Brive enterre Paris

Rien n’est mathématique. Ni donc définitif… Mais avec cette nouvelle défaite en terres corréziennes, le Stade français a certainement laissé passer sa dernière chance de disputer les phases finales du championnat. Et ça, c’est un événement. En effet, ce serait la première fois depuis 2002 que les hommes du président Max Guazzini ne sont pas au rendez-vous ! Paradoxalement, il aura fallu attendre le dernier quart d’heure de jeu pour sentir un vent de révolte dans les rangs parisiens dans ce "match de la mort". Trop tard. Bien trop tard pour espérer conserver des chances de qualification. Les joueurs de la capitale étaient certainement encore sonnés par l’affront subi au Stade de France (0-29) le week-end passé contre Toulouse.

En face, à défaut d’être brillants, les Brivistes ont fait preuve d’un redoutable pragmatisme. Et comme souvent, ils ont construit leur succès sur leur principales qualités : une bonne défense, une conquête efficace et surtout une mêlée dévastatrice. Pendant plus d’une heure, le paquet d’avants corréziens n’a eu de cesse de mettre son homologue parisien sur le reculoir. Au final, plusieurs pénalités qui ont permis à Fabrice Estebanez impérial au pied de constamment aggraver le score, un carton jaune infligé au pilier argentin du Stade français Rodrigo Roncero pour une accumulation de fautes et… un essai de pénalité accordé au CABCL après une succession de mêlées dominées en début de seconde période. Un essai qui permettait aux hommes d’Ugo Mola de faire définitivement le break (26-9, 52e).

L’éclair de Jeanjean

Auparavant, les Brivistes avaient regagné les vestiaires avec un confortable avantage au score (19-6). Les raisons… L’étonnante apathie des joueurs de Jacques Delmas et de Didier Faugeron. Et aussi les inspirations géniales et les jambes retrouvées de Nicolas Jeanjean. Décidément, ce dernier a pris l’habitude d’être décisif contre ses anciens partenaires. Trois mois après son doublé contre le Stade toulousain, il a inscrit un magnifique essai à la 17e minute. Tout partait d’une relance des Brivistes de leur propre camp. Le ballon parvenait à l’arrière local, sur les 50 mètres, le long de la ligne de touche. Il accélérait, donnait un subtil coup de pied par-dessus le jeune Bonneval, récupérait le ballon et enfin crochetait Arias pour s’offrir un essai en solitaire (10-3).

Alors oui, les Parisiens ont fini par réagir. Profitant au passage de l’usure physique des Corréziens qui ont consenti beaucoup d’efforts pour inscrire un troisième essai, synonyme de bonus offensif. En vain. Au contraire, ce sont les hommes de la capitale qui ont réduit le score par l’intermédiaire de Laurent Sempéré (26-14, 70e), avec un remarquable groupé pénétrant des avants du Stade français. Dans la foulée, lui et ses partenaires ont encore campé dans les 22 mètres corréziens, avec le fol espoir de renverser une situation qui paraissait scellée… Mais sans jamais franchir à nouveau la ligne d’en-but. Le score en restait là. Les Brivistes peuvent toujours rêver. Les Parisiens n’ont sûrement pas fini de cauchemarder…