Fougue sentimentale

"Il ne faut pas s'emballer et se laisser emporter par la folie qui règne autour de l'équipe." Philippe Saint-André, le patron sportif de Toulon a tout de suite voulu remettre les choses dans leur contexte après la superbe victoire obtenue face à Perpignan, toujours champion de France en titre.

Pas facile de garder son calme quand 50 000 supporters des Rouge et Noir avaient crié leur amour et leurs espoirs pendant 80 minutes dans un stade Vélodrome en fusion. Et il est difficile de ne pas entendre les Toulonnais. L'ancien manager de Sale, fort de son expérience, a bien compris depuis le début de la saison que l'attente était grande autour du RCT : " il faut fermer le livre de ce match et rester les pieds sur terre. C'est toujours intéressant d'être leader à l'issue de l'avant-dernière journée, mais surtout, on s'ouvre les portes d'un quart de finale à Brive, samedi prochain. Comme au Tac-o-tac, on a désormais deux chances, l'une au grattage et une autre au tirage. Je suis fier de mes joueurs mais aujourd'hui, nous n'avons encore rien gagné. Il y avait un parfum de phase finale, mais ce n'était pas une phase finale."

Dix victoires consécutives

Beaucoup de prudence dans les propos de Philippe Saint-André. Pourtant, les Toulonnais ne cachent pas leur ambition mais ils sont conscients que le plus dur est à venir puisqu'ils vont découvrir les phases finales. "Nous ne sommes que de petits outsiders", affirme l'ancien capitaine de l'équipe de France, "Maintenant, il faut voir comment cela va tourner car nous avons beaucoup de blessés au sein des lignes arrières (Loamanu, Lovobalavu, Lamont ainsi que Kefu touché à l'épaule ce samedi, ndlr) et nous allons jouer une demi-finale de Challenge européen à la fin du mois. Alors, gagner à Brive et se qualifier directement pour les demi-finales, nous permettrait d'être dispensé des barrages et donc de jouer un match en moins. Par contre, nous venons d'enchaîner une dixième victoire d'affilée (huit en championnat, deux en Challenge européen, ndlr) et ça pour moi, c'est important."

C'est une preuve irréfutable de tous les progrès effectués par les coéquipiers de Joe Van Niekerk depuis le début de la saison. Et ils vont se présenter sur la ligne de départ des phases finales avec des certitudes, notamment sur plusieurs secteurs clés pour bien figurer dans les matchs à élimination directe : la conquête, la discipline et l'efficacité. Ajoutez à cela le talent des individualités, à l'image de Sonny Bill Williams sur le premier essai de Luke Rooney à Marseille, et vous comprenez que la Rade va avoir du mal à garder son calme.