Ducalcon : "Sur un siège éjectable"

Par Rugbyrama
  • Luc Ducalcon - France - novembre 2010
    Luc Ducalcon - France - novembre 2010
Publié le Mis à jour
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Auteur d’une performance remarquable face aux Fidji, à l’image de toute la première ligne, le pilier droit Luc Ducalcon s’est encore plus affirmé comme la doublure de Nicolas Mas chez les Bleus. Le Castrais, qui pourrait n’être que le 23e homme face à l’Argentine samedi, reste toutefois prudent.

Vous avez disputé 80 minutes face aux Fidji, ce qui est rare pour un pilier. Comment vous sentez-vous physiquement moins de 48 heures plus tard ?

Luc DUCALCON : Effectivement, j’en ai eu pour mon compte samedi et j’ai logiquement quelques courbatures. En principe, en championnat, je sors aux alentours de la 65e minute, alors je l’ai senti physiquement sur la fin du match, notamment parce que nous avons beaucoup insisté sur la conquête et les phases statiques.

Justement, l’équipe de France a été largement dominatrice dans ce secteur. Avez-vous le sentiment du devoir accompli ?

L.D. : Oui, car au vu des conditions climatiques, on nous avait demandé de nous concentrer sur les fondamentaux et d’être performants en conquête. En ce sens, je sais que la première ligne, dont certains doutaient en raison de son manque d’expérience, a bien accompli sa tâche. Mais il n’y a pas de quoi pavoiser non plus. Je suis conscient que la mêlée n’est pas la qualité première des Fidjiens. Après, nous avons peut-être un peu trop insisté sur cette domination en mêlée fermée en fin de match…

C’est-à-dire ?

L.D. : En exagérant un peu trop dans ce secteur, nous n’avons parfois pas permis au huit de sortir le ballon dans de bonnes conditions. Et puis, je dois avouer que je ressens une petite frustration de ne pas avoir pu m’exprimer davantage dans le jeu. Les conditions ne le permettaient pas mais je peux amener plus dans le jeu. De toute façon, il faut savoir s’adapter, alors j’ai essayé d’être irréprochable.

Justement, on sent que vous êtes davantage présent dans le jeu depuis le début de saison. Etait-ce une volonté de votre part d’évoluer ?

L.D. : Oui, j’ai ressenti une volonté de m’affirmer davantage. Chacun joue avec ses qualités et ses défauts mais j’ai souhaité accentuer mon travail sur le secteur dans lequel j’étais moins performant. C’est pourquoi j’ai voulu perdre du poids pour m’affiner et donc apporter plus dans le jeu qu’auparavant. Je prends désormais davantage de plaisir et je crois que ce nouveau profil correspond mieux au niveau international. On nous demande de beaucoup nous déplacer aussi bien défensivement qu’offensivement. Aujourd’hui, un pilier doit être plus mobile.

Vous n’êtes plus un novice avec les Bleus. Avez-vous le sentiment d’avoir franchi un cap ?

L.D. : Cela fait presque un an et demi que je fais plus ou moins partie du groupe France. J’ai désormais mes repères mais je suis conscient que ma place n’est pas garantie. Avec Castres, je me sens libéré et détendu et cela me réussit. Avec les Bleus, c’est différent. Ici, on veut tellement s’appliquer pour ne pas commettre d’erreurs… S’il existe un poste où il y a encore des incertitudes devant, c’est bien le mien. Nicolas Mas est indiscutable, ce qui n’est pas une fatalité, et derrière lui, c’est ouvert. Je sais que je suis sur un siège éjectable.

Avec les rotations prévues par le staff, vous risquez de ne pas faire partie des 22 retenus contre l’Argentine. Le match contre l’Australie, la semaine suivante, est-il votre objectif principal ?

L.D. : L’Australie au Stade de France, il est évident que j’en rêve. Ce serait énorme. Mais tout en restant ambitieux, je ne veux pas brûler les étapes. Il ne faut en espérer trop et être ensuite déçu. Ce que l’on me donne, je le prends… Samedi, contre l’Argentine, moi je veux jouer. Mais si je ne suis pas dans le groupe, ce ne sera pas une catastrophe non plus.

Quel est le but de cette rencontre ?

L.D. : D’abord, j’espère que le temps à Montpellier sera plus approprié pour produire du jeu. Au-delà de rester sur une dynamique de succès, l’objectif est aussi d’apporter davantage de plaisir aux spectateurs, en leur offrant un peu plus de volume de jeu.

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