Clermont a mis le turbo

"Pour nous, l'objectif est clair. C'est le maintien"... A force de voir chaque année ses meilleurs éléments s'envoler en direction de formations plus huppées, Xavier Péméja, le coach isérois, a bien conscience que Bourgoin n'a pas vraiment les moyens de se mêler à la lutte pour les places européennes. Chaque point faudra cher, chaque victoire sera un pas vers maintien, c'est pour cette raison que le premier match à domicile revêtait une importance particulière, afin de mettre le club dans une bonne dynamique.

Bourgoin n'a cependant pas été en mesure de défendre ses chances. Peu de temps avant le coup d'envoi, la Direction nationale d'aide au contrôle et de gestion a bloqué les licences "des prolongations de contrats et des recrues" "dans l'attente d'éléments probants sur le budget prévisionnel du club ". Privés ainsi de 16 éléments, le CSBJ, qui a même un temps pensé à déclarer forfait, a dû aligner une équipe ter, qui, malgré tout son courage, n'a pas été en mesure de tenir la distance sur le plan physique face à l'ogre clermontois.

Clermont attend son heure

Très remontés par la décision de la DNACG, les Isérois ont livré un combat homérique au cours des cinquante premières minutes. Dans le sillage d'un pack impressionnant, dominateur en mêlée, qui a même réussi à pousser son homologue auvergnat à concéder un essai de pénalité (51e), les Berjalliens ont réussi à faire jeu égal pendant près d'une heure, mais leur courage s'est finalement avéré insuffisant pour créer la sensation. Alors qu'ils donnaient le sentiment d'avoir le match parfaitement en main (23-16 à la 52e minute), les hommes de Catinot ont fini par payer la faiblesse de leur banc et faire les frais de tous les efforts fournis depuis le coup d'envoi.

Largement bousculés et souvent incapables de résister à la furia adverse, les Clermontois ont su attendre leur heure pour faire la différence. Les troupes de Vern Cotter ont profité de la première baisse de régime du CSBJ pour inverser totalement le cours du match. Portés par un Brock James, toujours aussi impeccable au pied, les Auvergnats, pourtant encore en rodage, ont fait la preuve que leur jeu au large était déjà au point en alignant trois essais consécutifs au moins de dix minutes par l'intermédiaire de Nalaga (62e), Fofana (64e) et Floch (69e). La messe était alors dite. Malgré leur détermination, un dernier essai de Romanet (74e), les Isérois, épuisés, coupables de nombreuses fautes de mains dans les dernières minutes, n'ont pas été capables de décrocher le bonus défensif qui n'aurait pourtant été que justice au vu du déroulement du match