Pelous : "Je pars sans regret"

Par Rugbyrama
  • Eurosport
    Eurosport
Publié le
Partager :

Après l'annonce de la fin de sa carrière, le deuxième ligne du Stade toulousain et recordman des sélections en équipe de France Fabien Pelous revient sur son parcours exceptionnel et évoque ses perspectives d'avenir. De Saverdun à la Coupe du monde en passant par Toulouse, que de souvenirs...

Qu'est-ce qui vous a incité à mettre un terme à votre carrière maintenant ?

Fabien PELOUS : Je n'ai pris ma décision que la semaine dernière. Toutes les conditions étaient réunies pour que je décide d'arrêter ma carrière de joueur. Ce n'était pas une décision facile à prendre parce que j'aime ça, le rugby, la vie en communauté, la vie de groupe. Mais j'ai de belles perspectives d'avenir et j'espère que je me régalerais autant que j'ai pu le faire durant mes nombreuses années sur le terrain.

Quels sont les éléments qui vous ont poussé à prendre cette décision ?

F.P. : Ils sont multiples, personnels, familiaux, professionnels et sportifs. J'en ai discuté avec de nombreuses personnes, différents intervenants de ma vie privée et principalement Guy Novès pour mon avenir sportif. Il en est ressorti que c'était le bon moment pour moi. Je pars vraiment sans regret même si je sais que l'envie de jouer sera encore là l'an prochain, dans deux ans, dans trois ans, dans dix ans même. Elle sera là encore très longtemps alors je m'attends à des moments difficiles.

Qu'allez-vous faire au terme de la saison ?

F.P. : Je vais d'abord penser à la finir correctement. Je vais m'attacher à savourer chaque minute des cinq matchs, au mieux, qui me resteront à jouer en essayant de me montrer ambitieux et conquérant. Pour la suite, j'ai plusieurs projets en tête. Je vais ouvrir une brasserie avec un ami juste à côté de mon village natal, à Nailloux. Ce sera une très belle aventure humaine. J'ai également des contacts pour rester dans le milieu du rugby par l'intermédiaire des médias et notamment de la télévision. Je vais aussi me lancer dans des études de management des clubs sportifs et voir ce que je peux apporter. Je veux faire cela pour avoir une idée précise et exacte du fonctionnement d'un club. Enfin, je me suis engagé au comité directeur de la FFR et avec France A, comme manager. Il y a de fortes chances que je sois avec eux pour la tournée en Roumanie au mois de juin. Pour finir, je suis en train de passer mon diplôme de pilote d'hélicoptère. C'est une passion que je viens de découvrir.

Pensez-vous intervenir sur le terrain ou plutôt comme dirigeant ?

F.P. : Je ne sais pas encore.

Avez-vous annoncé votre décision à vos coéquipiers ?

F.P. : Je l'ai dit à quelques-uns et ça a filtré ensuite. Ils ont du respect pour ma décision parce que je leur ai expliqué les choses comme je l'ai fait avec vous.

Quel est le souvenir le plus marquant de votre carrière ?

F.P. : Il est difficile d'en sortir un seul. On m'a déjà posé la question alors j'y ai réfléchi et au final, j'en retiens trois, qui symbolisent bien ma carrière. Je ne vous les donne pas dans un ordre hiérarchique mais le premier, c'est la demi-finale de Coupe du monde contre les All Blacks en 1999 à Twickenham. C'est un souvenir indélébile pour moi et pour le rugby français. Le second, c'est mon premier titre européen, glané en 2003 contre Perpignan. Il m'a marqué parce que pour la première fois, j'ai senti tout un club, et pas seulement l'équipe, pousser pour cette Coupe d'Europe. C'était vraiment l'union sacrée. J'ai senti comme jamais que Toulouse était une grande famille. Le troisième vous fera peut-être sourire mais il date du moment où j'étais cadet à Saverdun. J'avais joué en première et nous avions gagné à Pamiers. Vous vous rendez compte, c'était seulement à 18 km ! Ça reste un grand souvenir pour moi, c'était ma première grande victoire. Pour l'anecdote, j'avais joué contre Claude Spanghero, c'était monstrueux ! Ces trois moments résument bien ma carrière, qui a commencé dans l'amateurisme puis est passée par le toit de l'Europe avant de toucher le toit du monde avec cette demi-finale en 1999.

Comment allez-vous vivre votre dernier match à Ernest-Wallon samedi contre Bourgoin ?

F.P. : Ce ne sera pas un moment dur, ce sera juste émouvant. Aujourd'hui, je vis le rugby de manière plus égoïste étant donné que je n'ai plus de responsabilités vis à vis de l'équipe même si je mets un point d'honneur à être exemplaire. Je n'avais pas envie de terminer ma carrière sur une frustration et là, je ne suis pas du tout frustré. Peut-être l'aurais-je été la saison prochaine...

Agustin Pichot ou Tana Umaga ont annoncé leur retraite avant de rechausser les crampons. Y a-t-il une chance que vous fassiez la même chose ?

F.P. : Je ne crois pas que je reviendrai. Il faut assumer ce qu'on fait. Si j'ai pris cette décision si tardivement, c'est que j'y ai beaucoup pensé.

Voir les commentaires
Réagir
Vous avez droit à 3 commentaires par jour. Pour contribuer en illimité, abonnez vous. S'abonner

Souhaitez-vous recevoir une notification lors de la réponse d’un(e) internaute à votre commentaire ?