Lièvremont : "Une appréhension…"

Par Rugbyrama
Publié le Mis à jour
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Alors que les Français retenus pour la Tournée en Afrique du Sud et en Argentine sont rassemblés depuis ce mercredi à Marcoussis, le sélectionneur Marc Lièvremont craint une différence de rythme entre des Boks actuellement au cœur de leur saison, et les Bleus qui ont terminé un exercice éprouvant.

Quel était votre sentiment en retrouvant vos joueurs avant cette Tournée d’été en Afrique du Sud et en Argentine ?

Marc LIEVREMONT : J’étais impatient et inquiet aussi. Parce que nous savons la difficulté d’aborder ces tournées de juin. En fin de saison, les joueurs sont fatigués alors qu’en Afrique du Sud, nos adversaires seront en pleine possession de leurs moyens. Nous savons ce que nous allons trouver en face de nous. J’ai donc forcément une appréhension liée à ce contexte défavorable. Mais il y a quelques bonnes nouvelles aussi. Nous n’avons recensé aucun bobo chez nos joueurs.

Quel a été leur programme pendant ces premières heures ?

M.L. : Une remise à niveau physique entres les finalistes du Top 14 et ceux qui ont arrêté de jouer depuis cinq ou six semaines. Le but est de partir dimanche avec un groupe le plus homogène possible. Notre problème, c’est qu’une préparation individuelle ne remplace pas le rythme des matchs. La composition de l’équipe qui jouera mardi devrait être un savant mélange entre ceux qui ont joué les phases finales et ceux qui ont arrêté depuis longtemps.

Que faut-il redouter chez ces Springboks ?

M.L. : Leur rythme, l’intensité, la férocité qu’ils mettent à chaque rencontre. Et à mon sens la qualité individuelle des joueurs : techniquement, leur attitude au contact n’est pas comparable avec ce que l’on connait dans le Nord. Il n’y a qu’à regarder la finale du Top 14 et celle de H-Cup et la comparer avec celle du Super 14, qui opposait deux équipes sud-africaines. Côté français, nous avons construit notre victoire dans le Tournoi, ainsi que les succès en Coupe d’Europe, sur les fondamentaux, une conquête retrouvée, la mêlée, une bonne organisation défensive. Nous tâchons de retrouver ces valeurs qui nous ont fait gagner le Tournoi. Mais il faudra faire beaucoup mieux pour rivaliser dans le sud.

Pourquoi ?

M.L. : Parce qu’il y aura un gros décalage dans la préparation physique entre eux et nous. Que le rythme qu’ils vont nous imposer est très loin de ce que j’ai vu en France. Ce mouvement est lié aussi à l’interprétation des règles : dans le sud, il y a beaucoup plus de fluidité autour des rucks. Ils pratiquent un rugby beaucoup moins heurté que le nôtre. Il nous faut trouver une balance entre nos points forts et ce rugby explosif qui va nous être proposé.

Que faut-il faire pour rivaliser ?

M.L. : En novembre, On a avait su se mettre au niveau dans l’engagement physique, même si je n’oublie pas qu’ils étaient alors en fin de saison. Ils ne seront pas dans les mêmes dispositions qu’en novembre et auront en plus leur orgueil pour les porter. La cohésion, la fraîcheur physique et l’engagement, cela fait beaucoup de choses en leur faveur. Nous sommes dans une situation paradoxale. Nous ne donnons aucune restriction de jeu aux joueurs. Nous souhaitons pratiquer un rugby complet. Mais en allant défier l’Afrique du Sud, si l’on tombe dans le hourra rugby, alors que nous n’avons pas les armes techniques et physiques… Non, il nous faut absolument trouver une balance.

Si le contexte de novembre était si différent, pouvez-vous néanmoins vous appuyer dessus ?

M.L. : Oui, parce que les Springboks pratiquent le même style de jeu. Il y a une constante dans leur investissement et dans la mise en place de leur rugby. Nous savons où nous mettons les pieds. Nous allons en Afrique du Sud pour rivaliser. Nous aurons le temps ensuite de penser à l’Argentine.

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