L'heure de Beauxis?

Que la Coupe du monde semble loin pour Lionel Beauxis. L'ouvreur du Stade Français avait gagné ses galons de titulaire à la surprise générale lors du Mondial, débutant le quart de finale face aux Blacks à Cardiff, puis la demie contre l'Angleterre, au Stade de France. Une ascension fulgurante. De la lumière, il est depuis retourné dans l'ombre, par la faute d'une série de pépins physiques. "J'ai enchaîné deux blessures de suite qui m'ont privé du terrain pendant un petit moment", explique-t-il. Une pubalgie d'abord, fin novembre, puis une blessure récurrente à une cuisse.

Conséquence, le bilan personnel de l'ancien palois est pour l'instant famélique cette saison: six petits matchs en Top 14, dont deux titularisations. La dernière en date, début février, contre Brive, avait tourné court, puisqu'il était sorti après une demi-heure de jeu. Retour à la case départ. Depuis, Beauxis ronge son frein. Après un retour en douceur à Clermont puis face à Toulouse (25 minutes de jeu environ), il devrait retrouver une place de titulaire samedi à l'occasion du déplacement à Bayonne.

"La concurrence est saine"

Un retour qui tombe à pic pour le Stade Français, privé de David Skrela jusqu'à la mi-mai. Mais Beauxis, lui, veut simplement savourer son retour sur les terrains pour oublier ses malheurs des derniers mois. "Ça fait du bien. Je suis heureux de retrouver le groupe. J'aime être sur le terrain et jouer au ballon avec les copains. Du coup, cette période de blessure était difficile à vivre", avoue-t-il. Sa saison débute véritablement maintenant, avec en ligne de mire les phases finales, qu'il avait manquées la saison dernière. Sur blessure, déjà.

Cette saison, qui devait être celle de la confirmation pour lui, est surtout celle de la frustration pour le moment. Ses blessures l'ont notamment privé du Tournoi des 6 Nations. En son absence, François Trinh-Duc a émergé, pendant qu'il rongeait son frein loin de Marcoussis. "J'étais déçu de ne pas retrouver le XV de France. Mais c'était logique, a confié le Parisien à Reuters. A moi de bien travailler en club pour postuler à nouveau à l'équipe de France."

La concurrence, Beauxis connait. Au Stade Français, elle est presque plus féroce que chez les Bleus en 10, avec face à lui David Skrela et Juan Martin Hernandez. "Ce n'est pas un problème, car la concurrence est saine", estime-t-il. L'an prochain, elle sera peut-être nettement mois forte. Skrela a d'ores et déjà signé à Toulouse. Quant à Hernandez, pas sûr qu'il résiste plus longtemps aux sirènes anglaises de Leicester... D'ici là, il veut s'attacher à rattraper le temps perdu. Pour Lionel Beauxis, tout recommence aujourd'hui. Il n'est pas trop tard pour rendre rose une saison bien noire jusqu'ici.