Bourgoin, médiateur européen

Par Rugbyrama
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Une semaine avant sa finale de Challenge européen, Bourgoin n'a plus rien à jouer et reçoit Brive pour un match capital dans la lutte pour la qualification en H Cup. De son côté, Bayonne espère que les Isérois ne prendront pas pas cette rencontre à la légère...

"C'est un grand soulagement que ce maintien en Top 14". Tels furent les premiers mots de Benjamin Boyet, l'ouvreur berjallien, après la victoire des siens contre Castres (31-23). Un succès synonyme de survie dans l'élite. Et l'ensemble des Isérois ont maintenant l'esprit tourné vers le prochain grand défi qui les attend : la finale du Challenge européen contre Northampton à Londres (le vendredi 22 mai à 20h45). Sauf que... Six jours plus tôt, les hommes d'Eric Catinot et Xavier Péméja auront encore un match de Top 14 à disputer. Une rencontre sans enjeu pour eux mais bougrement importante dans la course à l'Europe. En effet, c'est Brive, désormais installé à la 6e place du classement depuis le week-end dernier, qui se présente.

En apprenant la victoire de Bourgoin, ajoutée à la défaite de Dax, les Corréziens ont dû arborer un sourire aussi vicieux qu'opportuniste. "Notre objectif depuis le début de saison est de figurer dans le Top 6 pour accrocher la H Cup. […] La finale sera dans une semaine à Bourgoin", déclarait après le succès contre Montpellier (28-18) le deuxième ligne briviste, Johan Van Zyl, dans Midi Olympique. Et les Coujoux savent pertinemment que leurs adversaires n'auront aucun intérêt, si peu de temps avant un match capital, à laisser des forces dans une bataille inutile. Même si Pierre Capdevielle balaye ce genre de raccourci : "Nous aurons beaucoup à gagner mais eux joueront pour ne pas perdre sur leur terrain. Ils seront dans l'optique de préparer leur finale la semaine suivante". Cela suffira-t-il à faire de cette rencontre une priorité aux yeux des Berjalliens ? Pas sûr...

Bayonne compte sur l'honneur berjallien

Finalement, l'équipe qui a le plus à perdre dans cette configuration est Bayonne. En s'inclinant sur sa pelouse contre Toulouse (12-9), le club basque a laissé échappé sa 6e place, synonyme de potentiel ticket européen. Une conséquence provisoire qui pourrait devenir définitive car si les Bayonnais doivent de toute façon battre le Stade français, ils n'ont plus leur destin entre leurs mains. En cas de victoire corrézienne, ils pourront dire au revoir à un doux rêve qu'ils ont pourtant caressé du doigt de la 2e à la 24e journée. Et dans Midi Olympique, Jean-Philippe Coyola, l'entraîneur bayonnais, en appelait déjà aux dieux du rugby : "Nous aurons besoin d'eux pour nous qualifier". Le manager Richard Dourthe en rajoutait une couche : "Il faudra que les dieux du rugby nous viennent en aide"... Ces dieux-là pourraient bien être berjalliens !

Au-delà d'en implorer les influences divines, les Basques compteront donc avant tout sur l'honneur isérois pour valider leur quête d'Europe. L'orgueil des "Ciel et Grenat" pour soutenir l'ambition bayonnaise. En effet, au terme d'une saison galère malgré l'enthousiasme né de leur parcours continental, les joueurs de Bourgoin voudront peut-être offrir encore un peu plus de réconfort à leurs supporters pour leur ultime sortie à Pierre-Rajon. Mais comble de l'ironie, quelle que soit l'issue du dernier week-end de compétition hexagonale, Bayonne et Brive pourraient tous deux rester à quai. Car si le club de Bourgoin remporte sa finale de Challenge dans moins de deux semaines, c'est lui qui empochera le 6e ticket qualificatif pour la prochaine H Cup (au détriment des équipes corrézienne et basque)... Drôle d'épilogue et de morale d'une histoire décidément farfelue !

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