Y aller fort sur le point faible ?

Par Rugbyrama
  • france australie mêlée 2008
    france australie mêlée 2008
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Compte tenu de la supériorité supposée de la mêlée française sur son homologue australienne, on pourrait penser que les Bleus vont principalement faire l'effort sur ce secteur de jeu samedi au Stade de France. Pourtant, ils assurent qu'il s'agirait là d'une bien belle erreur. Explications.

Impossible de parler des Australiens sans évoquer le mystère de leur mêlée. Les Wallabies ont beau "faire partie des deux meilleures équipes du monde actuellement" comme l'assurent les joueurs de l'équipe de France, ils n'en restent pas moins exceptionnellement fragiles en mêlée pour une équipe de leur niveau. N'ont-ils pas, le week-end dernier encore, concédé six pénalités et un essai sur cette phase de jeu ? Le sélectionneur Robbie Deans a beau être monté dans les tours ces derniers jours, fustigeant un arbitrage basé sur des préjugés selon lui, les Français partiront largement favoris dans ce secteur de jeu.

"La mêlée sera très importante durant cette rencontre, s'enthousiasme déjà le pilier tricolore Thomas Domingo. Il faudra travailler l'Australie comme les Italiens l'ont fait, les chahuter et les emmerder au maximum pour les empêcher de s'exprimer et de sortir des ballons derrière". Mais n'allez pas croire que les Français vont axer leur match là-dessus. Ils sont trop sages pour ça. "Ce serait commettre une erreur que d'en faire une priorité, prévient l'entraîneur des avants Didier Retière. Les Australiens sont compliqués à jouer parce qu'ils ont organisé leur mêlée de manière à ne pas trop subir. Ils s'en sortent toujours en ne cherchant pas l'épreuve de force, mais plutôt à créer du mouvement derrière."

Un piège ?

La méfiance est de mise donc. L'un des tauliers du pack tricolore, le deuxième ligne Lionel Nallet, confirme : "Théoriquement, ils sont plus faibles, mais on s'aperçoit qu'ils n'ont pas perdu un seul ballon sur leurs introductions depuis sept ou huit matchs. Et ils sont rarement sanctionnés sur leurs ballons également. Alors évitons de nous fixer là-dessus." D'autant que si les noms d'Alexander, de Robinson ou de Slipper ne font pas trembler grand monde, les Australiens ont d'autres arguments à faire valoir. On pense par exemple à leur capacité à conserver le ballon, à leurs soutiens toujours dans le bon tempo ou à leur vivacité dans le jeu de mouvement. "Chez nous, on est influencé par le rugby à XIII et le jeu de mouvement alors on ne met pas forcément l'accent sur la mêlée", reconnaît le troisième ligne David Pocock.

Alors coutumiers de leurs difficultés en mêlée, ils ont su s'y adapter. "Ils sont capables de concéder cinq ou six pénalités sans que ça affecte vraiment leur rendement, c'est impressionnant, note Marc Lièvremont. Je crois que si une équipe française chargeait autant en mêlée, nos avants auraient du mal à se remobiliser dans le jeu." La mêlée restera pour autant – et logiquement – un axe central d'une bonne performance face à une équipe que les Bleus n'ont pas vaincue depuis 2005. Les pénalités glanées dans ce secteur pourraient valoir très lourd au final... Les Australiens, en tout cas, s'attendent à passer un moment difficile, comme en témoigne le capitaine Rocky Elsom : "Les Français ont une mêlée très forte, peut-être la meilleure".

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