Toulon en fusion

Par Rugbyrama
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Toulon est bien de retour ! Pour fêter ses débuts en Top 14, le promu varois s'est offert le scalp de Clermont (22-16) dans le dernier match de la 1re journée. A la pause, le RCT, mené 13-0, était pourtant loin du compte. Mais trois essais en 20 minutes

En août 2005, tout juste promu en Top 14, Toulon avait entamé sa campagne par une défaite à domicile face au champion de France en titre, Biarritz. Le début d'une saison en enfer, qui avait ramené le club varois directement d'où il venait, à l'étage inférieur. Trois ans plus tard, face à un autre cador du championnat, le RCT n'a cette fois pas raté ses retrouvailles avec le gratin du rugby français. En s'offrant Clermont (22-16) dans son antre de Mayol au prix d'une seconde période d'anthologie, le club varois a adressé un message à tout le monde. Oui, Toulon est bien de retour. Sans présager de ce que sera la saison des hommes de Tana Umaga, on serait étonné qu'elle ressemble au chemin de croix vécu en 2005/2006.

Pourtant, à la mi-temps de cette première sortie à domicile, il n'y avait sans doute pas grand monde pour miser un euro sur une victoire toulonnaise. Les Clermontois doivent d'ailleurs se demande comment ils ont pu laisser filer un match qu'ils ont parfaitement maîtrisé durant 40 minutes. Jouant simple et juste, les Jaunards ressemblaient alors au vice-champion de France qu'ils sont, et Toulon, malgré son gros budget, avait tout du petit promu qu'il est. La foule de Mayol, brûlante, n'y pouvait rien. Un drop de Brock James d'entrée, un essai d'Aurélien Rougerie à la demi-heure de jeu, puis une pénalité de Benoît Baby, promu buteur en lieu et place de James, juste avant la pause, et Clermont s'installait tranquillement aux commandes au repos (0-13).

Andreu leur a mis le feu

Comme l'avouera plus tard Mourad Boudjellal, les Toulonnais, sevrés de munitions et laminés en mêlée fermée, n'avaient pas d'autre intention que de limiter les dégâts en seconde période. Puis tout a changé. Brutalement. Presque inexplicablement. En 20 minutes, des incendies se sont allumés aux quatre coins du terrain et Clermont s'est avéré incapable de les éteindre. Un premier cafouillage à la réception d'une chandelle de Marc Andreu permis à Sonny Bill Williams, entré juste avant la pause, d'aller une première fois derrière la ligne. Le tout moins de deux minutes après la reprise. Dix minutes plus tard, c'est un autre remplaçant, le pilier David Banquet, qui "sprintait" sur 20 mètres pour atteindre la terre promise. Il fallait se frotter les yeux pour s'en convaincre, mais oui, Toulon menait alors pour la première fois au score, 14-13.

Sonnés dans les cordes, les Clermontois ont cru reprendre leurs esprits le temps que Benoît Baby ne leur redonne l'avantage, sur sa deuxième pénalité de la soirée. Juste une illusion. Les puncheurs toulonnais préparaient le K.O. parfait. Le coup fatal est intervenu sur une action de folie, toutefois entaché au départ par un plaquage à retardement de Jerry Collins sur Canale, que l'arbitre n'a pas vu. Deux secondes plus tard, sur un ballon perdu par Aurélien Rougerie, le feu follet Marc Andreu, déchainé tout au long de la soirée, lança un contre de 80 mètres. Plus encore que toutes les stars alignés à coup de millions, le petit ailier a tout pour devenir la star de Mayol. Repris à l'entrée des 22m de Clermont, Andreu trouvait le soutien de Sonny Bill Williams. Après un regroupement, le ballon arrivait à l'aile jusqu'à Martin Jagr, pour le troisième essai varois. Celui de la victoire.

Cette fois, Clermont, mené 22-16 après une dernière pénalité de Ramiro Pez, ne s'en relèverait pas. La maîtrise affichée en début de rencontre a même laissé dans le dernier quart d'heure la place à une succession de mauvais choix, comme ces pénalités non tentées et ces fautes de main alors que l'ASM campait devant la ligne d'essai toulonnaise. Mais le RCT était revenu de trop loin pour lâcher cette victoire. Dans une ambiance de finale plus que de match d'ouverture, Toulon a prouvé que sa place était bel et bien chez les grands. Mais qui en doutait vraiment?

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