Domingo : l’élève face aux maîtres

Par Rugbyrama
  • Thomas Domingo France 2010
    Thomas Domingo France 2010
Publié le Mis à jour
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Samedi, le pilier Thomas Domingo sera titulaire avec le XV de France, contre l’Argentine. En face de lui, il devrait retrouver Martin Scelzo et Mario Ledesma, ses deux partenaires de la première ligne clermontoise, mais aussi les deux professeurs qui lui ont permis d’accéder au plus haut niveau.

C’est à la fois le charme et le paradoxe des matchs internationaux… Le fait d’affronter des joueurs que l’on côtoie toute l’année en club. Trouver cette envie de dominer physiquement et psychologiquement un homme que l’on apprécie au quotidien. Une épreuve devenue rituel pour les internationaux. Question d’habitude. Mais certains cas demeurent plus atypiques que les autres, comme celui du pilier gauche clermontois Thomas Domingo samedi, qui devrait se retrouver en face des Argentins Martin Scelzo, son adversaire direct, et du talonneur Mario Ledesma. "Cela va me faire bizarre, c’est certain", reconnaît le Français. Bizarre… Tout simplement parce que Domingo se sait redevable de ses deux partenaires clermontois.

"Je leur dois à tous les deux une grande partie de ma réussite actuelle, avoue l’intéressé. Quand je suis arrivé dans l’équipe professionnelle à Clermont, ils m’ont parfaitement encadré et surtout beaucoup apporté. Avec aussi Zirakashvili, Emmanuelli et Shvelidze, j’étais entouré de piliers expérimentés et ce sont eux qui m’ont appris le métier. A l’époque, j’étais jeune et je n’aimais pas trop les mêlées. Mais je ne pouvais avoir meilleurs professeurs." Forcément, la première mêlée samedi sera un moment spécial pour lui. "Je m’entends très bien avec Mario et Martin et je n’ai encore jamais joué contre eux. Ce sera donc particulier mais de toute façon, je ne suis jamais rassuré avant une première mêlée, quel que soit l’adversaire. Je ressens toujours du doute et de l’appréhension. Après, c’est parti…"

"Je les attends au tournant"

Thomas Domingo est conscient que Scelzo et Ledesma le connaissent mieux que personne. Ses points forts comme ses points faibles. Cela ne l’inquiète pas outre-mesure. "Ils vont essayer de me piéger, en sourit le natif de Tulle. Surtout que ce sont deux joueurs intelligents, qui réfléchissent beaucoup à la manière d’améliorer leurs performances en mêlée. En plus, ils sont très malins… Ils ont du vice et savent chambrer. C’est un peu la spécialité des Argentins mais je suis habitué. Moi aussi, je les attends au tournant." D’autant que la prestation de la première ligne inexpérimentée alignée face aux Fidjiens (Schuster-Guirado-Ducalcon) – même si la mêlée n’est pas la spécialité des Fidji – oblige les habituels titulaires à tenir leur rang. "Cela met une pression supplémentaire, admet Domingo. Mais plus de concurrence permet de se remettre en question. La rivalité est saine et crée une bonne dynamique."

Et cette nouvelle concurrence devrait permettre au Clermontois de rester concentré, appliqué et ambitieux. "Je n’aime pas dire que je suis installé, explique-t-il. Cela me paraît un peu prétentieux, surtout que j’ai tendance à me relâcher quand les choses sont acquises. Là, il faudra être performant pour garder ma place. J’ai peut-être moins de choses à prouver que quand je suis arrivé en équipe de France mais je suis encore dans une période de validation." Voilà en partie les raisons de ne pas fonctionner à l’affectif, samedi entre 20h45 et 22h30. Durant la rencontre, l’élève voudra dépasser les maîtres. Et pour cela, il l’assure : "Ils me connaissent mais je les connais bien aussi. Du coup, j’ai mon idée pour prendre le dessus. Mais je la garde pour moi…"

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