Quel avenir pour Montauban?

Où sera Montauban à un horizon de quatre ou cinq ans? Depuis son grand retour dans l'élite, à l'été 2006, le club tarn-et-garonnais s'est imposé comme un membre à part entière du Top 14. Septième pour sa première saison, à nouveau septième en 2008, le MTGXV occupe le même rang provisoire cette année. La place des Montalbanais dans la hiérarchie se trouve donc là, à la lisière des places européennes. Cette croissance régulière leur a valu de découvrir la Coupe d'Europe, où ils sont d'ailleurs tout sauf ridicules.

La question est maintenant de savoir si Montauban est capable de franchir un cap supplémentaire pour se rapprocher des géants parisiens, toulousains, catalans et clermontois, où s'ils sont condamnés à demeurer un bon club, sans jamais devenir un grand club. Or, à la vitesse à laquelle le rugby avance aujourd'hui, stagner, c'est déjà régresser. Les évènements des derniers moi et des dernières semaines n'incitent pas forcément à l'optimisme quant au développement futur de la maison verte et noire. Les difficultés financières, assez graves pour entrainer plusieurs changements de présidence, font peser une incertitude sur la solidité du club.

Fuite des cerveaux?

Il n'a pas fallu attendre bien longtemps pour que soubresauts en coulisses viennent peser sur le sportif. Le départ annoncé des entraineurs Laurent Travers et Laurent Labit, en fin de saison, pour Castres, est à entendre comme un dommage collatéral. La perte est lourde, tant les deux hommes ont pesé dans la construction de cette équipe et son émergence au plus haut niveau. La crainte des fidèles de Sapiac est maintenant d'assister à une seconde fuite des cerveaux, qui viderait l'effectif, aujourd'hui de qualité, de sa substance. Sachant qu'une quinzaine de joueurs arrive en fin de contrat en juin prochain, le risque est réel.

Sans démentir cette possibilité, Laurent Labit assure que sa volonté et celle de son acolyte Laurent Travers n'est pas de dépouiller son futur ancien club. "Notre but n'est pas de déshabiller Montauban et d'arriver à Castres avec la moitié de l'équipe du MTGXV , a-t-il expliqué dans les colonnes de Midi Olympique. Ne serait-ce que par respect pour les joueurs en place au CO. Notre travail a toujours été basé sur une confiance mutuelle avec nos joueurs, nous ne serions plus logiques avec nous-mêmes. Nous ne prétendons pas pour autant que nous n'irons pas à Castres avec deux ou trois d'entre eux, mais qui seront de toute façon en fin de contrat à Montauban."

Malheureusement pour Montauban, Castres ne sera peut-être pas le seul à faire son marché du côté du Tarn-et-Garonne. Montpellier a d'ores et déjà annoncé vendredi la très probable signature de l'ailier Yoann Audrin, un des fers de lance de l'attaque montalbanaise. La comparaison avec le MHRC est significative à plus d'un titre. Economiquement et sportivement, les deux clubs pesaient à peu près le même poids depuis deux-trois ans. Valeurs montantes du Top 14, Montpellier et Montauban sont à la croisée des chemins. Mais à l'heure où le premier affiche haut et fort son ambition (prolongations de ses internationaux, recrutement ambitieux), le seconde s'interroge. Pour l'instant, Montauban a davantage de questions à poser que de réponses à fournir.