Bourgoin, le réveil tardif

Par Rugbyrama
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Alors que la finale se profile, c'est l'heure du bilan en Top 14. Chaque jour, nous reviendrons sur la saison de deux formations de l'élite. Place à Bourgoin, 11e. Le club isérois a souffert durant une grande partie de la saison avant d'assurer son maintien et d'atteindre la finale du Challenge.

TOUR D'HORIZON :

Bourgoin a vécu une saison paradoxale. Quasiment cauchemardesque jusqu'à fin mars, elle a fini par s'éclaircir en fin de parcours. Et de quelle manière ! En effet, alors qu'elle était plus que jamais sous la menace de la relégation, l'équipe iséroise a remporté trois des cinq derniers matchs de championnat pour obtenir son maintien. Dans le même temps, elle a réussi à créer la surprise en Challenge européen et à se hisser jusqu'en finale de la compétition. Une performance qui laisse toutefois des regrets, tant les hommes de Xavier Péméja et Eric Catinot ont semblé évoluer loin de leur niveau durant les trois-quarts de la saison. N'oublions pas que le club visait l'Europe en début d'exercice et n'a terminé qu'à la 11e place du Top 14. Le bilan reste donc très mitigé. Il pourrait même devenir dramatique car le club, en proie à des problèmes financiers, risque encore une relégation administrative. Il passera devant la DNACG ce vendredi.

LE TOP : Le Challenge européen

"C'est une vraie bouffée d'oxygène. Cette compétition nous a relancés pour la fin du championnat et c'est après s'être qualifiés pour les phases finales que nous avons réussi à quasiment assurer notre maintien en Top 14. Et lors de notre quart aux London Irish, nous avons prouvé que nous avions repris confiance en nous ", nous confiait l'arrière Florian Denos après la qualification pour la finale du Challenge. En effet, lors de ce fameux quart, lui et ses coéquipiers ont été s'imposer sur la pelouse des London Irish, favori de la compétition. Un véritable exploit. Dans la foulée, Bourgoin a retrouvé son allant en Top 14 pour aller chercher son maintien et a battu Worcester en demie. Même si le club a échoué en finale contre Northampton, dans une saison bien terne pour les formations françaises au niveau européen, il a été la grande satisfaction d'un point de vue continental.

LE FLOP : Les premiers matchs à domicile

En début de saison, tout le monde s'est dit qu'il était loin le temps où Pierre-Rajon était une forteresse quasi imprenable. Les Isérois se sont bien repris à domicile à la fin du Top 14 mais ils avaient tout de même perdu cinq de leurs six premiers matchs à la maison en championnat. Une seule victoire contre Mont-de-Marsan pour des défaites face à Perpignan, le Stade français, Clermont, Bayonne et Toulouse. Des équipes de haut calibre certes mais Bourgoin devait en battre plusieurs sur son terrain pour espérer tenir ses objectifs initiaux. Et cette mauvaise série a entraîné l'équipe dans les profondeurs du classement et dans les remous qui ont marqué l'exercice qui vient de prendre fin.

LE MEILLEUR JOUEUR : Morgan Parra

Véritable révélation française la saison passée, le jeune demi de mêlée berjallien a encore franchi un cap cette saison. Il s'est affirmé comme un des leaders naturels de son équipe et a su montrer la voie lors des matchs décisifs. Il a ainsi été le principal artisan des victoires des siens en quart et en demi-finale du Challenge européen. Bon animateur, il a aussi gagné en régularité (19 matchs disputés en Top 14) et il est devenu plus complet dans son jeu. En effet, cette saison, il s'est révélé être un buteur efficace, ce qui lui a permis de faire encore un peu plus sa place au sein de l'équipe de France dont il est désormais un élément essentiel. Seule ombre au tableau : Le futur joueur de Clermont a terminé son aventure iséroise par une blessure (disjonction accromio-claviculaire) en finale du Challenge et a dû renoncer à la tournée des Bleus dans l'hémisphère sud.

LA REVELATION : Camille Levast

Arrivé du Pro D2 et de La Rochelle il y a seulement un an, le deuxième ligne Camille Levast aura attendu d'avoir 32 ans pour éclater au plus haut niveau. Mais il n'aura pas eu besoin de beaucoup de temps pour faire sa place dans l'élite. La très bonne surprise de la saison berjallienne. Certes, le joueur s'est révélé sur le tard mais il a su gagner ses galons de titulaire et s'est vite affirmé comme un moteur essentiel du pack isérois (15 matchs en championnat). Performant en touche et dans le jeu, il se caractérise surtout par son tempérament de guerrier qui correspond parfaitement à l'état d'esprit de son club.

L'AVENIR :

Le futur de Bourgoin s'inscrit en pointillés. La première étape sera celle du conseil supérieur de la DNACG ce vendredi. A cause de ses difficultés financières, et un déficit estimé à deux millions d'euros, le club risque une relégation administrative. Si Bourgoin parvient à se maintenir et ainsi à valider son billet gagné sur le terrain, l'avenir ne sera pas pour autant forcément rose. En effet, avec les départs de plusieurs de ses meilleurs éléments, dont les internationaux Morgan Parra (Clermont) ou Yann David (Toulouse), le club isérois risque de se retrouver affaibli sportivement. Surtout que sa situation économique ne lui offrira certainement que peu de perspectives en termes de recrutement. Bourgoin devra plus que jamais compter sur la solidarité et l'esprit de combat de ses troupes pour avoir des ambitions.

LES CHIFFRES CLES :

Classement attaque : 10e (451 points)
Classement défense : 12e (599 points)
Classement domicile : 11e (32 points)
Classement extérieur : 10e (14 points)
Meilleur réalisateur : Benjamin Boyet (210 points)
Meilleur buteur : Benjamin Boyet (200 points)
Meilleur marqueur : Mathieu Nicolas, Rudi Coetzee (4 essais)

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