Au plaisir de Clermont

Le stade Yves du Manoir accueillait Clermont pour ce qui devait être un combat acharné. La nouvelle vague héraultaise emmenée par les Trinh-Duc, Thomas, Ouedraogo et Picamoles, devait se mesurer aux redoutables Auvergnats, aux ambitions nationales avouées en début de saison. Les 13 000 spectateurs de la toute nouvelle enceinte montpelliéraine ont assisté à une véritable correction, assénée aux protégés de Didier Nourault (14-56) avec 8 essais dans la musette. Les nouvelles pousses de l'équipe de France ont donc pu mesurer tout le travail qu'il reste à parcourir.

Vern Cotter peut savourer cette victoire. Son équipe, joueuse et volontaire, a offert une superbe démonstration. Cette sixième victoire consécutive en championnat place l'ASM dans un fauteuil pour l'accession aux demi-finales...et renvoie Montpellier à la réalité. Auteurs de 40 points ou plus à quatre reprises sur les six derniers matches, les coéquipiers d'Aurélien Rougerie ont marqué les esprits, au cours de 80 minutes de récital. Le centre montpelliérain, Sébastien Kuzbik, ne trouvait pas les mots à l'issue d'une rencontre plutôt vécue comme un calvaire. "On a fait une très mauvaise entame de match et après avec Clemont, c'est très difficile d'exister. Je ne sais pas l'expliquer, c'était mission impossible", expliquait-il désabusé.

Une entame de match tonitruante

Les Clermontois n'étaient pas venus pour faire de la figuration et dès le début de la rencontre, imprimaient un train d'enfer à cette rencontre. Le train était même tellement rapide, que tous les Montpelliérains ont semblé rester à quai ! Nalaga, bien décalé par Baby, marquait en coin pour l'ouverture du score (2e, 5-0). Cet essai, initié par la puissance de Shvelidze et conclut par la vitesse de Baby et Nalaga, symbolise la culture du jeu développé par l'entraîneur néo-zélandais. Incapables de réagir, reculant à l'impact, les hommes d'Alain Hyardet manquaient trop de plaquages et encaissent un 21-0...en 10 minutes ! Contre le 2e du Top 14, "c'était difficile d'exister", comme le soulignait Didier Bes, l'entraîneur des avants du MHRC.

Le carton jaune de Cudmore (18e) et l'essai en force du pack montpelliérain (19e, 7-21) laissaient un petit espoir aux locaux. Mais décidément il n'y avait rien à faire face à la puissance et l'aisance collective des Auvergnats, intraitables à l'impact et sur les rucks. L'essai de ce même Cudmore (7-35) juste avant la pause, donnait le coup de grâce aux locaux et laissait la possibilité à Vern Cotter de faire tourner son équipe en 2e période. Olivier Sarraméa, le plus remuant des Héraultais, ne parvenait pas à remettre son équipe dans le sens de la marche. Au contraire, la seconde période démarrait comme avait terminé la première, avec un essai de l'omniprésent Nalaga (47e, 7-40), qui croisait avec Mignoni, en forme internationale.

Les changements apportés par Vern Cotter ne déstabilisaient pas le XV clermontois qui, inlassablement, revenait par vagues sur les 22 mètres locaux. Il fallait beaucoup de courage et d'abnégation à la défense montpelliéraine, souvent dépassée, pour maintenir l'écart à 42 unités. Clermont finissait à sa main, et son capitaine Aurélien Rougerie, retenait simplement la victoire. "Il faut rester humble, on les a bien pris à la gorge en début de rencontre. Ensuite on a fait un match plein, même si on a encaissé un essai de trop. On essaie d'envoyer du jeu et de bien défendre, je pense qu'on a bien rempli ces objectifs", avouait-il. Finalement la seule mauvaise nouvelle de la soirée pour Clermont est la probable fracture de la clavicule de Martin Scelzo, mais vu la qualité et la densité de l'effectif, ce n'est pas vraiment un problème.