Marconnet, tout doucement

Par Rugbyrama
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Après quasiment une année d'absence due à sa grave blessure à la jambe gauche, Sylvain Marconnet a retrouvé le chemin des pelouses fin janvier. Mais pas encore celui de la grande forme. Une question de temps pour le pilier international du Stade Français.

Après le naufrage de la mêlée tricolore contre l'Irlande, samedi, son nom avait circulé pour France-Angleterre. Une sacrée surprise, pour tout dire. Presque une aberration, même. Sylvain Marconnet, victime d'une fracture du tibia gauche le 4 mars 2007, a certes repris la compétition le 26 janvier dernier à Bourgoin. Mais en trois matchs, il n'a joué que 95 minutes et n'en a pas débuté un seul. Comment imaginer, dès lors, qu'il puisse déjà prétendre à un retour en sélection? Il manque encore de fond, de puissance, et d'endurance.

Le simple fait d'avoir envisagé un retour en équipe de France si précoce témoigne davantage du vide abyssal du rugby français à ce poste actuellement que d'un retour au premier plan de l'intéressé. A l'évidence, le pilier aux 69 sélections n'est pas encore fin prêt pour une bataille aussi rugueuse qu'un France-Angleterre. La rumeur, un peu folle, a donc laissé place à la sagesse. " Nous sommes ravis qu'il revienne mais ce n'était pas raisonnable de le sélectionner pour l'Angleterre", a confié Marc Lièvremont mercredi en dévoilant son groupe de 22 pour le "Crunch".

"Je manque encore de caisse"

Sylvain Marconnet a aujourd'hui des préoccupations plus basiques, et des bonheurs plus simples. Comme celui d'avoir retrouvé son public de Jean-Bouin, vendredi dernier contre Brive. "J'avais une énorme envie de jouer de nouveau devant mon public", avouait-il après le match. Entré en jeu à la pause face aux Corréziens, Marconnet a contribué, avec Rodrigo Roncero, à densifier la mêlée parisienne. C'est sans doute cet apport, conjugué le lendemain aux difficultés du XV de France dans ce secteur de jeu, qui a contribué à lancer la rumeur de son possible retour en bleu.

Lui-même semblait très loin d'une telle hypothèse vendredi soir. "Je manque encore de caisse, c'est clair. J'ai besoin de temps. Je pense qu'il me faut encore deux ou trois mois pour revenir à un très bon niveau ", expliquait-il. Ce maudit tibia gauche lui a appris la patience. Deux mois, ce n'est rien quand, comme lui, on a piaffé d'impatience neuf mois durant, ratant une victoire en finale du Top 14 et, surtout, une Coupe du monde. Que de chemin parcouru en tout cas depuis ce 23 août, lorsqu'il avait annoncé à Marcousssis, béquilles en mains et larmes aux yeux, qu'il renonçait définitivement au Mondial.

Pour le Stade Français, le come-back de Marconnet constitue un plus indéniable. "Chaque fois qu'il rentre, note Fabrice Landreau, c'est un coup de booster formidable pour l'équipe. Au-delà de son apport dans le jeu, il nous fait du bien mentalement, car c'est un vrai leader." Pas à pas, en attendant de redevenir le pilier dominant qu'il était avant sa blessure, Sylvain veut prendre son temps. "La prochaine étape, maintenant, c'est de débuter un match et de tenir 50 ou 60 minutes", explique-t-il. Une étape imminente. S'il poursuit sa trajectoire ascendante, qui sait si non nom ne reviendra pas hanter le comité de sélection pour la fin du Tournoi. Pourquoi pas pour jouer un Grand Chelem à Cardiff? Le clin d'oeil serait beau...

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