurs en équipe 1, comme Monribot, Vaka ou Peikrishvili, je crois que j'y suis un peu pour quelques chose. Mais il ne faut pas oublier les éducateurs du SUA, ils sont admirables et m'ont beaucoup aidé dans cette tâche.

Est-ce la raison pour laquelle vous avez mis un terme à votre aventure agenaise deux ans avant le terme de votre contrat ?

H.B. : Je me sentais très bien à Agen. Je peux vous assurer que j'ai des amis très forts là-bas. Dans la difficulté, j'ai rencontré des gens admirables, inconnus du monde du rugby mais qui font un travail de fourmi. Et je rends grâce au président Tingaud et au président de l'association Yves Salesse, avec qui ça s'est très bien passé. Après, plus on vieilli, plus on retombe dans l'enfance. Moi, j'ai envie de gambader à nouveau sur un terrain ! Je veux me remettre en short, exposer mes maigres cuisses au soleil et au vent d'autan. C'est le vent des fous... Et pour aller à Albi à l'heure actuelle, il fallait être un peu fou sans doute.

Le terrain vous manquait beaucoup...

H.B. : Je travaillais dans un bureau à peu près douze heures par jour à Agen et je dois avouer que les coins d'herbe me manquaient...

Avez-vous déjà parlé des objectifs de la saison prochaine ?

H.B. : Pas encore, non. Nous avons seulement eu le temps de trouver un accord. D'ailleurs, rien n'a encore été signé. Tout ça n'est que verbal.

Il s'agira surtout de reconstruction, non ?

H.B. : Oui. Albi est devenu un grand club ces dernières années. Vous savez, je suis un vieux de la vieille et pour moi, le Tarn ça a d'abord été Carmaux, puis Mazamet, Graulhet, puis Castres... Albi est arrivé ensuite. Le grand rugby à Albi est très récent. Il me tarde de le connaître et de l'aider à se reconstruire. En plus, c'est une superbe cité. J'y ai trouvé un centre-ville absolument magnifique.

On parle d'échange de joueurs entre les deux clubs. Qu'en est-il ?

H.B. : Il y en aura très peu. Il n'est pas question de refaire du mauvais Agen à Albi. Il y en aura deux ou trois mais il n'y aura pas beaucoup de places. Albi a de bons joueurs même si certains ont quitté le club. Nous allons rebâtir avec les joueurs que nous avons mais nous ferons très peu de recrutement. Ce que je ne veux surtout pas, c'est des ennuis avec la DNACG comme j'en ai vécu avec Agen la première année avec cette fameuse histoire des quatre joueurs qu'il avait fallu lâcher. Ça avait été terrible pour l'ambiance de l'équipe, ça m'avait mis en porte-à-faux. Ce que j'ai demandé aux Albigeois, c'est de ne pas avoir cinq points de moins au classement comme Mont-de-Marsan. On ne pourra pas se le permettre. Nous aurons peut-être des joueurs de moindre qualité mais, au moins, ils seront sûrs d'être payés tous les mois.

Voir les commentaires
Réagir
Vous avez droit à 3 commentaires par jour. Pour contribuer en illimité, abonnez vous. S'abonner

Souhaitez-vous recevoir une notification lors de la réponse d’un(e) internaute à votre commentaire ?