Top 14 et Pro D2 au pas de course

Pour les préparateurs physiques des clubs, la première mission en cette période de reprise est de remettre les joueurs sur pied après une coupure de plus ou moins un mois. Il s'agit de jauger leur condition physique individuelle et de remettre chacun à son poids de forme afin d'obtenir un groupe homogène qui pourra ensuite commencer la véritable préparation rugbystique, avec comme objectif d'être fin prêt le jour de la reprise du championnat. Pour cela, on travaille "le cardio, la capacité aérobie (la puissance rapportée à la consommation d'oxygène, ndlr) et la muscu", nous a expliqué Romain Rollier, préparateur d'Oyonnax.

Un programme de vacances pour les joueurs

Fort heureusement, les préparateurs physiques ne repartent pas de zéro chaque été. "Le mot vacances est relatif pour les sportifs," explique Zéba Traoré, préparateur physique du Stade Toulousain, sur le site du club, "les joueurs doivent respecter un minimum de travail pour que la reprise ne soit ni trop lourde, ni trop contraignante. S'arrêter complètement, ce serait perdre le travail fait l'année précédente." Ils se quittent donc en fin de saison avec un programme à tenir, essentiellement de la course et de la musculation basique, car comme nous l'a souligné Romain Rollier, "ils n'ont pas toujours une salle de musculation à disposition quand ils sont en vacances".

Pas d'effet nounou

Ensuite, il convient de se montrer démagogue ! Car les préparateurs physiques sont aussi, dans une moindre mesure, préparateurs mentaux. "On ne prépare pas que le corps, on prépare aussi l'esprit", estime Traoré. Il leur faut en effet prendre en compte une dimension psychologique, car les joueurs sont aussi des hommes, qui peuvent parfois aborder la reprise plus ou moins facilement. Mais, pour Romain Rollier, "cette dimension est masquée. On essaie surtout de recréer une certaine cohésion, une certaine rigueur, et on va chercher la motivation". Rien d'officiel,donc. Les préparateurs physiques ne sont pas, comme on peut parfois le penser, la nounou des joueurs, et encore moins leur maman ou leur psychologue personnel.

Deux mois de préparations avant la reprise

Une fois l'effectif réuni et remis à niveau, avec une tête saine dans un corps sain, le travail en profondeur peut commencer. Les préparateurs ont jusqu'au premier match de leur équipe pour travailler le rugby et recréer une double dynamique, individuelle et de groupe. En clair, il s'agit de remettre chaque joueur à son meilleur niveau et d'assurer dans le même temps le jeu collectif.

Romain Rollier donne à titre d'exemple le programme pré-rentrée d'Oyonnax. "Il y a quelques semaines de remise en forme jusqu'à fin juillet, puis on commence la préparation plus spécifique au rugby, dites de pré-compétition". Soit un mois de reconditionnement et encore un mois d'entraînement rugby. Si après ça, les joueurs ne sont toujours pas prêts, on ne pourra pas venir blâmer les préparateurs physiques.