Clermont sur le fil

Par Rugbyrama
  • Jérôme Fillol Racing Clermont 2010
    Jérôme Fillol Racing Clermont 2010
Publié le
Partager :

Par le chas d'une aiguille, Clermont a décroché son billet pour une demi-finale en s'imposant contre le Racing-Metro 21-17 au terme d'un match très serré et qui a basculé sur une pénalité contestée de Parra à la 65e. Le Racing-Metro, qui a existé jusqu'au bout, crie au scandale.

"On subit, on souffre mais on tient et on on reste au contact". Tel est le refrain du Racing, repris en choeur tellement de fois cette saison dans toutes les enceintes du Top 14. Ce furent encore les couplets entonnés sur la pelouse de Marcel-Michelin ce vendredi face aux artistes clermontois. Une opposition de styles... Alors oui, la mélodie francilienne n'est pas toujours spectaculaire et manque d'ambition mais elle est diablement efficace. Souvent sous pression, parfois même au bord de la rupture (comme au quart d'heure de jeu), les Ciel et Blanc ont encaissé, ont résisté mais sans plier. Ou plutôt tard, très tard... D'entrée, les Clermontois, conscients que leurs adversaires excellents dans l'art d'endormir leur hôte pour mieux l'achever, ont pris les choses en main. Enchaînements rapides au large, chandelles sur Wisniewski peu habitué au rôle d'arrière, défense agressive sur un Sébastien Chabal étouffé, pris à la gorge et à la barbe !

Pour réussir une parfaite interprétation, les Racingmen doivent faire preuve d'un pragmatisme et d'un réalisme effroyables. Le credo : se nourrir des erreurs adverses. Alors à chaque ballon tombé par les Auvergnats, François Steyn ou Jonathan Wisniewski n'ont pas manqué de renvoyer les locaux sur leurs planches. Le replacement à l'ouverture du Sud-Africain, réputé pour la profondeur de son jeu au pied, n'était pas innocent. Aussi faut-il prendre la mesure en conquête... Et dans ce domaine, la machine francilienne s'est grippée dans le premier acte. L'ASMCA a contesté plusieurs touches sur lancer visiteur (20e ou 30e) et pris l'ascendant en mêlée fermée (14e). Logiquement, les Clermontois dominaient et trouvaient des intervalles dans la défense adverse. Les occasions d'essai auvergnates se succédaient dans la première demi-heure. Julien Malzieu (11e et 28e) ou Napolioni Nalaga (16e) - qui a aplati après un en-avant certainement imaginaire mais signalé par le corps arbitral – ont été proches de franchir la ligne d'en-but du Racing.

Morgan Parra sonne la révolte

Et pourtant... Le premier à inscrire un essai fut le troisième ligne Jacques Cronje à la 39e ! Car le propre de la méthode francilienne est bien de finir par faire déjouer son adversaire. Et c'est ce qui s'est passé avant la pause. Certes, Clermont menait 6-0 grâce à deux pénalités de Brock James mais l'ouvreur australien avait auparavant raté l'occasion de distancer les invités de Michelin (15e et 32e). Les Auvergnats se contentaient alors à leur tour d'occuper le terrain au pied et offraient enfin aux Racingmen la possibilité de démontrer qu'eux aussi pouvaient se mettre en évidence au large. Sur leur première véritable incursion dans les 22 mètres clermontois, ils parvenaient à marquer. Si bien que malgré une incontestable maîtrise de l'ASM, les Franciliens regagnaient les vestiaires avec un seul petit point de retard (5-6). Et si cela s'était arrêté là... Deux minutes après leur retour sur la scène, ils prenaient l'avantage pour la première fois de la rencontre (8-6).

Et durant le second acte le mot d'ordre était le suivant du côté du Racing : mêmes ingrédients, même recette et mêmes effets ! Un récital si bien répété et contrôlé qu'il permettait aux visiteurs de compter jusqu'à cinq points d'avance à moins de vingt minutes du terme (17-12) après une pénalité de 50 mètres de Steyn (47e), un drop opportuniste de Wisniewski (54e) et un autre de plus de 55 mètres du Springbok (62e). Poussive, nerveuse, moins inventive, l'ASMCA s'éloignait d'une demie à Saint-Etienne... Jusqu'à ce que Morgan Parra ne prenne les commandes. Trois coups de pied réussis (49e, 61e, 64e), un carton jaune sévère infligé à Dellape (63e) et provoqué par le culot et la malice du demi de mêlée international après une pénalité rapidement jouée par ses soins. Le tournant du match... Avant le coup de grâce et deux nouvelles pénalités du buteur des Bleus (71e et 77e) pour achever son sans-faute et offrir la victoire aux siens ! Alors deux enseignements pour Clermont à une semaine de leur rendez-vous stéphanois face à Toulon : ils auront la chance de disputer une demi-finale presque à domicile et désormais, c'est certain... Le chef d'orchestre, c'est Parra !

Voir les commentaires
Réagir
Vous avez droit à 3 commentaires par jour. Pour contribuer en illimité, abonnez vous. S'abonner

Souhaitez-vous recevoir une notification lors de la réponse d’un(e) internaute à votre commentaire ?