La puissance du banc

Souvent considéré comme un très bon technicien, Fabien Galthié a longtemps connu quelques failles au niveau du coaching. L'ancien demi de mêlée de l'équipe de France s'est donc appliqué cette saison à progresser dans ce domaine. Le turn-over qu'il a imposé, ou que lui ont dicté les blessures tout au long de la saison, a permis à l'entraîneur parisien d'être prêt pour les phases finales.

Deux matchs, deux coachings gagnants. Les faits plaident en sa faveur. Lors de la demi-finale face à Biarritz à Bordeaux, les deux essais parisiens ont été inscrits par des remplaçants : Radike Samo et Brian Liebenberg. Un joli coup de poker mais encore fallait-il remettre cela pour ratisser la table. Au Stade de France, les choix de Fabien Galthié se sont avérés judicieux, presque inespérés, tant son équipe était dominée avant l'apport de sang neuf sur la pelouse. Les rentrées de David Auradou, Radike Samo (auteur de l'essai de la victoire), Sergio Parisse puis celle de Dimitri Szarzewski ont permis aux avant parisiens de prendre enfin le dessus sur le huit de devant de Clermont.

Meilleurs en conquête et dans le jeu au sol, la charnière du Stade français a pu jouer des ballons propres. Ce sont les trois-quarts qui ont pu en profiter notamment grâce à un Brian Liebenberg très tranchant. Le centre internationnal français est lui aussi entré en jeu au cours de la deuxième période. Déjà remplaçant à Bordeaux, il avait été déterminant en inscrivant l'essai de la victoire après avoir intercepté une passe de Bosch, l'ouvreur biarrot.

Le banc parisien, de très grande qualité et utilisé à bon escient, a donc fait la différence à Bordeaux avant de remettre l'équipe dans le sens de la marche au Stade de France. Fabien Galthié y est pour quelque chose, la profondeur de banc aussi (que des internationaux). Ce titre de champion de France est aussi celui du coaching.