Laparra: "Mentalement forts"

Par Rugbyrama
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Jean-Pierre Laparra, l'entraîneur des lignes arrières clermontoises, va vivre sa troisième finale avant de quitter son poste.

Pourvez-vous expliquer comment ce groupe s'est construit ?

Jean-Pierre Laparra.- Tout a commencé avec la victoire contre Bourgoin à Saint-Etienne. Ça a été un moment important puis il y a eu la victoire face à Montpellier, puis celle contre Toulouse. Notre succès à Bath, dans un milieu hostile avec 10 000 Anglais, a aussi contribué à notre bonne marche. Le groupe s'est forgé petit à petit et aujourd'hui je crois qu'il est mentalement très fort.

En demi-finale, contrairement à ce que l'on a l'habitude de voir, votre équipe n'a pas fermé le jeu. L'essai de Rougerie qui part de vos 22 mètres le prouve. Une victoire de Clermont passe-t-elle forcément par le jeu ?

J.-P. L.- Quand l'équipe est en confiance, les zones du terrain ne comptent plus et tous les ballons de récupération sont bons à jouer. Je ne suis pas persuadé que nous allons faire pareil en finale mais jouer est une bonne façon de rentrer dans la partie. Envoyer rapidement du jeu permet d'évacuer la pression et d'oublier le contexte. Il est important de faire participer rapidement tous les joueurs. Si un ailier ne touche pas le ballon pendant les vingt premières minutes, je ne pense pas qu'il sera efficace lors de sa première intervention.

Ressentez-vous une certaine pression avant cette finale ?

J.-P. L.- La pression est seulement positive. Pendant toute la saison, Vern Cotter a su trouver les mots et aujourd'hui tous les joueurs savent ce qu'ils ont à faire. Nous n'avons pas besoin de beaucoup leur parler car ils ont une folle envie de réussir. Il ne faut pas oublier que ce groupe a beaucoup galéré.

Vous avez connu les deux dernières finales de Clermont. Quelles erreurs devez-vous éviter cette année ?

J.-P. L.- En 1999, nous avions une très belle équipe avec une énorme envie mais elle était moins forte que celle d'aujourd'hui. Je me souviens d'une très forte pression et nous avions mis trop d'affectif dans notre préparation. En 2001, on s'était pris pour l'autre. Nous avions battu Toulouse deux fois pendant la saison et nous étions arrivés à la finale avec la tête enflée. Cette année, ça m'étonnerait que ça se produise. Même si nous avons beaucoup de jeunes dans l'effectif, beaucoup ont déjà une carrière internationale. On monte en puissance doucement pour éviter de jouer le match avant de rentrer sur la pelouse du Stade de France.

Vous ne connaissiez pas Vern Cotter au début de la saison, que pouvez-vous en dire moins d'un an plus tard ?

J.-P. L.- C'est l'homme qu'il fallait à ce club. On connaît sa rigueur et il a aussi beaucoup d'humanisme même s'il le masque beaucoup. C'est quelqu'un qui peut paraître particulier mais qui est très compétent. Il sait aller à l'essentiel. Quand il décide quelque chose, c'est décidé. Il cible très bien ce qu'il veut et il est très prècis. Son approche est nouvelle pour Clermont même si elle se rapproche de la méthode australienne de 2001 mais avec plus de préparation, plus de précision, plus de... avec plus de tout en fait.

Vous préparez activement cette finale, avez-vous le temps de penser au fait que ce sera votre dernier match ?

J.-P. L.- J'y pense tous les jours mais c'est un choix mûrement réfléchi. J'ai pris ma décision à l'automne dernier donc tout le monde est au courant depuis longtemps. Maintenant, c'est ma troisième finale et ça me déplairait pas de la gagner, mais c'est vraiment anecdotique. Je pense seulement à l'équipe.

N'avez-vous pas quelques regrets d'arrêter alors que Clermont retrouve le haut du tableau ?

J.-P. L.- Le club m'a proposé de continuer mais la seule condition était que j'arrête mon travail à la ville. J'ai aussi l'impression qu'un changement est nécessaire aux joueurs et le nouveau qui va venir, Joe Schmidt, est un super mec. J'ai quelques regrets d'arrêter maintenant, mais entraîner m'a demandé beaucoup de sacrifices cette année, notamment au niveau de mon boulot et de ma famille. Je vais finir sur les genoux. La saison prochaine, je pense que j'aurais explosé.

Cette saison restera-t-elle votre meilleure année en tant qu'entraîneur de Clermont ?

J.-P. L.- La saison 1998/1999 était pas mal du tout. Nous avions remporté le Bouclier Européen. C'était vraiment une bonne année, sans doute plus humaine mais c'était le rugby de l'époque. Nous étions encore à l'heure de l'amateurisme et prendre une bière à la buvette après un match était quelque chose d'important. Le rugby a maintenant basculé dans un autre monde.

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