Clermont sans merveille

Par Rugbyrama
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Alors que tout le monde annonçait 2008 comme l'année Clermont, le club auvergnat s'est incliné pour la neuvième fois en finale de championnat, samedi soir, devant le Stade toulousain (26-20). Pourquoi ? Eléments de réponse.

Comment Clermont, le Clermont qui a tant fait rêver le Top 14 cette saison avec son jeu léché et flamboyant, a-t-il pu passer à côté de sa neuvième finale ? Alors que la majorité des pronostics promettait les étoiles à ses stars, les Auvergnats n'ont été que l'ombre d'eux-mêmes. Méconnaissables, ils ont craqué en seconde mi-temps et offert à leurs adversaires le fameux bout de bois sur un plateau d'argent.

Pourquoi ? A cause de ce chat noir sacrément coriace qui les poursuit depuis leur première finale voilà 62 ans ? Ne leur parlez surtout pas de ça ! "Cette histoire n'appartient pas à ce groupe, recadre d'entrée Pierre Mignoni les yeux rougis par le chagrin. Il n'a pas perdu neuf finales. Il en a perdu deux et en a gagné une, européenne." La peur de perdre peut-être ? Les Jaunards ont semblé tellement changés en deuxième mi-temps avant de s'effondrer à l'heure de jeu. "Pas du tout" , assène sèchement Mario Ledesma le visage encore marqué par le rude combat qu'il vient de livrer. Mais alors quoi ? Il semble évident que Clermont n'a pas assumé son statut de favori. "Il faut être honnête et reconnaître que nous avons été fébriles, avoue l'entraîneur Vern Cotter. Nous avons eu des opportunités mais n'avons pas su concrétiser nos temps forts."

"Plus assez de munitions"

Cela ne vient pas seulement d'un manque de mental selon les Auvergnats. "Je ne sais pas si on a lâché mentalement, soupire Pierre Mignoni. A un moment donné, nous n'avons plus eu de munitions. A partir de là, tu ne peux plus imposer quoi que ce soit. A 23-13, tu décroches forcément et ça devient très difficile de revenir." Le demi de mêlée international met le doigt là où ça fait mal, sur cette conquête en rien conquérante, qui a rendu un nombre de ballons incalculable à des Toulousains très forts sur les récupérations. Le contre rouge et noir a été efficace, certes, mais ce secteur est un point faible récurrent à Clermont ces derniers mois. Mario Ledesma peste : "Le pire, c'est qu'on avait les ballons dans les mains sur nos lancers ! Mais les Toulousains parvenaient toujours à les récupérer... Et puis, on ne les perdait pas sur les 50 mais à 5 mètres de notre ligne..." L'Argentin ne cherche pas d'excuse mais pour la mêlée aussi, il tient une explication : "La plupart des mêlées auraient dû être pénalisées. Nous, on restait droits mais leur pilier droit se tordait ou se déliait."

En gros, Clermont a sombré dans son jeu avant de couler mentalement. Pourtant, si Baby n'avait pas fait cet en-avant à la 36e ou si James avait passé intérieur après la percée de Canale à la 51e, les choses auraient pu prendre une autre tournure. "Les matchs couperets basculent sur des détails et cela a encore été le cas ce soir, rappelle Vern Cotter. Mais il faut avouer que Clermont n'a pas montré son vrai visage lors de cette finale." Et la chance sourit aux audacieux il paraît. CQFD.

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