Fritz sans rancune

Par Rugbyrama
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Roue de secours en début de tournée, Florian Fritz la finit titulaire face aux Pumas. Pas rancunier ou revanchard, il ne professe rien : ni désir de s'installer, ni volonté d’impressionner en vue du Mondial 2011. Ça ne l'empêchera pas de jouer comme s'il s'agissait de son dernier match. Sans calcul.

En ce 26 juin, Florian Fritz aurait déjà dû être en vacances. Parce que l'équipe de France A participant à la Churchill Cup aux Etats-Unis, pour laquelle il était initialement prévu, est déjà rentrée. Parce que les Barbarians britanniques, qui l'avaient convié sous leur maillot mythique, ont joué le dernier match de leur mini-tournée le 5 juin. Le centre du Stade toulousain n'était définitivement pas prévu avec les Bleus, il est pourtant là à Buenos Aires. Et ce 26 juin, il ne sera pas en vacances mais avec le XV de France au stade de Velez Sarsfield pour défier les Pumas.

Surtout, il sera titulaire au poste de premier centre. Il a débarqué parce que Yannick Jauzion avait dû déclarer forfait. Parce que sa fin de saison époustouflante avec Toulouse, titre européen à la clé, a aussi rendu son choix impératif. Le reste, comme d'habitude, Fritz a su le conquérir. Non retenu pour le test face aux Springboks au Cap, il a été lancé face à l'Argentine A à la Plata vendredi dernier. Si l'affaire avait des allures de piège, Fritz a tout esquivé avec son compère Lionel Mazars. "C'est un contexte particulier. Un retour dans mes années de cadet. Mais on s'y attendait et on ne s'est pas laissé démobiliser. En rentrant parfaitement dans le match, on s'est rendu la tache plus facile".

"J’ai connu beaucoup de déceptions par le passé"

Mardi matin, Lièvremont égrenait donc : "Numéro 13 – Florian Fritz". Sa dix-huitième sélection, 364 jours après la dernière qui lui avait été offerte le 27 juin 2009 en Australie (défaite 22-6). Ce sera aussi sa cinquième cape sous l'ère Lièvremont. Un strict minimum au vu de son talent, de la puissance qu'il dégage à Toulouse. De ses débuts en juin 2005 contre l'Afrique du Sud jusqu'à l'ouverture du Tournoi des 6 Nations 2007, Fritz n'était rien d'autre qu'essentiel. "La première saison... Après, ça a été compliqué " dit-il. Et pourtant, il n'exprime aucune colère. "Suspension, blessures, joueurs meilleurs que moi". Il synthétise : "C'est la loi de la sélection".

Ne l'attendez pas revanchard, révolté, rancunier. Il jouera juste avec son cœur, sa hargne génétique, comme il le fait à chaque sortie. "Quelque soit le maillot, s'il l'endosse, il le défendra toujours à 100%," disait son coach à Toulouse, Philippe Rougé-Thomas. Ne lui dites pas que c'est l'heure de s'installer, de prouver dans l'optique du Mondial 2011. Posément, il raffutera. Florian Fritz promet qu'il ne se focalise pas sur l'échéance. Et il n'est pas homme à mentir. "J'ai connu beaucoup de déceptions par le passé. Beaucoup de joueurs peuvent prétendre faire le Mondial 2011. C'est encore dans un an et énormément de choses peuvent rentrer en ligne de compte. Une saison, c'est long. Assez pour subir une méforme, se blesser." Mais ne croyez pas qu'il méprise la perspective : "Le Mondial 2011 est dans un coin de ma tête. Je prends juste les choses comme elles viennent".

Florian FRITZ - Australie - France
Florian FRITZ - Australie - France

Second centre à Toulouse, premier centre avec les Bleus

Il jure aussi qu'il ne compare pas sa situation avec celle qui était la sienne avant le Mondial 2007. "C'est passé, terminé. Maintenant je suis dans le futur. Je n'imaginais pas passer un tel mois de juin. Tant mieux. Je n'en retire que du bonheur." Une victoire contre les Pumas ne gâcherait rien. Il a vu les deux tests perdus contre l'Écosse. Mais ne se montre aucunement radical. "L'Argentine a peut-être évolué depuis 2007. Mais j'ai la chance de côtoyer des joueurs argentins et je sais leur caractère. Dans le vie ils sont adorables, intelligents. Sur le terrain ils s'engagent d'abord à 300% et vendent très chèrement leur peau." Second centre à Toulouse, Fritz sera premier centre avec les Bleus. Parce que l'alternance ne l'angoisse pas et que Mazars, lui, préférait vraiment le poste de second centre. Mais son alliage de puissance et de technique, son jeu au pied, sa réflexion sur le jeu qui conduit même le Stade toulousain à le considérer comme un ouvreur potentiel, laisse imaginer qu'il saura faire face.

Il peut buter éventuellement mais ne l'envisage pas. "Porical bute très bien de loin. A Toulouse, ce n'est que du bonus. On me propose de tenter les pénalités de cinquante mètres sans pression. Je m'entraîne mais on me dit de ne pas me prendre la tête." Encore une fois, il y a beaucoup à parier qu'il fera office de leader, d'exemple et de joueur entraînant. Il promet : "Je ne suis pas usé mentalement, je ne ressens aucune lassitude". Et en plus, il se dit "impatient d'y être". "Quand on a un mec comme lui dans une équipe, il faut le garder : il est précieux", dit Servat à Toulouse à propos de Fritz. Objectivement, il n'y a pas de raison qu'il en soit autrement chez les Bleus.

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