Fin de règne à Paris ?

Par Rugbyrama
Publié le
Partager :

Eliminé par Perpignan en demie de Top 14 samedi (21-25) et pas qualifié pour les phases finales de H Cup, le Stade français a encore "raté sa saison" selon les joueurs eux-mêmes. Le club parisien n'est plus ce qu'il était, c'est indéniable. Pourquoi ?

"Quand on joue à Paris, c'est pour gagner des titres." Cette phrase, Sylvain Marconnet et Mathieu Bastareaud, entre autres, l'ont prononcée, les dents serrées, après la défaite en demi-finale contre Perpignan. Que l'on soit vieux guerrier ou jeune espoir, on ne se contente jamais d'une demi-finale quand on porte le maillot du Stade français. "Ça fait deux ans que nous ne jouons pas de finale. C'est long, trop long pour les compétiteurs que nous sommes. Nous sommes vexés", avouait même le pilier le plus sélectionné de l'histoire du rugby français, évoquant la "saison médiocre" d'une équipe "qui a du talent mais qui l'exprime mal." Son coéquipier Rodrigo Roncero allait plus loin : "Aujourd'hui, il y a de très bonnes individualités au Stade français mais il n'y a plus d'équipe."

Paris n'était donc plus une équipe mais une formation médiocre cette année. Ça, c'est le constat. Place maintenant aux explications. Comment le club aux cinq titres en neuf ans (1998, 2000, 2003, 2004 et 2007) est-il devenu ordinaire ? Comment l'équipe la plus glamour du championnat est-elle rentrée dans le rang des besogneux et sans paillettes ? Midi Olympique voit trois explications : la fin du "système Guazzini", l'association d'entraîneurs aux profils diamétralement opposés et des finances plus aussi florissantes ces dernières années.

Ne pas se laisser distancer

Retour sur le premier point. Le charismatique président parisien avait, depuis la remontée du club dans l'élite, eu du flair quant à son recrutement et à sa gestion. Mais ses méthodes ne fonctionnent plus désormais. Les Montanella, Tchale-Watchou et Correia, à qui des ponts d'or ont été faits, n'ont pas su s'imposer et sont aujourd'hui poussés vers la sortie. Et, illustration suprême, le recrutement de Mark Gasnier n'a pas eu les effets escomptés. Bref, il y a eu une erreur de casting. Autant que pour les entraîneurs d'ailleurs. Comme l'explique Midi Olympique, McKenzie, Landreau et Dominici n'ont jamais trouvé un réel terrain d'entente. Quand il jouait encore, Dominici avait milité pour l'éviction de Landreau et McKenzie, avec sa culture et ses "façons" différentes comme il dit, a eu du mal à s'adapter. Logiquement, leur discours n'a pas pris auprès des joueurs.

Dernier point : les finances. Aujourd'hui "équilibrées" , elles posent question. La participation des joueurs à un stage de préparation à la demi-finale (à hauteur de 300 euros) a ainsi étonné beaucoup de monde. L'ouverture du capital n'a pas été accompagnée d'une augmentation et, dans l'entourage du club, on a peur de ne plus être compétitif avec les gros clubs d'ici peu. Tous ces éléments réunis font penser qu'une époque est finie au Stade français. Reste à savoir si la prochaine sera plus brillante.

Retrouvez un dossier complet sur ce sujet dans le Midi Olympique paru lundi.

Voir les commentaires
Réagir
Vous avez droit à 3 commentaires par jour. Pour contribuer en illimité, abonnez vous. S'abonner

Souhaitez-vous recevoir une notification lors de la réponse d’un(e) internaute à votre commentaire ?