Le bilan: Toulouse

Par Rugbyrama
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Avant-dernier épisode de nos bilans du Top 14 avec Toulouse qui, malgré sa 2e place de la phase régulière, a remporté le Brennus après sept ans de disette.

TOUR D'HORIZON :

Les observateurs attendaient une année Clermont. 2008 fut finalement l'année Toulouse. Champion de Top 14, deuxième à l'issue de la première phase, finaliste de H Cup, le Stade toulousain a une nouvelle fois été le meilleur club français de la saison. Par rapport à ses performances donc, mais par rapport à son jeu également. Les Rouge et Noir sont ceux qui, avec Clermont, ont proposé le jeu le plus complet et le plus enthousiasmant du rugby hexagonal. Ils s'appuient toujours sur leurs attaquants de feu mais ont acquis une plus grande solidité en conquête.

LE TOP : Le titre

Sept ans qu'ils l'attendaient. Au terme d'une finale magnifique durant laquelle ils ont nettement dominé Clermont (26-20), les Toulousains ont retrouvé le Brennus qui avait quitté les bords de Garonne depuis sept interminables années. Une belle revanche après une longue saison, la plus longue de tous les clubs de Top 14 en fait (37 matchs, plus ceux de Coupe du monde pour certains d'entre eux). Les Haut-Garonnais sont les seuls à avoir lutté sur les deux tableaux - championnat et Coupe d'Europe - jusqu'au bout bien qu'ils aient longtemps été amputés d'une partie de leur effectif à cause des doublons avec le Tournoi des 6 Nations.

LE FLOP : Les grosses blessures

Une saison longue comme le fut celle des Toulousains se paye forcément. Les Haut-Garonnais n'y ont pas échappé. Outre les petits bobos inhérents à un championnat professionnel, les trois grosses blessures sont venues handicaper l'effectif rouge et noir ces derniers mois. Le premier à partir à l'infirmerie fut le centre Florian Fritz, victime d'une fracture d'un péroné lors d'un entraînement avec l'équipe de France en janvier. Il a mis près de trois mois pour revenir. C'est ensuite l'arrière Clément Poitrenaud qui a été touché, victime d'une fracture d'une cheville à Perpignan en février. Il n'a toujours pas fait son retour sur le terrain. De même que l'ailier Vincent Clerc, qui s'est arraché les ligaments d'un genou contre Clermont en avril. Trois blessures pour trois cadres, trois internationaux, trois attaquants hors pair qui ont manqué aux Toulousains quand il s'agissait d'enchaîner 28 matchs en 26 semaines comme ils l'ont fait depuis le début de l'année.

LA REVELATION : Maxime Médard

L'an dernier, il avait été titularisé dix fois seulement. Cette année, il a fait partie du XV de départ à 25 reprises. Et il a marqué la bagatelle de 16 essais (14 en championnat, 2 en H Cup), devancé seulement par la fusée Nalaga (18 essais). Maxime Médard a complètement explosé cette saison. Capable de couvrir indifféremment l'aile ou l'arrière, il a époustouflé la France entière de ses crochets d'école et de ses accélérations foudroyantes. Sa capacité à résister à la pression malgré son jeune âge (21 ans) fait aussi de lui un atout. Malgré un ou deux ratés cette saison (au match aller à Clermont), il a atteint un niveau de performance très élevé que les sélectionneurs tricolores n'ont pas manqué de noter.

LE MEILLEUR JOUEUR : Byron Kelleher

Alain Tingaud, dans un sourire, confiait récemment que "René Bouscatel devrait remercier Agen d'être descendu l'an dernier". Le demi de mêlée néo-zélandais, qui s'était engagé avec le SUA, ne doit en effet sa venue à Toulouse qu'à la relégation des Lot-et-Garonnais. Et il est vrai que son arrivée a été vécue comme un tremblement de terre à Toulouse. Auteur de 29 matchs (sur 37) dont 23 titulaires, l'ancien All Black a réussi à "reléguer" le demi de mêlée de l'équipe de France, Jean-Baptiste Elissalde, à l'ouverture. Il a révolutionné le jeu toulousain, en sa qualité de neuvième avant superpuissant mais toujours présent au soutien, vif, plaqueur et à la vista impeccable. Indispensable, à l'image de son énorme performance en finale contre Clermont. "C'est LE demi de mêlée moderne. Il est premier attaquant et premier défenseur, c'est lui qui a donné le ton à cette finale", analysait, admiratif, l'ancien entraîneur des Bleus et des Rouge et Noir Jean-Claude Skrela après la rencontre. Sa prolongation de trois ans à Toulouse, où il se plaît beaucoup, fait plus d'un heureux sur les bords de Garonne.

L'AVENIR :

Les Toulousains, déjà champions, ne rêvent que d'une chose pour la saison prochaine : un nouveau doublé Coupe d'Europe-Championnat. Ils n'y sont parvenus qu'une fois, en 1996 et n'en sont pas passés loin cette saison, défaits de trois points seulement en finale de H Cup contre le Munster (13-16). Toulouse veut redevenir, en plus de la capitale de France, la capitale d'Europe. Pour cela, il pourra s'appuyer sur une équipe ultra-complète, avec des cadres tels Pelous, Dusautoir, Sowerby ou Kelleher pour tenir la baraque mais aussi des recrues très attendues comme Skrela ou Michalak. L'an prochain, Toulouse risque de faire mal, très mal

STATISTIQUES :

Meilleur classement: 1er (douze fois)
Plus mauvais classement: 4e (une fois)
Classement attaque: 2e (723 points)
Classement défense: 4e (394 points)
Classement domicile: 1er (58 points)
Classement extérieur: 2e (33 points)
Meilleur réalisateur: Jean-Baptiste Elissalde (155 points)
Meilleur buteur: Jean-Baptiste Elissalde (155 points)
Meilleurs marqueurs: Maxime Médard (14 essais)

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