Montpellier montre les dents

La prolongation de contrat des "quatre fantastiques" (Ouedraogo, Picamoles, Trinh-Duc et Tomas), les contacts avancés avec Nallet et Chabal, et surtout l'ambition déclarée de faire du titre l'objectif du club dans trois ans avaient mis une sacrée pression sur les épaules de Montpellier. Attendus au tournant, les Héraultais n'ont pas déçu. Loin de là.

Face à une équipe toulonnaise qui se cherche encore en début de match, les Montpelliérains ne mettent que six minutes avant de frapper. Le coup est lourd. Il est porté par l'ensemble des avants du MHRC et conclu par le Géorgien Gorgodze, monstrueux de puissance pour aplatir en force dans l'en-but (5-0, 6e). L'addition pourrait être tout de suite beaucoup plus lourde si François Trinh-duc, par ailleurs impeccable dans la distribution du jeu, ne manque pas deux pénalités à sa portée. Son remplaçant à la botte, Olivier Sarraméa, lui succède avantageusement (8-0, 15e).

Dès lors, forts de ce break, les Héraultais semblent se contenter de juguler les assauts désordonnés de Toulonnais beaucoup trop brouillons. La bonne volonté et l'engagement de ces derniers sont toutefois récompensés par une pénalité réussie par Pisi, qui lui a pris la place d'un Ramiro Pez totalement déficient (4 coups de pied ratés en huit minutes !) juste avant la pause (8-3, 39e).

Ouedraogo omniprésent

Ballotés au retour des vestiaires, les Montpelliérains donnent une froide leçon de réalisme à leurs adversaires en convertissant en points, toujours par Sarraméa, deux fautes toulonnaises (14-3, 51e). Ce n'est que le début. Julien Tomas réalise un numéro dont il est devenu coutumier en feintant la passe, en perçant et libérant à hauteur pour Ouedraogo. Le troisième ligne tricolore n'a plus qu'à servir l'opportuniste Gorgodze qui réussit le doublé (21-3, 55e). Le calvaire se poursuit pour le RCT, dont la défense prend l'eau de toutes parts, quand l'arbitre accorde un essai de pénalité justifié après plusieurs mêlées écroulées par les avants varois (28-3, 63e).

L'essai du point de bonus intervient à peine quelques minutes plus tard. Impérial, Ouedraogo emporte tout sur son passage avant de donner à Brana qui louvoie pour violer pour la 4e fois l'en-but toulonnais (33-3, 65e). Autant dire que la réduction du score par Jerry Collins, toujours branché sur courant alternatif, relève de l'anecdote. Le Néo-Zélandais, qui réalise tout de même un bel exploit personnel sur ce coup-là (feinte de passe, pas de l'oie et accélération) n'a pas pu, plus que ses coéquipiers, éviter au RCT sa 6e défaite en autant de matches à l'extérieur. Mais il a peut-être vu le visage, encore poupin, d'un futur champion de France ?