Castres reprend la tête

Entre blessés et suspendus, le Stade français était une nouvelle fois diminué. De son côté, Castres retrouvait son ouvreur et métronome, Cameron McIntyre. Les joueurs parisiens, malgré leur qualification pour les quarts de finale de la Coupe d’Europe obtenue sur le terrain d’Edimbourg, avaient subi les foudres de leur entraîneur Jacques Delmas en raison de leur piètre performance. Les Tarnais, plus frais après avoir fait tourner leur effectif durant ces deux week-ends de Challenge européen, avaient l’occasion de reprendre la première place à Clermont. Les hommes de la capitale n’avaient pas encore remporté un seul match à l’extérieur en championnat. Le CO était invaincu à domicile en Top 14. Autant dire que les dynamiques semblaient opposées avant le début de la rencontre. Et pourtant…

Après un premier quart d’heure de jeu plutôt équilibré dans un match qui virait alors au duel de buteurs entre Romain Teulet et Lionel Beauxis (6-6 à la 15e), les Parisiens prenaient le match en main. En effet, ce sont eux qui monopolisaient le ballon et se montraient les plus ambitieux sur la pelouse. De bonnes intentions qui permettaient aux hommes du président Guazzini de camper dans la moitié de terrain tarnaise. Une domination territoriale finalement récompensée par un essai de Geoffroy Messina (30e) au terme d’une magnifique action collective et d’une prise d’intervalle de Lionel Beauxis. A la pause, le Stade français menaient 14-9, Romain Teulet ayant réduit la marque sur la sirène. Seulement, même en période apparemment faste, les Parisiens connaissent toujours des malheurs. Rodrigo Roncero était sorti sur blessure à la 17e et Lionel Beauxis était à son tour touché…

Quel réveil du CO !

L’explication de la domination parisienne était simple : la différence de rythme. Certes, les joueurs de la capitale n’avaient pas brillé en Ecosse mais ils évoluaient sur celui de la H Cup. Leurs adversaires du jour restaient sur celui du Challenge… Pas le même niveau ! Et il aura fallu quarante minutes pour que les Castrais retrouvent l'agressivité et l'engagement nécessaires en Top 14. La réaction était donc immédiate. Et collective. C’est ainsi qu’à la 44e minute, le troisième ligne All Black, Chris Masoe, était projeté dans l’en-but visiteur par tout le pack du CO. Les hommes du duo Travers-Labit reprenaient enfin l’avantage (16-14). Ils poursuivaient ensuite sur leur lancée et leurs efforts étaient bonifiés par l’artilleur maison. Un vrai récital de Romain Teulet. Trois pénalités en dix minutes (54e, 59e, 64e ) et Castres avait fait le break (25-14).

La deuxième période allait virer au cauchemar pour le Stade français. D’abord Lionel Beauxis, qui ne pouvait plus botter, était contraint de céder sa place. Les conséquences au niveau de la réussite au pied étaient immédiates. Puis un sursaut d’orgueil, avec notamment une percée de presque cinquante mètres de Julien Arias aux alentours de la 70e, mal récompensée. La marque visiteur n’évoluait pas… Puis les avants parisiens souffraient de plus en plus face à leurs homologues tarnais. L’arbitre finissait par accorder au CO un essai de pénalité à la 74e (32-14). Cela faisait sept ans que le Stade français n’avait plus perdu à Castres. Et après quarante minutes de sommeil, le réveil castrais a été terrible. Paris en est resté muet. Du moins dans le second acte. Le CO s’installe à nouveau dans le fauteuil de leader. Le Stade français (8e) est en danger en vue des phases finales… Finalement, la logique a été respectée !