Les duels de la finale

Par Rugbyrama
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Le premier contre le deuxième. La finale entre Clermont et Toulouse samedi verra s'affronter les deux meilleures équipes du Top 14, avec de formidables duels en perspective. On suivra notamment le duel Baby-Médard à l'arrière et Ledesma-Servat à l'avant.

Maxime Médard/Benoît Baby.-

Même si l'on avait prédit l'affiche de la finale, personne n'aurait pu annoncé que le duel des arrières opposerait Benoit Baby à Maxime Médard? Ces deux-là ont en effet signé une saison inattendue, une révélation pour Médard, un renouveau pour Baby. L'aspect technique ne semble pas être leur point faible, qui tient plus dans leur manque d'expérience. Baby est à l'image de son club actuel, un "maudit des finales". Il en a manqué cinq toutes compétitions confondues avec le Stade toulousain (pour causes de blessures) et jouera sa première finale ce week-end pour... Clermont. La portée symbolique de l'événement sera peut-être le talon d'Achille de Baby qui, même s'il ne l'avoue pas, aura forcément à coeur de montrer à son ancien club toute sa valeur rugbystique. Médard devra lui ne pas se laisser griser par l'enjeu. Le parcours de Toulouse en H Cup sera d'un poids léger mais précieux. Ses jambes de feu semblent en tout cas affûtées, comme il l'a montré en demie contre le Stade français.

Cédric Heymans/Napolioni Nalaga.-

Les deux ailiers gauche probables de la finale pourraient être en course pour le titre de joueur de l'année. Deux profils distincts, deux jeux différents. Ils ont pourtant en commun de terrifier les défenses adverses. Cédric Heymans, qui revient de blessure, a semblé un peu en-deçà de son niveau lors de la demi-finale, mais nul doute que ses crochets de folie seront de retour au Stade de France. Sa vista, son sens du collectif et ses appuis donneront du fil à retordre à Aurélien Rougerie, qui aura la lourde tâche de le surveiller sur l'aile. Napolioni Nalaga, meilleur marqueur d'essais depuis la création du Top 14 (18, avant la finale), pourrait voir un plan spécial concocté contre lui par Guy Novès. On se rappelle au Stadium en mars dernier, que le Fidjien avait passé une sale après-midi, poursuivi et découpé par la doublette Pelous-Albacete. Question défense, le rapport de force penche plutôt à l'avantage de Cédric Heymans.

Byron Kelleher/Pierre Mignoni.-

Duel ô combien attendu de cette finale, Pierre Mignoni et Byron Kelleher concentreront beaucoup de regards. Leur style est tellement aux antipodes qu'il est impossible de savoir qui tirera son épingle du jeu. D'un côté, Kelleher et ses 57 sélections avec les All Blacks. Celui que l'on appelle le neuvième avant, tant son physique de buffle peut transpercer les premiers rideaux, sera une pièce à surveiller de près pour les Clermontois. D'une accélération, le Néo-Zélandais qui a été nommé meilleur recrue du Top 14 peut désorganiser toute une défense et délivrer un caviar à ses soutiens. De l'autre côté, Mignoni. Le qualificatif de filou lui va à merveille. Si Kelleher joue sur sa puissance, Mignoni s'appuie sur sa vision du jeu. Une petite échappée au ras d'un regroupement ou dans un espace le long de la touche sont à prévoir par les Rouge et Noir. Un beau duel en perspective, on en salive d'avance.

Elvis Vermeulen/Shaun Sowerby.-

La guerre des troisièmes lignes se focalisera à n'en pas douter sur ces deux hommes. On attend beaucoup d'eux pour le spectacle. Vermeulen pourra compter sur sa puissance de pénétration et sa vision de jeu. Un quasi-ailier en somme, mais trop précieux en 8. Auteur d'une saison exceptionnelle, bien qu'émaillée de soucis physiques, Elvis rêve de soulever ce bouclier. Le Sud-africain Sowerby se montre plus prudent. Une "force tranquille", d'une efficacité redoutable. Il n'a pas le profil d'un Picamoles qui va au four et au moulin sans s'économiser. Il est discret, ne court pas beaucoup, mais joue juste. De plus, il se révèle une tour de contrôle en touche dont Toulouse aura bien besoin pour contrer les Bonnaire, Cudmore ou Privat. Une "gare de triage" selon le site de l'ASM, à méditer...

William Servat/Mario Ledesma.-

Le duel des premières lignes célèbre à l'occasion de cette finale deux des trois meilleurs talonneurs du Top 14, avec Roumieu de Bayonne. De plus, ils ont un jeu plutôt atypique. L'Argentin de Clermont est, une fois n'est pas coutume, un marqueur d'essai. Neuf à son compteur cette saison (6 en Top 14, 3 en H Cup), ce qui fait de lui un danger dans le pilonnage des défenses. La conservation du ballon et sa faculté à rebondir sur chaque action sont impressionantes. Servat est plus classique mais pas moins efficace. Magnifique rampe de lancement en touche, ses accélérations surprennent souvent ses défenseurs directs, un pur talonneur moderne en fin de compte. Nul doute que l'un et l'autre voudront montrer toute l'étendue de leur talent dans cette finale.

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