Castres au pouvoir

Passons d'entrée sur le niveau de cette rencontre. Bayonne et Castres n'ont strictement rien proposé en termes de jeu. La faute à la pluie battante et au terrain? Sans doute un peu. A l'indiscipline chronique des Bayonnais ou au réalisme froid des Castrais? Plus sûrement. Si l'on ajoute au passage qu'il fallait avoir le cou solide pour suivre les innombrables trajectoires du ballon dans les airs, à l'horizontale ou à la verticale, alors on peut dire que les spectateurs de Jean Dauger, nouvelle tribune comprise, ainsi que les téléspectateurs, ont dû bien s'ennuyer pendant 80 minutes.

Pour les Castrais, peu importe finalement. Avec cette troisième victoire à l'extérieur de la saison - la deuxième au pays basque - ils se retrouvent provisoirement leaders du Top 14. Une place que seul Clermont pourra leur contester samedi à Montpellier. Et s'ils n'ont pas réalisé un grand match, ils ont largement su profiter des erreurs bayonnaises grâce à leur buteur Cameron McIntyre, bien plus inspiré que ses homologues. A chaque incursion ou presque, le CO a marqué et ce fût, au final, largement suffisant. Réalisme et solidarité. Deux qualités qui viennent de propulser Castres en tête.

Bayonne relégable?

A l'autre bout du classement, en revanche, ça va très mal pour l'Aviron bayonnais. Jusqu'à ce vendredi soir, Richard Dourthe et ses hommes pouvaient s'appuyer sur le calendrier pour justifier leur 12e place. Avec six déplacements en neuf rencontres, difficile de figurer parmi les européens, même quand on en a l'ambition. Désormais, l'affaire se corse. Ce premier revers à Jean-Dauger pourrait envoyer les Basques dans la zone de relégation si Montpellier venait à dominer Clermont. Et bien sûr, il faudra rattraper ces points perdus à l'extérieur, à un moment ou un autre dans la saison.

Mais si l'Aviron reproduit ce genre de prestation à l'avenir, on voit mal comment il pourrait lutter pour autre chose que le maintien. Entre les fautes et les échecs de ses buteurs (Arrayet et Edmonds), Bayonne ne ressemble en rien à la formation qui avait lutté pour la sixième place l'an dernier. Pire, on a vu les Basques se résigner rapidement en seconde période quand Castres a pris le dessus. La percée de Benjamin Fall (75e) n'a même pas soulevé un soupçon d'enthousiasme dans le public. Un public qui ne s'est pas gêné pour siffler à la pause et à la fin du match. Difficile de lui donner tort.