Le rachat passe par l’Argentine

Par Rugbyrama
  • RUGBY 2007 France Argentine Dusautoir
    RUGBY 2007 France Argentine Dusautoir
Publié le Mis à jour
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Les Bleus souhaitaient rivaliser en Afrique du Sud mais ont déçu. Du coup, au moment d’aborder la fin de la tournée en Argentine, les Français n’ont plus le choix : il faut engranger des succès et se rassurer dans le jeu, contre un adversaire qui ne leur a pas très bien réussi ces dernières années.

Une désillusion en Afrique du Sud et place au volet argentin de la tournée estivale des Bleus. Fatalement, les objectifs vont évoluer. Le XV de France souhaitait rester sur sa dynamique du grand chelem remporté lors du dernier Tournoi des 6 Nations. Mais après la lourde défaite contre les Springboks (17-42), la donne a changé. Il va désormais falloir se racheter. "C'est surtout le fait d'avoir perdu de cette manière", avouait le capitaine Thierry Dusautoir évoquant la déception de ce revers. Lui et ses coéquipiers ont ainsi été distancés d’entrée avant de réagir. Trop tard, les champions du monde menaient déjà 20-0 au bout de 24 minutes de jeu. Pour autant, le troisième ligne toulousain refuse de tomber dans le catastrophisme : "On est à un an de la Coupe du monde, je ne pense pas qu'il faille tirer de grandes conclusions de ce match. On a une bonne équipe et on a encore besoin de travailler." Mais Marc Lièvremont a fait savoir qu'il n'avait que très peu apprécié le comportement de ses joueurs et a employé des mots durs à leur égard (lire "Bleus : le staff allume ses joueurs").

Les Français rêvaient de rivaliser avec les Boks pour aborder sereinement les matchs en Argentine. Le but : démontrer qu'ils avaient définitivement intégré le gotha du rugby mondial. Mais avec la déconvenue du Cap et le coup de gueule du sélectionneur, ils n’auront pas le droit à l’erreur en Argentine. Question d’orgueil et aussi un certain sentiment de revanche par rapport à la sortie sud-africaine manquée. Revanche aussi car les derniers rendez-vous face aux Pumas ne restent tous pas des souvenirs heureux. Lors de la Coupe du monde 2007, ils avaient battu la France sur son sol à deux reprises. "C'est un phénomène bizarre, explique Gonzalo Quesada, l’ancien ouvreur argentin devenu spécialiste du jeu au pied des Bleus. Inconsciemment, les Français considéraient l'Argentine comme une équipe moins dure à affronter que l'Australie ou bien sûr les All Blacks. Au début des années 2000, l'Argentine ne faisait pas trop peur, elle n'était pas considérée comme une grande puissance. Et finalement, il y a eu une superbe génération, des mecs qui ont pu venir jouer en France".

"Aussi dur que les Springboks"

Quesada répète que depuis le milieu des années 2000 et l’avènement en sélection de joueurs évoluant dans les plus grands clubs français, comme Hernandez, Pichot, Ledesma, Roncero ou Hasan, les Argentins ont clairement franchi un cap. "Ca nous a fait monter d'un cran au niveau du jeu, ajoute Quesada. On a gardé notre respect pour l'équipe de France mais on a pris conscience de notre niveau." Alors, même si la plupart des éléments cités précédemment ont mis un terme à leur carrière ou seront absent sur blessure, le spécialiste du jeu au pied des Bleus insiste sur l’apport actuel d’autres joueurs majeurs de la sélection sud-américaine : "Il y a le retour de mecs comme Leguizamon, Contepomi, ça va changer de leurs prestations de novembre". Les Français, qui seront alignés face à eux, devront néanmoins être performants. Lièvremont a prévenu : "La convivialité, le plaisir, ça vient quand tu gagnes. Nous profiterons de l'Argentine une prochaine fois".

De même, Quesada note que le contexte semble favorable aux Argentins : "Les Français sont en fin de saison. Ils sont enthousiastes, ils bossent mais le Top 14, c'est usant. Surtout après le match contre les Boks. Les Argentins seront un peu plus frais car ils ont pu couper après la fin de la saison. Ce sera aussi dur que les Springboks pour les Français." Une comparaison qui semble toutefois exagérée comme le prouve la défaite des Pumas sur leurs propres terres face à l’Ecosse ce samedi. Mais une manière à peine dissimulée de clamer que gagner et concaincre lors des deux derniers matchs de la tournée est désormais impératif pour les Bleus…

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