Teulet : "L'horizon est plus clair"

Cette troisième victoire à l'extérieur est très importante pour le CO. Comment vous sentez-vous ?

Romain TEULET : Ca fait du bien ! Nous avons fait un grand pas vers notre objectif, à savoir le maintien. Même si mathématiquement, ce n'est pas encore fait, nous avons ramené une victoire très précieuse. Nous voulions gagner un autre match à l'extérieur pour nous donner un peu d'air. C'est fait. La victoire a mis longtemps à se dessiner mais elle est bien là. Le groupe a mis beaucoup de coeur à l'ouvrage et nous sommes satisfaits de ce succès, de la manière dont nous l'avons acquis aussi. Il nous permet de voir un horizon un peu plus clair.

Comment analysez-vous cette rencontre ? Votre réalisme, notamment, a été déterminant.

R.T. : C'est vrai que dans l'ensemble, nous avons saisi les opportunités qui se présentaient à nous. Nous nous sommes montrés plus efficaces qu'eux, que ce soit à la main ou au pied. Les Montpelliérains ont tenté beaucoup de choses en deuxième mi-temps, ils ont bien porté le ballon et nous ont mis sous pression mais nous avons tenu en défense. Nous n'avons rien lâché. Cela aurait pu être le cas avec l'essai de Julien Tomas à dix minutes de la fin. Mais au contraire, il nous a galvanisé, nous sommes allés de l'avant en tentant encore et toujours et cela a payé puisque nous avons marqué un essai après un bon travail collectif. Cette victoire vient récompenser notre engagement sur cette rencontre. Il a été irréprochable, ce qui n'a pas toujours été le cas cette saison.

Justement, vous n'auriez sûrement pas gagné cette rencontre en début de saison...

R.T. : C'est sûr et certain. Au match aller à Castres (26-31), nous avions le match en main puis nous nous étions écroulés et avions été incapables de revenir comme nous l'avons fait hier. Ça prouve bien que nous avons fait du chemin.

Qu'est-ce qui a changé ?

R.T. : Je ne sais pas. Individuellement et collectivement, il y a eu une réaction des joueurs. Nous avons voulu sortir la tête du sac et depuis deux mois et demi, les choses ont changé. Tout le monde s'est mis au service du collectif, tout le monde a pris ses responsabilités par rapport à la situation dans laquelle nous avions mis le club, tout le monde tire dans le même sens maintenant. C'est très bien.

Cette victoire est-elle libératrice pour la fin de la saison ?

R.T. : Complètement ! Depuis l'ouverture du championnat et notre défaite à domicile contre Bayonne, nous avons la pression. Nous nous sommes d'entrée "mis dedans" et ensuite, nous avons enchaîné les contre-performances. Parfois, nous avons été en-dessous de tout au niveau de l'implication et de l'engagement. Ensuite, il y a eu le facteur chance qui n'a pas été en notre faveur à certains moments même si la chance, ça se provoque. Je ne veux pas pleurer sur notre sort, c'est juste un constat. Ce match d'ouverture perdu contre Bayonne est un peu à l'image de notre saison et nous étions sous pression depuis sept ou huit mois. Alors bien sûr, cette victoire à Montpellier est un soulagement. Notre remise en questions, individuelle et collective, a fonctionné.

Sentez-vous que ça va mieux désormais au sein de l'équipe ?

R.T. : Oui. L'équilibre est fragile mais on sent que quelque chose a changé. Il y a plus d'homogénéité, plus de confiance et plus de cohésion. Du coup, c'est mieux dans tous les secteurs.

Personnellement, vous avez réalisé un 100% dans vos tirs au but hier et semblez à l'aise depuis votre replacement à l'ouverture. Comment vous sentez-vous ?

R.T. : Je prends beaucoup de plaisir à l'ouverture, c'est mon poste de formation. Après la blessure de McIntyre il y a deux mois, Anthony Lagardère a eu besoin de souffler parce qu'il jouait beaucoup et j'étais le seul à pouvoir le seconder. Je l'ai fait un match, puis deux, puis trois... Et les choses se sont enchaînées. J'offre peut-être d'autres qualités que les autres ouvreurs de l'équipe, nous avons trouvé un certain équilibre. En tout cas, j'y ai repris goût et je me régale vraiment. J'avais un peu tendance à m'ennuyer à l'arrière où je jouais depuis quelques années. Je crois que la maturité que j'ai acquise me permet d'apporter à l'ouverture. C'est un repositionnement que j'envisageais depuis quelques temps. J'aime diriger le jeu, toucher plus de balles, prendre des responsabilités, peser sur le collectif et donner une ligne directrice. Avec l'expérience, j'ai plus de recul qu'il y a quatre ou cinq ans et maintenant, je prends beaucoup de plaisir.