Clermont touché, pas coulé !

Depuis presque deux mois, Clermont était irrésistible. Une seule défaite en sept matchs, toutes compétitions confondues. Et encore, celle-ci avait été concédée sur la pelouse de Leicester (20-15), avec point de bonus défensif à la clé. Il fallait bien que l’équipe auvergnate finisse par chuter. Ce fut le cas en première période mercredi à Colombes, face au Racing-Metro… Et de quelle manière : 27-0 à la pause pour les Franciliens ! "On a été trop fébriles, trop tendres dès le début de match. On a été pris à froid, ils ont pris le large très vite. Il ne fallait pas attendre une mi-temps pour se mettre dedans", regrettait l’ailier Julien Malzieu après la rencontre. Une déconvenue qui s’explique aussi par le manque de réalisme de l’ASMCA, au contraire de son adversaire. "Au début de match, on était dedans, on avait tous les ballons, s’étonne le troisième ligne Alexandre Audebert. En conquête, on était correct. Eux, trois ballons récupérés sur des fautes de notre part, ils vont trois fois au bout. Donc rien à dire". Rien à dire. Juste réagir…

Il faut dire que le sentiment de frustration devait être grand dans les rangs clermontois. A l’image du demi de mêlée Morgan Parra : "La moindre petite erreur, on la paie cash tout de suite. On est arrivés près des lignes, mais on n'a pas concrétisé". Certes, le staff auvergnat avait laissé de nombreux cadres au repos : Ledesma, Rougerie ou Privat restés à la maison ; Parra, James ou Zirakashvili sur le banc. Mais souvenons-nous… Deux semaines et demi auparavant, l’ASMCA avait fait déjà fait tourner son effectif à Toulouse. Cela ne l’avait pas empêchée de s’imposer chez un des prétendants au Bouclier de Brennus (16-15). L’essentiel était donc de montrer un autre visage dans le second acte. Si le retard accumulé semblait trop important pour espérer le combler, une réponse auvergnate était attendue. Question d’honneur…

"On n’a pas à rougir "

En une mi-temps, avec les entrées en jeu de certains titulaires, les Clermontois ont prouvé que leur performance de la première période ne reflétait absolument pas leur valeur. "Il faut retenir qu'on n'a rien lâché, même à 24-0", note Morgan Parra. C’est vrai, ils n’ont rien lâché et sont même parvenus à faire trembler leurs hôtes en fin de match. Trois essais dans les vingt dernières minutes et l’ASMCA n’a échoué qu’à neuf points du Racing. Et même dans la défaite, les Clermontois ont ainsi trouvé des motifs de satisfaction : "On n'était pas loin de ramener le point de bonus. On n'a pas à rougir de ce qu'on a fait, l'équipe s'est donnée", confirme Alexandre Audebert. "C'est dommage de repartir avec zéro point, vu la deuxième mi-temps, ajoute Morgan Parra. On tient le Métro et à la fin, physiquement, on était un ton au-dessus."

Les Auvergnats étaient de toute façon conscients que leur état de grâce prendrait fin à un moment ou à un autre. "On ne peut pas toujours être au top et toujours faire la différence avec des équipes comme ça en face", indique Alexandre Audebert. C’est juste, même si on commençait à en douter. Cette défaite aura donc le mérite de ramener les troupes auvergnates à la réalité, de démontrer qu’il faudra être irréprochables pour espérer briller sur les scènes hexagonales et européennes. Voilà pourquoi les Clermontois doivent maintenant s’appuyer sur ce revers pour rebondir. "Il va falloir se ressourcer pour repartir, explique Julien Malzieu. Il faut vraiment qu'on accroche une des deux premières places." Sur ce match à Colombes, lui et ses coéquipiers ont prouvé qu’ils avaient une belle capacité de réaction. Il faut désormais le confirmer !