La 3e journée en questions

1. BAYONNE A-T-IL MANGE SON PAIN BLANC?
Sur la lancée de sa très bonne fin de saison dernière, l'Aviron a entamé l'exercice 2007-2008 sur les chapeaux de roue pour endosser le costume de leader après deux journées. Une première place certes anecdotique à ce stade de la compétition, mais qui amène à s'interroger sur une possible révision à la hausse des ambitions bayonnaises. "Nous avons gagné le prologue", s'amusait Jean-Pierre Elissalde sur notre site voilà quelques jours. Pour le manager de Bayonne, ses hommes vont maintenant attaquer la moyenne montagne. Un rapide coup d'oeil au calendrier permet de constater que ce sont plutôt les Alpes, enchainées directement avec les Pyrénées, qui attendent les coéquipiers de Richard Dourthe.

Jugez plutôt: vendredi, déplacement à Paris. Dans une semaine, le derby face à Biarritz à Jean-Dauger Après un nouvel intermède européen, ce sont ensuite Perpignan et Bourgoin qui attendent Bayonne. A priori, les Ciel et Blanc devraient donc rentrer dans le rang de manière assez radicale. Mais cette équipe respire tellement la confiance qu'on ne serait pas si surpris de la voir épingler un ou deux cadors dans la liste pré-citée. Alors, Bayonne ne sera sans doute plus leader au terme de la 6e journée. Mais de là à assister à un effondrement...

2. LE BO VA-T-IL SE REVEILLER?
Sur les 14 équipes du Top 14, deux seulement sont invaincues après deux journées de Championnat et deux autres de Coupe d'Europe: Biarritz... et Toulouse, qui s'affrontent ce week-end à Aguilera. Pourtant, si les Toulousains semblent avoir trouvé leur rythme de croisière, les Basques, eux, cherchent à gommer les nombreuses imperfections de leur jeu que leurs résultats très corrects ne parviennent pas à masquer. Le BO donne le sentiment d'une équipe parfois mal organisée, sans imagination et presque sans identité. Il lui reste heureusement beaucoup de talents, et une indéniable force mentale. Suffisant pour battre Toulouse samedi ? Probablement pas. Les joueurs de Patrice Lagisquet devront montrer davantage de densité et retrouver une certaine imperméabilité défensive qui leur a fait défaut face aux Saracens. Face à Toulouse, ça ne pardonnerait pas. Mais Biarritz a peut-être besoin d'u tel choc pour lancer définitivement sa saison. Lagisquet estime qu'il y a environ trois semaines de décalage entre ce que ses hommes produisent à l'entrainement et ce qu'ils reproduisent sur le pré. Toulouse n'a donc qu'une crainte: que la symbiose s'opère samedi...

3. Y A-T-IL DEJA DANGER POUR PERPIGNAN?
Frustré d'avoir échoué in extremis à la 5e place, aux portes du dernier carré, Perpignan a mis le paquet à l'intersaison, avec un recrutement version poids lourd. Pour l'heure, en attendant les débuts du buteur champion du monde Percy Montgomery, la mayonnaise tarde à monter. Battue deux fois lors des deux premières journées, à Montpellier puis à Albi, l'USAP a du retard à l'allumage. Toulouse, par exemple, est déjà sept longueurs devant. Alors, bien sûr, il est beaucoup trop tôt pour affirmer que les Catalans ont compromis quoi que ce soit dans la course aux demi-finales. Mais les points perdus ne se rattrapent jamais, surtout dans un championnat aussi dense que ce Top 14 2007/2008. Face à Bourgoin, qui, à l'inverse, a débuté par deux succès, Perpignan jouera en tout cas déjà très gros devant son public d'Aimé-Giral. Un troisième échec de rang placerait les hommes de Jacques Brunel dans une situation très, très délicate.

4. QUE PENSER DE LA CUVEE 2008 DES PROMUS?
L'an dernier, Montauban et Albi avaient sidéré tout le monde en se hissant d'emblée au niveau de l'élite. En 26 journées, aucun des deux promus n'avait côtoyé la zone de relégation. Une performance exceptionnelle. La nouvelle promo part sur des bases moins aguichantes. A l'issue de la 2e journée, l'US Dax ferme la marche avec un petit point au compteur, et c'est l'autre promu, Auch, qui la devance au classement, avec le même nombre de points. La rencontre Dax-Auch de samedi (17h30) prend donc un relief tout particulier. Le perdant se trouvera, déjà, dans une position délicate au classement.

Pour quelles raisons les groupes landais et gersois peinent davantage que Montauban et Albi à opérer la transition du Pro D2 vers le Top 14 ? Sans doute, en partie, parce que le niveau s'est encore élevé d'un cran. Même les formations qui luttaient la saison dernière pour le maintien, comme Bayonne, Brive ou Montpellier ont opéré un recrutement de qualité. Quand tout le monde tire vers le haut, il faut s'accrocher pour suivre. Mais Auch et Dax ont surtout besoin d'un déclic, qui ne pourra venir que d'une victoire. Pour l'un des deux promus, c'est pour ce week-end... aux dépens de l'autre.