Elissalde : "Ne pas revenir trop tôt"

Par Rugbyrama
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Toulouse, éliminé en quart de finale de H Cup, tentera de rebondir en Top 14 contre Toulon au stade Vélodrome samedi. Le demi de mêlée Jean-Baptiste Elissalde, absent depuis la mi-février, espère faire son retour mais il veut rester prudent. Son objectif reste la demi-finale.

Le match de Toulon marquera-t-il votre retour dans le groupe toulousain ?

Jean-Baptiste ELISSALDE : Cela aurait été le cas si nous avions été qualifiés en demi-finale de H Cup parce qu'il aurait fallu revenir le plus vite possible pour pouvoir postuler. Mais en étant éliminés, j'ai une marge plus longue pour revenir et préparer la demi-finale de Top 14. Ne vaudrait-il pas mieux jouer seulement deux matchs sur les quatre qui restent et s'entraîner pendant six semaines plutôt que de reprendre trop vite ce week-end et se faire mal ? Les médecins, les entraîneurs et moi-même prendrons la décision dans la semaine.

Avez-vous hâte de revenir ?

J.B.E. : Oui ! Mais je me dis que ça ne sert à rien de revenir trop tôt. Se faire mal compromettrait complètement la fin de ma saison.

Quatre matchs pour revenir, c'est très court non ?

J.B.E. : Quatre matchs, c'est six semaines. Quand il n'y aura pas de match, nous ferons des oppositions et peut-être même un stage alors il y a le temps. Six semaines, c'est un mois et demi donc il faut gérer. Mais ce n'est pas moi qui prends la décision.

Vous avez passé une très bonne saison l'an dernier. Cette année, c'est plus difficile. Comment le vivez-vous ?

J.B.E. : Aussi mal que je l'avais bien vécu l'an dernier ! C'est difficile parce que c'est la première année où je cumule les blessures. J'en ai parlé avec différentes personnes et il en ressort qu'il y a toujours une année, quand on est joueur de rugby, où l'on paye l'addition. C'est ce qui se passe cette saison.

Est-ce une question d'âge ?

J.B.E. : Non je ne pense pas. Ça arrive à des joueurs qui ont 22 ou 23 ans. Quand tu te casses un genou, tu es absent dix mois. Moi j'ai eu n'ai pas eu de trop grosses blessures mais pas mal de bobos gênants. Un doigt cassé, des coliques néphrétiques, une déchirure, un coude... Au final, j'ai l'impression de traverser une saison blanche mais j'ai quand même joué treize matchs. Ça aurait pu être pire. Il reste la dernière ligne droite et j'espère enfin sortir du tunnel.

Comment avez-vous reçu le bilan de Marc Lièvremont sur le Tournoi?

J.B.E. : Pour être franc, je n'y ai pas vraiment fait attention parce que je n'avais pas lu l'article. En rentrant aux vestiaires, un journaliste m'en a parlé. J'ai dit que ce n'était ni l'heure, ni le moment, ni la semaine pour en parler puisque nous étions en pleine préparation du quart de finale et que j'avais encore l'espoir de postuler. J'ai ensuite lu l'article. Ça m'a interpellé, comme beaucoup de joueurs et j'ai reçu un coup de téléphone de Marc Lièvremont dans la soirée. On s'est expliqué sur le sujet, on a parlé normalement, entre deux adultes, entre un jeune entraîneur et un vieux joueur.

Qu'en est-il ressorti ?

J.B.E. : Marc Lièvremont n'a pas besoin de la presse pour me faire passer un message et moi non plus d'ailleurs. A trente ans, si j'ai des choses à lui dire, je suis capable de l'appeler.

Est-il frustrant de ne pas avoir pu capitaliser sur la saison passée ?

J.B.E. : Non parce que j'ai signé un nouveau contrat de trois ans avec le Stade toulousain en sachant que Byron Kelleher, Fred Michalak, David Skrela et Gaffie du Toit étaient là, qu'on allait être cinq pour deux postes et qu'il fallait faire passer ma petite personne après les besoins des entraîneurs, du groupe et du collectif. C'était intégré dans ma tête quand j'ai pris cette décision. Je me suis préparé à la blessure ou à la mise à l'écart du groupe par choix des coaches. Je suis juste au service du groupe. Avoir été champion avec mon équipe et avoir joué à l'ouverture l'an dernier a été très sympa. C'est sûr que j'aurais voulu que ça se poursuive mieux cette année. La tournée d'automne s'était pas mal passée et puis il y a eu ce K.O. de trois semaines. Je n'y peux rien mais il m'a un peu écarté du dernier match contre l'Australie. Après, ça s'est enchaîné. J'ai été dans les trente mais pas dans les vingt-deux, puis il y a eu les blessures. Je joue franc-jeu avec mon équipe et mon staff donc il n'y a pas de souci. Si je dois faire le porteur d'eau en demie et en finale, je le ferai sans souci.

Comment avez-vous vécu l'élimination de Toulouse en H Cup ?

J.B.E. : J'ai regardé le match comme un supporter, devant ma télévision. J'étais pris par la passion. Je l'ai ensuite regardé à nouveau, avec un peu plus de distance, comme un joueur et je me suis aperçu que ça aurait pu passer. J'ai souffert avec eux et j'aurais aimé partager l'après-match avec eux.

Il reste sept semaines sans grand rendez-vous. Comment allez-vous le gérer ?

J.B.E. : C'est plus compliqué à gérer que l'année dernière. Nous avions perdu la finale de H Cup et avions de suite enchaîné avec les demi-finales de Top 14. Nous fonctionnions à l'énervement, la passion, à l'excitation, aux hormones. Là, il reste six semaines à gérer. Il faudra profiter de toutes les occasions pour prendre du plaisir et travailler. Il faut le prendre comme ça. Tout le monde doit se dire que c'est une chance de bénéficier de six semaines pour préparer le match le plus important de la saison. Il faut se ressourcer mentalement et profiter des ces jours à venir, plus "cools" que d'habitude pour travailler dans le détail et dans la profondeur. J'espère qu'on va vite se remettre du résultat de ce week-end.

Que faut-il attendre de Toulon selon vous ?

J.B.E. : J'ai déjà entendu dire qu'on les prenait de haut. Mais ce n'est pas leur manquer de respect que de dire que le Stade toulousain vient de perdre un quart de finale européen et qu'il est difficile de se remotiver pour un match contre Toulon cinq jours après seulement. Nous ne leur manquons pas de respect mais dressons simplement un constat de la situation.

Que vous inspire le fait de jouer au stade Vélodrome à Marseille ?

J.B.E. : Cela va amener un peu de piment mais bon, sincèrement… Si je joue, je n'y ferai pas attention. J'espère juste qu'il fera beau, que les blessés qui reviendront auront du temps de jeu et que nous ferons une bonne partie de rugby. Le résultat ne sera pas primordial.

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