Barret : "Trouver 600.000€"

Par Rugbyrama
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Louis Barret, président d'Albi, a rendez-vous à la mairie pour faire le point avec les possibles nouveaux sponsors du club. Il manque des fonds pour permettre à six joueurs du SCA d'obtenir leurs licences. Explications.

Albi a décroché un match nul à Biarritz 15-15 très intéressant. Etes-vous satisfait ?

Louis Barret.- C'est un très très bon résultat. Le BO est un gros club de France mais aussi européen comme il a pu le démontrer encore récemment. Je tire un gros coup de chapeau aux joueurs surtout avec les moments difficiles que nous traversons actuellement. Ils ont continué à travailler et à rester mobilisés tout en faisant confiance aux éléments que nous apportons au quotidien pour essayer de sortir de la situation actuelle. Je tiens vraiment à remercier les joueurs et le staff technique, Eric Béchu en particulier.

Eric Béchu a visiblement eu toutes les peines du monde pour coucher 22 noms sur la feuille de match. Que s'est-il passé ?

L. B.- Ceci est dû à un tout autre problème que celui concernant la non-validation des licences. Nous avons eu un gros problème d'arrivées des licences au club. Il en manquait seize qui sont arrivées par erreur à Toulouse. Nous sommes passés les prendre à la Brasserie du Stade toulousain en partant pour Biarritz. Mais il en manquait encore six plus celle de notre demi de mêlée Sanchou, qui faisait partie du lot des non-validées. Ces 23 licences n'ont rien à voir avec celles qui ont été bloquées par la DNACG. Nous les avons reçu peu après 15 heures au siège du BO après avoir appelé la Ligue.

Vous avez eu droit à un véritable parcours du combattant...

L. B.- Vendredi, je ne suis pas parti avec les joueurs à Capbreton. J'ai attendu au siège du club jusqu'à plus de 23 heures vendredi, j'y étais samedi dès 6heures du matin. Rien, pas de fax. Je tiens à remercier le président Marcel Martin, qui m'a gentiment mis à disposition ses bureaux et son fax pour que je puisse recevoir l'aval de la LNR concernant pas moins de sept licences !

Vous sentez-vous floué ?

L. B.- Non, je sais qu'il y a des imperfections, je ne veux pas en tirer de conclusions hâtives. Je n'en veux à personne. Ce petit problème d'ordre technique est venu compliquer notre situation sur le plan psychologique et moral.

Albi est donc pénalisé ?

L. B.- Je ne sais pas. Tout est rentré dans l'ordre à temps samedi dernier. Biarritz et Marcel Martin m'ont aidé à résoudre ce problème. Je les en remercie. Ils ont eu un esprit sportif. Et m'ont permis de présenter une composition d'équipe à 22 joueurs. Sans ça, j'étais dans l'impossibilité de présenter les licences à temps. Dans la vie, il n'y a que ceux qui ne font rien qui ne se trompent pas. C'est un concours de circonstances malheureux.

Attendez-vous quelque chose de la Ligue?

L. B.- Je suis défenseur d'une ville de 50000 habitants avec une périphérie de 80000 habitants. Je souhaiterais que nous défendions le rugby des villes moyennes. Pas que dans les grandes villes d'une part, mais aussi qu'on soit un peu indulgent envers nous. Nous avons mis un an à nous adapter au Top 14. Il y a eu une montée en puissance rapide du club. Il a fallu être très réactif. Je demande quelques mois pour remettre les choses à plat et trouver un régime de croisière. J'ai envie de citer Serge Blanco qui déclarait dans Le Figaro du 6 octobre dernier que le rugby français professionnel avait besoin de temps pour bien se caler. Nous avons passé douze mois dans le Top 14, nous en avons besoin de quelques uns supplémentaire.

Que vous manque-t-il ? Que vous réclame la DNACG ?

L. B.- Elle me demande le fond de garantie à hauteur de 10%, c'est fait à 913000&euro depuis la semaine dernière. Là, elle me demande d'afficher les garanties, liées au sponsoring, pour 600.000&euro. Ce qui est un peu exagéré car afficher 100% de partenariat alors que je ne suis que depuis que l'an dernier dans le top 14, du coup je n'ai que des contrats d'un an et pas de deux ni de trois, contrairement aux gros clubs, ce qui représente près de 90% de leur budget. C'est ce sur quoi je travaille actuellement, c'est pourquoi je demande l'indulgence et la possibilité de le faire tranquillement. L'an dernier nous avions délégué le sponsoring à une société privée, ce qui à mon sens a été une erreur. Cette année nous travaillons avec nos convictions avec des jeunes recrutés qui travaillent à fond pour trouver des solutions.

600.000&euro, c'est beaucoup...

L. B.- Juste avant le match de samedi à Biarritz, un des sponsors maillot m'a donné 30.000&euro. J'ai discuté avec un autre partenaire vendredi qui s'est engagé oralement pour 110.000&euro par an sur deux années. Ces engagements sont encore verbaux, il faut les formaliser pour pouvoir les amener à la Ligue. Et puis j'ai également des contacts avec deux gros partenaires. C'est une situation pénible pour moi car le fond de commerce d'un club, ce sont ses joueurs. Quand nous présentons une équipe compétitive, nous pouvons la vendre et se vendre et si on nous coupe l'herbe sous le pied, cela peut être un handicap supplémentaire pour faire venir de potentiels partenaires.

Vous réclamez donc du temps et de l'indulgence ?

L. B.- Je n'ai pas l'histoire des grands clubs qui attirent la confiance. Les joueurs l'ont bien compris. Nous avions parlé de la situation avant le match. Ils ont fait un effort sur leurs salaires ce qui a amené plus de ressources pour la stabilité du club. Je leur ai dit qu'ils étaient les ambassadeurs. C'est vous qu'on regarde, qui êtes finalement les gens qu'on a envie de soutenir parce que vous êtes attractifs. Ce n'est pas le président même si c'est à nous de travailler autour pour améliorer leur environnement.

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